Pingyao et ses petits toits courbés

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Lorsque l’on est sorti du TGV, on a été surpris… Après un mois de vadrouille en Chine, il nous a semblé que chaque ville concourait au concours de Mister plus haut gratte-ciel et Miss pollution… Pourtant ici, le ciel est bleu azur, l’air plus respirable, il y a moins de bruits, on marche dans un petit jardin pour atteindre le centre-ville protégé par de vieux remparts… Pingyao semble être une étape reposante avant d’atteindre Pékin, la trépidante.

Si la pureté de l’air ne sera malheureusement qu’une illusion – le lendemain il fera à nouveau brumeux à l’horizon – la vie dans le centre-ville historique nous fera un bien fou… Les voitures et tuk-tuks y sont interdits, il fait donc très calme… On avait presque oublié ce que c’était et à quel point ça fait du bien !

Nous passerons nos journées à flâner dans les ruelles et à observer les demeures traditionnelles bien conservées. Sur les axes principaux, sous de petits toits courbés, de belles façades aux peintures délavées abritent des petites boutiques à souvenirs et restaurants. Il faut bien satisfaire les nombreux touristes chinois ! Le souvenir le plus récurrent est une petite pince à cheveux agrémentée d’un trèfle ou d’un petit champignon… On en a acheté un aussi, le kitsh chinois ça ne se refuse pas !

Dès que l’on bifurque dans d’autres ruelles, on entre dans un labyrinthe de petites rues pavées et délabrées en plein coeur de la vie des habitants de Pingyao. Ici pas un touriste, juste des enfants qui crient un « hello » timide, du linge qui sèche au soleil et des ruelles sans issue. Notre hôtel se trouve dans ce type de petite ruelle. Dans la cour verdoyante, pas un bruit. Un chouette endroit pour bouquiner et boire le thé :-) !

C’est à Pingyao que fut lancée la première banque chinoise, la Rishengchang. Elle fit la réputation de la province durant longtemps. Cette banque fit faillite à la fin du XIXe siècle car elle refusa de suivre les marchés financiers chinois dans leur modernisation. On peut encore la visiter, ainsi que la maison de son fondateur, Lei Lutaï. Tous ces bâtiments authentiques sont intéressants à visiter, avec leurs architectures typiques et lampions aux toits, mais il faut le dire, ils sont un peu poussiéreux et la plupart des explications sont en chinois, nous avons dû louper certains détails… A Pingyao, il est aussi possible de se promener sur les remparts de la ville, la protégeant autrefois d’un éventuel envahisseur. Au loin, on peut voir la construction de nouveaux buildings pour accueillir l’arrivée en masse des chinois de la campagne… L’urbanisation est partout en Chine !

Nous avons également été nous balader dans les petits temples de la ville, aux arbres centenaires et aux fresques vieillies pleines de charme. Pour la première fois, nous avons visité un temple de Confucius. Ce dernier est un philosophe chinois, qui inspire encore de nombreuses personnes et penseurs. Il ne se réfère à aucun dieu, il est plutôt humaniste. Même s’il avait une vision conservatrice et misogyne, il parlait déjà de l’égalité des chances, par le mérite et non pas la naissance. Une énorme statue de ce dernier se dresse dans le temple. Aux arbres et aux rambardes de marbre, des centaines de morceaux de bois rouges volent dans le vent. Durant notre visite, un enfant chinois fait mine de vouloir sonner le gong… La dame de la sécurité s’empressera de l’en empêcher :-).

Si tous ces bâtiments et ces demeures sont encore debout, c’est uniquement car après la faillite de la banque, la ville tomba dans l’oubli et la pauvreté. Les gardes rouges n’y prêtent alors aucune attention durant la révolution culturelle, époque où de nombreuses vestiges anciens furent détruits…

Une halte reposante et agréable pour nous. Egalement, bien différente de ces grands centres urbains bruyants et de ces sites touristiques réaménagés et aseptisés pour les touristes.

Une nuit de train nous attend pour atteindre la capitale, Beijing. Beijing, la ville aux 22 millions d’habitants, aux 5 périphériques et aux 15 lignes de métro… Mais nous voilà d’attaque pour ce raz-de-marée !

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