Lima, la cité des rois

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Les hauts gratte-ciels sans charme et la carte de la ville à l’échelle 2 km ne motivent que peu de touristes à planifier un séjour dans la métropole péruvienne. Cette capitale de près de 9 millions d’habitants s’accroche aux falaises côtières. Le fracas des vagues du Pacifique se mêle au bruit des klaxons d’un nombre – trop – important de voitures.

Une particularité de la ville est que dès le mois d’avril et durant tout l’hiver péruvien, un brouillard l’enveloppe toute entière. Cette brume donne au ciel une couleur blanchâtre, cache l’horizon et donne à la ville une véritable atmosphère mélancolique. Une citation célèbre parle même de Lima comme de « la triste cité ». Francisco Pizarro, le conquérant espagnol installa le centre de son empire andin ici même afin de bénéficier de l’accès à la mer. Ses bateaux partaient de Lima pour rapporter en Europe les richesses pillées – on peut le dire – au Pérou. C’est en plein été, un 18 janvier qu’il fonda Lima, sous un ciel bleu azur. Il ne s’attendait probablement pas à ce qu’une telle brume enveloppe sa cité des Rois. Tout comme nous qui avons découvert cette cité dynamique et verdoyante sous un soleil radieux.

Nous nous sommes installés pour une petite semaine dans le quartier de Miraflores – que nous aimions traduire par Regarde les fleurs. Dans ce quartier, on ne trouve pas de vestiges coloniaux, c’est plutôt moderne mais il se prête plutôt bien aux siestes dans le parc, aux rencontres, à la dégustation d’un pisco et d’un ceviche sur une terrasse et aux balades jusqu’à la mer. Chaque midi, nous allions pique-niquer dans le parc Kennedy. Les chats ronronnaient de plaisir sous les doux rayons de soleil. Ici, des dizaines de chats y étaient comme à la maison. Peu de pluie, des températures clémentes mais surtout, des habitants attentionnés. Nous n’avions jamais vu cela ! Une telle attention pour des chats «  de gouttière ». Un vieux monsieur venait tous les jours leur apporter à manger, les passants leur offraient des caresses, les amoureux enlacés les laissaient venir se lover près d’eux…

En fin de journée, nous aimions marcher jusqu’à la plage, comme les jeunes après leurs cours. Nous écoutions le bruit de l’eau dans les galets et observions les surfeurs jouer avec les vagues glacées du Pacifique. A quelques mètres de nous, un sapin de Noël avec des boules en forme d’étoiles de neige… Y’a rien à faire c’est quand même perturbant dans un tel décor!

A 30 minutes en bus-métro (métro mais en forme de bus :-) ) collé-serré avec les liméniens, on arrive au centre historique de Lima. On y trouve la plupart des bâtiments coloniaux mais ces derniers sont peu nombreux. La capitale a connu des temps difficiles. Fondée par « mister Pizarro » en 1535 lors de l’Epiphanie – d’où son nom « cité des Rois » – la ville a connu un essor important à cette époque-là, mais un tremblement de terre a détruit la plupart des édifices deux siècles plus tard.

Un autre coup dur pour la métropole fut la guerre du Pacifique où, affaiblie, elle ne résista pas longtemps à l’attaque de l’armée chilienne, revendiquant ce territoire. Elle fut saccagée et on lui déroba de nombreuses richesses. Sans oublier le terrible tremblement de terre de 1940, l’exode urbain massif qui défièrent la ville ce dernier siècle. Mais toujours Lima renaîtra et aujourd’hui la ville fait peau neuve avec ses avenues goudronnées, ses parcs fleuris et ses scènes culturelle et culinaire impressionnantes.

Au coeur de la ville, la Plaza de Armas ou Plaza Mayor. Peu de bâtiments d’origine mais un bel ensemble orangé aux côtés du palais présidentiel et de la gigantesque cathédrale. Si vous vous dirigez vers le sud, par la rue piétonne et commerciale Jiron de la Union, vous arriverez à la Plaza Martin où il fait bon s’asseoir dans l’herbe et observer les familles déguster une glace ou une gellatina. Si vous vous dirigez vers l’est, le grand marché et le quartier chinois – oui oui – où l’on ne vend que crèches et guirlandes en cette période de fêtes.

A midi, sur la Plaza de Armas, il y a la relève de la garde. Les soldats effectuent un traditionnel « pas de l’oie » au son des cuivres. La foule de touristes et de liméniens courent après eux pour assister au spectacle.

Au même endroit, un soir, nous avons assisté à un rassemblement religieux en l’hommage de la Vierge. Nous avons ensuite compris que c’était la fête de l’Immaculée Conception. Un concert et une grande messe en plein air y étaient organisés. Une foule impressionnante s’est rassemblée pour chanter, danser, prier, un cierge à la main. Nous avons assisté à l’événement avec grand intérêt. Dans la foule, des jeunes, des vieux, des couples, des familles… chantant en choeur « Yo te amo » « Jésus, je fais un pas devant, un pas derrière, pour toi ». Une belle immersion interculturelle pour nous qui provenons d’un pays où la majorité des pratiquants dans les églises est, disons… vieillissante.

Mais nous n’étions pas à Lima uniquement pour faire du tourisme comme vous le constaterez dans les prochains articles…

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