A la recherche d’un boulot à Melbourne

20150502_143121

On a tous un(e) pote autour de nous qui rêve de partir ou qui est parti en Australie pour travailler et voyager. Ce pays qui fait rêver est assez cher donc l’idée est souvent la même : trouver un petit boulot qui permet de mettre suffisamment de côté pour louer un van et partir à la découverte de ce magnifique pays.

Alors on s’est dit qu’on allait tenter l’aventure, ou au moins un avant-goût, pendant 2 mois. Après 6 mois de voyage, on voyait d’un assez bon oeil l’idée de poser nos sacs pendant un moment, de s’installer et de découvrir la vie d’une ville ou d’un village australien. On savait dès le départ que rester seulement 2 mois ne nous faciliterait pas la tâche mais on s’est dit que cela valait le coup d’essayer.

Nous avons donc commencé par traduire notre CV et imprimer quelques exemplaires. Pour l’anecdote, même cette étape-là n’a pas été une mince affaire, le seul endroit que nous avons trouvé pour les impressions est la bibliothèque municipale, à 1$ par feuille… Eh oui, cela a un cout d’arriver dans une ville sans rien connaitre. Nous avons commencé par faire le tour des cafés, des bars, des sandwicheries de notre quartier Collingwood. Beaucoup d’accueils souriants, on voit qu’ils ont l’habitude. Nous partions confiants en nous disant que déjà maitriser un peu l’Anglais nous placerait avant beaucoup de nos concurrents français. Mais après quelques coffeeshops, nous avons vite compris que cela ne serait pas suffisant. La question récurrente est : savez-vous faire du café ? Notre réponse : euuuuh oui, cela devrait aller. Non, non, faire du café est un science à Melbourne. Ceux qui veulent pouvoir prétendre en préparer un doivent participer à une formation d’une demi-journée. C’est qu’ils le prennent au sérieux le café à Melbourne ! Parmi les réponses que nous avons reçues, les classiques sont : Thanks guys, we’re not hiring at the moment (Merci les gars, nous ne cherchons personne pour le moment) ; We are soldout, We are full (Nous sommes au complet) ; la réponse la plus frappante : Are you vegetarian ? Ou encore dans un bar de bières belges : Do you know about Belgian beers ? Est-ce que je te demande si tu connais la Reine d’Angleterre ?

Beaucoup de gens étaient (ou avaient l’air) sincèrement désolés pour nous : Sadly, no guys. Really sorry ! (Malheureusement non, vraiment désolés).

Bref, même avec une semaine spéciale bières belges la semaine suivante, l’horeca ne nous a pas réussi.

Nous avons ensuite ouvert notre recherche et avons découvert le mythique Gumtree.com.au. Que vous ayez un vieux canapé à vendre, que vous cherchiez du boulot ou un bassiste pour votre groupe, gumtree est là pour vous. Ce site de petites annonces est central dans la vie de beaucoup d’Australiens et donc de beaucoup de voyageurs… Beaucoup d’annonces sur gumtree, que ce soit pour animer des soirées, du babysitting ou la recherche de fonds pour les ONG, tout y est. Nous avons répondu à quelques annonces mais il faut aller très vite. 30 minutes, c’est déjà dépassé pour une annonce gumtree.

Le bouche à oreille est aussi une bonne piste pour dénicher un boulot. C’est ainsi qu’en mangeant une crêpe, nous avons obtenu un piston pour un job de livraison de flyers.

Bref il faut tout essayer !

Après quelques jours, le temps devient déjà un peu long et nous rappelle ce temps « béni » où nous cherchions sérieusement un boulot après nos études… Nous nous tournons alors vers ce qui semble être le plus facile et le plus accessible : le fruitpicking (cueillette de fruits). Nous tentons gumtree, le numéro de téléphone national, etc. mais rien avant juin (nous sommes en mai à ce moment-là). C’est l’entre saison, il faudra un peu patienter. Nombreux sont ceux autour de nous qui nous mettent en garde. Tout le monde connait quelqu’un qui a vécu une mauvaise expérience : ne pas être payé, travailler dans des conditions terribles, …

Après deux semaines, nous avons donc décidé de partir voyager un peu pour nous changer les idées et c’est à ce moment-là que nous avons reçu une réponse de Blane.

Blane, c’est le boss d’une entreprise de livraison à vélo de Melbourne. Nous avions envoyé une série de bouteilles à la mer un peu au hasard au cas où. Et comme nous avons bien fait… Blane nous a contacté la veille de notre départ en escapade en nous proposant de nous offrir un café et de discuter mais sans rien promettre. Nous avons remis à plus tard – provisoirement – notre projet de voyage sans vraiment trop y croire. Et puis simplement, Blane nous a proposé d’essayer. Nous avons eu beaucoup de chance, il nous a offert exactement ce que nous cherchions : une expérience inédite (voire même insolite), un salaire et surtout une flexibilité quant à notre date de départ. Nous vous raconterons cette aventure (c’en est une!) dans un autre article mais nous pouvons déjà vous dire que l’expérience fut géniale et que grâce à Blane nous avons pu rester vivre à Melbourne pendant 6 semaines et profiter de ces moments sans sac sur notre dos.

Nous avons eu la chance de vivre une chouette expérience. Mais nous avons rencontré énormément de voyageurs qui n’ont pas eu la même chance que nous. 200.000. C’est le nombre de voyageurs qui viennent chercher un boulot en Australie chaque année dans le but de voyager ensuite. En gros, le rêve de venir en Australie, de trouver un boulot facilement, de gagner beaucoup d’argent et de voyager ensuite est devenu très compliqué à réaliser. C’est assez simple, la quasi-totalité des voyageurs que nous avons croisés nous ont confié leur déception et une certaine amertume. Beaucoup d’arnaques, beaucoup de malentendus, beaucoup d’employeurs sans scrupules et le business des backpackers à Melbourne devient un cauchemar pour certains. Beaucoup finissent par s’en sortir mais auront beaucoup d’expériences insolites à raconter.

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *