A bord du transsibérien !

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C’est parti pour l’aventure en transsibérien !

Ce nom fait rêver non ? Un train qui traverse autant de km (1/4 de la circonférence de la terre), qui relie des pays comme la Chine, la Mongolie, qui traverse entièrement la Russie,… Il y a quelques mois, nous nous sommes dits que ce serait le moyen parfait de revenir vers l’Europe après avoir découvert la Chine.

Le trans-quoi ? Débuté en 1888, ce tracé légendaire relie Moscou à la Sibérie et à l’Asie. Les tsars russes se sont lancés dans cette aventures pour développer la Sibérie (et ainsi calmer les mouvements nationalistes sibériens) mais aussi pour accéder au Pacifique et peser face à la Chine. Plusieurs autres tronçons ont été développés : le transbaïkal, le transmandchourien… et nous, nous avons pris le tronçon transmongolien qui part de Pékin pour rejoindre le transsibérien au Lac Baïkal et continuer la route jusqu’à Moscou. Donc traverser 5 ou 6 fuseaux horaires et parcourir plus de 8.000 km en train. On peut parcourir ce trajet en 6 jours, mais nous, nous avons décidé de prendre notre temps : nous avons pris un mois.

Voilà le plan :

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La vie à bord est paisible. Il faut dire que la vitesse moyenne du train est assez basse. Ca laisse le temps d’admirer le paysage. Le wagon est composé de compartiments, fermés pour la 2e classe et ouverts pour la 3e. Chaque compartiment contient 2 x 2 couchettes superposés assez étroites (ou 3x 2 en 3e classe). Au milieu des couchettes, une table toujours encombrées de tasses de thé. Au fur et à mesure des trajets nous avons fini par comprendre quelques trucs. Le mieux est de prendre deux lits superposés : la couchette du dessous sert alors de siège quand on ne dort pas. Nous avons aussi compris comment organiser nos bagages, parce que par rapport aux Russes qui effectuent des petits trajets, nous voyageons plutôt encombrant. Hop, quelques sacs dans le compartiment en dessous des couchettes du bas et le reste dans la cachette du dessus ! A peine arrivés dans le train, la podvonista (la chef de wagon) vient nous apporter nos draps et chacun installe son lit. L’installation dans le compartiment devient vite une routine. La podvonista vient souvent nous parler en russe mais nous ne comprenons pas un mot. Nous parvenons souvent à deviner ce qu’elle veut. Souvent réclamer les draps 1/2h avant l’arrivée en gare.

Pour manger, c’est pique-nique ! Le chouette truc à bord des trains, c’est qu’on a accès à de l’eau bouillante. Donc pour faire des nouilles instantanées ou des thés, c’est parfait ! Parfois on a même eu droit à un repas : souvent des pâtes baignés dans de l’huile. Burps !

Dormir n’est pas toujours évident : nous sommes tombés plusieurs fois sur des ronfleurs de haut niveau et ce n’est pas de tout repos. Nous nous sommes même retrouvés à siffler (comme dans la Grande Vadrouille) pour tenter d’en convaincre l’un ou l’autre de changer de position : parfois ça marche et parfois pas ;-) . La plupart du temps, nous avons quand même bien dormi. Les trains font pas mal d’arrêts et les horaires sont affichés dans le wagon. Il faut vite comprendre un élément essentiel dans les trains russes : vu que nous traversons plusieurs fuseaux horaires, l’heure affichée partout est celle de Moscou ! Cela nous a fait bizarre au début en voyant nos tickets ! Cela demande un peu d’organisation mais on s’y habitue assez vite ! Les toilettes ne sont pas trop mal mais là aussi, un peu d’organisation s’impose : elles sont fermées un peu avant l’arrivée en gare et pendant tout le temps où le train est à quai.

Nous avons croisé pas mal de gens dans ces trains. Certains ne veulent pas trop parler. D’autres essaient, mais souvent la barrière de la langue est forte. On tente quelques mots d’Anglais ou de Russe (les quelques-uns que nous avons appris) mais ce n’est pas évident ! Beaucoup des voyageurs qui traversent rapidement le pays passent par des agences et sont en fait rassemblés dans des compartiments (en mode auberge de jeunesse). Ca peut être chouette mais on n’y croise pas un Russe et passer par une agence revient plus cher ! Donc, nous avons opté pour le voyage avec les Russes ce qui nous a permis d’en rencontrer et de les observer vivre à bord du Transsibérien. Les seuls étrangers que nous avons croisé, ce sont deux Belges !

Les paysages sont superbes tout au long du voyage, d’autant plus avec les belles couleurs de l’automne. On croise parfois de petits villages avec de petites maisons en bois et leur toit à la forme typique. Nous avons parfois eu l’impression de traverser des villages qui n’ont pas bougé depuis quelques décennies. Certains sont même très mignons et d’autres sont plus lugubres et sombres avec encore tout l’aspect soviétique de l’époque. On traverse surtout la taïga qui est ce type de forêt composée de bouleaux et de conifères. On croise aussi des trains de militaires qui sont en manoeuvre et on peut voir la fascination de beaucoup de Russes pour leur armée (et pour les armes en général). Pour passer le temps, certains se baladent dans le train le long des étroits couloirs qui longent les compartiments, d’autres regardent des films ou jouent sur leur tablette. C’est assez marrant de les voir en short et en tongs alors qu’il gèle dehors. Les Russes se mettent vraiment à l’aise quand ils prennent le train pour un long trajet.

Ces longs voyages sont vraiment une expérience folle. Et avec toutes ces étapes, nous l’avons vécue à fond. Maintenant, il ne nous reste plus qu’à vous raconter quelques étapes !

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