Archives de l’auteur : Adèle et Jay

Impressions sur notre aventure chinoise…

IMG_1486

Bienvenue sur la planète Chine. Après 6 semaines passées dans ce pays et à Hong Kong, on en a appris des choses sur leur culture !

La Chine a été notre plus grand choc culturel. Le plus intéressant, le plus rebondissant mais aussi le plus fatiguant !

Il faut d’abord se mettre en condition : la Chine a une longue histoire de pays du Milieu, en constante différenciation avec l’extérieur et les autres puissances et forces barbares. Le résultat aujourd’hui est que la Chine a une culture propre aux mille et une facettes et richesses. Bien sûr avec l’ouverture à l’économie mondiale, il y a des mélanges mais on perçoit derrière toutes ces découvertes des millénaires d’une grande civilisation. Tout cela nous échappe au départ : les dynasties Qing, les empereurs, les dragons du Nouvel An chinois, le rouge comme porte-bonheur, le taoïsme et ses temples colorés, cette calligraphie délicate qu’on ne comprend pas, ce projet fou de grande Muraille… Il y a là tout un monde à découvrir et à apprendre à connaître. On a apprécié découvrir ces siècles d’Empire, ces moments de grandeur ou de décadence, cette Chine actuelle si complexe à déchiffrer… A chaque instant, un voyage en Chine c’est goûter aux subtilités et aux mystères de ce pays et jouer au Professeur Langdon pour déchiffrer ses codes !

Les chinois sont individualistes. Après quelques jours passés en Chine, nous avions déjà eu cette réflexion sur le fait qu’ils avaient l’air de vivre dans des bulles, sans trop se soucier des autres. Cette impression s’est confirmée tout au long de notre séjour. Les chinois privilégient leurs besoins et agissent selon leurs envies propres. Attention, cela ne veut pas dire qu’ils sont égoïstes, qui est un terme péjoratif. Ils envisagent tout simplement leur société d’une certaine manière : la liberté de l’individu prime sur le groupe. Ainsi, dans la rue, les passants te bousculeront s’ils sont pressés ou bien feront tout ce qui est en leur pouvoir pour obtenir le dernier siège dans le bus. Nous n’y sommes pas du tout habitués en Belgique. Nous avions parfois envie de réagir pour montrer à la personne qu’elle nous avait quand même marché sur le pied, mais nous avons observé que personne ne bronche, personne ne dit jamais rien dans les bousculades ou les dépassements de files. Cela se fait. Pas question de s’excuser non plus, cela est clairement lié à notre culture à nous. Ici, s’excuser, c’est montrer trop d’importance à l’autre, c’est se montrer perdant. Donc laissez-vous marcher sur les pieds et ne demander pas d’excuses, vous n’aurez pas de problèmes et serez presque intégré ! Pas évident pour nous, hein !

C’est suite à cette réflexion sur l’individualisme que nous avons pu mieux cerner notre impression que les chinois ne respectaient que peu le bien commun, les espaces publics. En effet, nous avons vu des bébés dans les bras de leurs mères se soulager sur les trottoirs et dans les centres commerciaux, des habitants littéralement ravager une table de restaurant avec leurs déchets et partir en laissant tout comme cela, aussi efficacement qu’une tornade. Nous avons pu observer aussi de nombreuses personnes cracher au sol, ou bien rouler à contre-sens ou bloquer la circulation pour passer dans une ruelle… Tellement d’exemples… Maintenant tout s’éclaircit : chacun sa route, chacun son chemin…

Ce qui nous a aussi fort intéressé mais aussi choqué à certains moments, c’est de voir comment se passe la vie dans une « dictature par le peuple ». Et oui, c’est comme cela que les autorités chinoises définissent avec beaucoup d’ironie leur système politique. Et ça n’a pas l’air d’être drôle tous les jours. Nous vous l’avons déjà un peu raconté quand nous vous décrivions la parade ou la grande muraille électronique. En fait, pour faire simple, on peut résumer l’équilibre sur lequel se fonde la société chinoise actuelle de cette manière : Nous, autorités chinoises vous assurons une croissance et une prospérité économique et en échange, vous, peuple chinois, ne vous mêlez pas de politique ou de démocratie. Le problème des autorités chinoises est que leur part du marché devient de plus en plus difficile à tenir. Les signes de pauvreté se développent et les Chinois s’étonnent qu’il y ait de plus en plus de chômeurs ou de mendiants dans les villes. Et les prévisions économiques (pour ce qu’elles valent…) ne sont pas hyper optimistes. Difficile aussi de contenir une information qui se propage très vite, même si on contrôle la plupart des canaux de diffusion (on l’a vécu avec la catastrophe de Tianjin, l’immense explosion que vous avez peut-être vue à la TV). Difficile donc d’éviter entièrement qu’un jeune Chinois ne trouve un moyen différent des sites autorisés pour s’informer. Nous l’avons souvent entendu en discutant avec des Chinois : beaucoup d’entre eux sont soit préoccupés, soit pas contents. Ils nous ont expliqué que la belle époque du communisme où tout était pris en charge, de la médecine à l’éducation en passant par le logement, est révolue. Aujourd’hui, on paie presque tout et au prix fort. Une certaine gratuité existe sans doute encore mais elle est loin de suffire à la classe moyenne (le fossé entre la classe moyenne et ceux qui se trouvent juste en-dessous est immense en Chine…). Nous avons énormément appris en observant cette société en pleine mutation (beaucoup de Chinois quittent la campagne pour s’entasser dans des immenses immeubles en ville, c’est d’ailleurs très impressionnant à voir). Parce que finalement, on parle beaucoup de la Chine mais on n’en connait pas grand-chose.

Au final, ce qui nous aura le plus frappé lors de cette partie de notre voyage, c’est l’impression de visiter un monde parallèle. Cet isolement organisé est réellement très impressionnant dans une époque où tout et tout le monde est interconnecté. Et puis on découvre un monde à part, une culture très riche, une gastronomie bien plus complexe que nos restos chinois en Belgique, une façon de vivre tellement différente de la nôtre… Vraiment, ce passage de frontière, c’est comme entrer dans une autre dimension.

Dans les steppes de Mongolie…

IMG_9085

Après quelques jours à Oulan Bator, la capitale pas super charmante de la Mongolie, en route pour les steppes…

Dans les steppes de Mongolie de Adèle et Jay que vous pouvez retrouver sur Vimeo

Plutôt que de choisir une agence touristique qui nous aurait guidé à travers les steppes, nous avons trouvé une association qui organise des voyages plus indépendants. En gros, le principe est qu’on est tout seul, sans guide ni traducteur, et qu’on va de familles de nomades en familles de nomades. Chaque famille nous aide à nous diriger vers la suivante. Et donc, pour se préparer un peu, nous devons suivre une petite formation. Bon, soyons honnête, cette formation (de 3h), ne nous a pas appris grand chose et a surtout servi au responsable de l’association (un Américain) de s’écouter parler pendant un long moment.

Le lendemain, nous voilà donc en route pour les steppes. Nous prenons un bus avec nos sacs et le petit bouquin fourni par l’assoc’ comportant des tas d’informations sur la culture des nomades, la façon de se comporter dans une yourte (très compliqué) et un mini lexique de phrases et de mots pour mener une conversation. Au fur et à mesure que nous nous éloignons de la capitale, nous voyons les signes de modernité s’évanouir pour laisser de plus en plus place à la nature. Nous arrivons à destination et nous faisons notre première rencontre : notre chauffeur et son buffle ! Il nous guide à l’intérieur du parc national de Terelj. La nature est splendide, les couleurs sont chaudes et nous avons de la chance : le soleil est au rendez-vous et pas un nuage ne vient lui voler la vedette. Nous traversons une rivière sur notre chariot tiré par le buffle puis une autre. Le « chauffeur » tente quelques mots en Mongole : pas évident. Il va falloir qu’on bosse ;-).

Nous arrivons finalement à la première yourte de notre périple. La yourte est l’habitat traditionnel des nomades. C’est cette sorte de chapiteau rond à la forme typique. A l’intérieur, tout est strictement organisé et il ne faut pas commettre d’impair. La yourte est toujours orientée sur un axe Nord-Sud et il faut se déplacer dans le sens des aiguilles d’une montre à l’intérieur. La place des invités est sur la gauche et la place du maitre des lieux au Nord. Au Nord-Est se trouve généralement un petit autel rassemblant les croyances chamaniques des peuples nomades. Cet autel est très important, nous y reviendrons. Notre hôte tente quelques mots en Anglais et nous sert une soupe, très bonne ! Attention, la prendre de la main droite et toujours finir ce que l’hôte nous sert. Nous tentons quelques mots en Mongole et notre hôte en Anglais. Nous nous baladons ensuite autour de la yourte jusqu’à une petite rivière et nous jouons un peu avec le chat de la famille. La nature sauvage nous encercle dans un silence apaisant. Ca fait un bien fou après la Chine !

Notre chauffeur de buffle est en fait celui qui va nous emmener à la seconde famille… à cheval ! C’est parti pour une looooongue balade à dos de cheval dans les steppes. Le rythme est soutenu, notre ami mongol sait que le chemin est long et nous pousse à ne pas trainer. Les paysages sont sublimes et les couleurs changent au fur et à mesure que nous avançons. Nous croisons quelques yourtes mais de moins en moins. Nous arrivons finalement chez la famille qui nous hébergera cette nuit. 3 génération de femmes, la grand-mère, la mère et sa petite dernière (2 ans) nous accueillent et nous installent dans la yourte des invités. Directement, on nous sert une sorte de pain-crêpe qu’on doit tremper dans une crème épaisse. Le tout avec du thé bien sûr. Nous partons à la découverte des alentours et nous nous baladons jusqu’à la rivière puis plus haut sur la colline qui nous offre une vue magique sur les lieux où la famille à élu domicile. Rien d’autre que ces quelques yourtes et la nature. Et les chiens de la famille qui se baladent avec nous. La grand-mère nous appelle et nous sert le repas du soir : des chaussons frits à la viande : gras mais super bons ! C’est que la vie au grand air ça creuse ! Un ado arrive à cheval et nous voyons qu’il a ramené le bétail autour de la yourte. Nos nouveaux amis nous demandent si on peut les aider. Elles doivent traire leurs vaches et ont besoin qu’on s’occupe de la petite pendant ce temps. L’ado nous propose de tester leurs arcs à flèches traditionnels. Nous passons la soirée avec lui et la petite qui devient de moins en moins timide. Le soir tombe et plus moyen de voir où les flèches atterrissent. Nous nous installons dans notre yourte pour la nuit pendant que l’ado nous prépare un feu : les nuits sont très fraiches par ici. Les bruits de la nature nous entourent et nous nous endormons au son du bétail, de la rivière et aussi des loups qui rôdent autour.

Le lendemain, après un bon petit déj (crêpes et miel) nous les aidons à rassembler les veaux et nous baladons encore un peu. La petite nous a adopté et ne veut plus quitter les bras d’Adèle. Elle adopte aussi très vite notre petit cahier et s’amuse avec un bic. Trop mignonne ! La grand-mère nous montre comment faire des noeuds typiques des nomades et insiste pour qu’Adèle essaie une tenue traditionnelle ;-).

Il est déjà temps de se remettre en route et nous nous installons avec toute la famille sur le chariot tiré par un buffle. La grand-mère va nous conduire jusqu’à la famille suivante, sa fille et le bébé montent dans une voiture en route pour aller plus vite. Nous discutons un peu avec la grand-mère qui a appris quelques mots d’Anglais. Elle nous explique que son mari est à l’hôpital et que sa fille est venue pour l’aider avec le bétail. Elle nous demande de guider le buffle parce qu’elle s’est blessée à la main. En gros, il faut frapper sur le cul du buffle quand il ne veut plus avancer et lui crier « avance » en Mongole. Evidemment, le choc des cultures est grand et pour nous, taper sur un animal n’est vraiment pas chose facile. Mais ici, la vie est rude et les familles dépendent de leurs animaux, ils les connaissent donc bien et font très attention à leur bien-être. Nous tentons de jouer le jeu mais nous n’y parviendrons pas tout-à-fait. La grand-mère rigole en nous voyant crier comme de vrais nomades pour faire avancer le buffle. Nous passons un agréable moment avec elle au rythme lent de notre moyen de transport.

Nous arrivons à la dernière famille en disant au revoir à notre nouvelle amie. Nous nous installons pour manger (de nouveau des chaussons à la viande). Nous comprenons vite que notre hôte est plus traditionnelle et nous déployons de grands efforts pour nous rappeler tout ce que nous avons appris pour ne pas la choquer. Le repas se termine et nous nous apprêtons à nous balader un peu autour de la yourte quand Jay commet l’erreur. En prenant son sac, il se baisse et tourne le dos à l’autel… La maitresse des lieux se met en colère et se met à nettoyer entièrement son autel. Pas d’excuses qui tiennent, nous partons nous balader. Nous ne reverrons son sourire que plus tard quand elle nous conduira à l’arrêt de bus. Pas évident !

Nous quittons donc les steppes comme nous sommes arrivés, au rythme lent d’un chariot tiré par un énorme buffle. Ces moments avec ces familles de nomades resteront longtemps gravés dans nos mémoires !

 

Passer la frontière à l’arrache…

20150907_174813

Après un mois et demi en Chine et à Hong Kong, il était temps de nous remettre en route en passant dans un autre pays. Et qui dit autre pays, dit frontière… Encore une fois, ce fut l’aventure.

De Pékin, le plan était d’entamer notre périple en Transsibérien, le train mythique qui va jusqu’aux portes de l’Europe, à Moscou. La seule solution facile que nous avions était de commander un ticket suuuuuper cher via une agence. En gros, plusieurs centaines d’euros pour passer de Chine en Mongolie. En bons aventuriers, nous avons voulu tenter l’alternative locale : bus jusqu’à la frontière puis passer la frontière et enfin attraper le train pour la capitale de Mongolie : Oulan-Bator.

Jour 1 : 11h.

L’aventure a donc commencé à l’auberge où un des jeunes employés a insisté pour nous conduire à la gare de bus, très excentrée. Il nous a avoué sur le chemin que c’était pour lui l’occasion de sortir un peu de l’auberge et de discuter avec nous. Nous sommes donc arrivés bien en avance (3h) à la gare. Jusque là pas d’obstacle. Le temps passe et le bus ne démarre pas. Le conducteur nous prend nos passeports et se balade pendant une heure avec eux (nous ne savons toujours pas pourquoi…). Nous papotons avec un Mongole qui tient un business de maillot de foot et qui fait régulièrement le passage entre les deux pays. Finalement, une fois le bus rempli à craquer de gros paquets de tissu, nous démarrons. Pas de chance, nous avons pris les places au fond du bus et donc tout près du moteur. Le pauvre, il n’est plus tout jeune et hurlera sa fatigue pendant tout le trajet… Un vrai plaisir.

Jour 2 : 9h.

Après une nuit assez mouvementée et quelques arrêts bouffe-toilettes (ça y est, on a vu leurs fameuses toilettes sans porte où tout le monde fait ses besoins ensemble…;-)), nous arrivons à la ville frontière. L’idée est de prendre une jeep (interdiction de franchir la frontière à pied) et de passer en Mongolie. Là, notre nouvel ami mongol nous conseille d’aller à un hôtel et d’attendre quelques heures que les jeeps commencent leurs aller-retours pour franchir la frontière. Le souci, c’est qu’il vaut mieux passer la frontière assez tôt pour pouvoir acheter l’un des derniers billets de train pour la capitale. En plus, il nous « négocie » un prix qui nous parait bien élevé, nous lui disons donc gentiment au revoir. Nous voilà donc à la sortie de la gare routière… et pas de trace de jeep. Nous avions lu que les conducteurs se rassemblaient à un endroit de la ville qui changeait régulièrement. Nous tentons de nous renseigner mais sans résultat. Finalement, un homme nous fait comprendre qu’il peut nous y conduire et nous fait monter dans un taxi qui nous conduit au lieu de rendez-vous : effectivement, des dizaines de jeeps bourrées de marchandises attendent un ou deux passagers pour rentabiliser le passage. Notre ami nous guide et négocie un prix avec plusieurs conducteurs. Il nous explique que tôt le matin, c’est plus cher. Finalement, il nous dégote une conductrice prête à partir pour un bon prix. Nous embarquons en remerciant mille fois notre ami (il nous a tout de même payé le taxi pour nous emmener au lieu de rendez-vous) !

Et c’est parti ! Il faut donc passer la douane chinoise pour quitter le pays puis la douane mongole pour y entrer. Pas grand monde à la douane chinoise, ouf. Nous déchantons vite en voyant le rythme auquel la file progresse. Un groupe de businessmen chinois fait ouvrir un nouveau guichet pour passer plus vite ; nous continuons à patienter (finalement, cela se retournera contre eux du côté mongole, où les gardes n’ont pas fort apprécié leur impatience et leur ont offert un contrôle poussé…). Une garde frontière demande de consulter nos visas et tire une drôle de tête. Le niveau de stress monte d’un cran. Elle appelle un de ses collègues qui parvient à nous expliquer que nous sommes restés trop longtemps en Chine… Petite explication : la Chine accorde officiellement 30 jours pour un visa touristique. Pour eux, cela veut dire un mois, donc parfois 31 jours. Mais nous avions souvent lu qu’ils considéraient que le mois était composé de journées de 24h. En résumé nous pouvions entrer le 8 août et sortir le 8 septembre. Nous avions été vérifier ce point à un bureau de l’immigration en Chine qui nous l’avait confirmé.

Retour à la frontière : l’employé nous explique que nous sommes un jour en retard… Nous savons ce que cela implique : grosse amende ! Nous tentons de leur expliquer que nous nous sommes renseignés et qu’on nous a donné de mauvaises infos… Le garde nous demande si nous comptons revenir en Chine. Nous répondons énergiquement que non, puis un peu plus doucement, histoire de ne pas vexer sa fibre patriotique. Magnanime, il nous explique que comme c’est notre première fois en Chine, il nous épargne l’amende salée et nous laisse aller. OUF. Nous le remercions et passons la frontière.

Du côté mongole, les démarches sont plus faciles (nous sommes dans une période de test sans visa pour la Mongolie pour certains pays européens) mais plus longues. Le guichet que nous avons choisi est finalement fermé pour contrôler en profondeur nos businessmen chinois. Du coup, nous recommençons une autre file d’attente, sous le regard impatient de notre conductrice de Jeep qui nous fait signe de dépasser tout le monde (ce que nous ne ferons pas ;-)). Finalement, nous reprenons la route et arrivons à la ville frontière mongole, où nous arrivons assez tôt pour acheter un ticket de train pour Oulan-Bator. Re-ouf. Nous passons l’après-midi dans une cafétéria en attendant notre train. Un peu perdus dans le décalage horaire, nous ne sommes pas certains de l’heure qu’il est. Oui, c’est embêtant quand on a un train à prendre. Un client de la cafétéria nous montre l’heure… oups, nous pensions avoir encore plus d’une heure à attendre et en fait notre train est déjà à quai et part dans 15minutes. Nous courrons et nous installons dans le train couchette qui nous emmènera en une nuit à Oulan-Bator !

Jour 3 : 9h.
Enfin arrivés, il ne reste plus qu’à trouver une auberge !

 

Quelques impressions indonésiennes…

IMG_0660

Il est difficile de parler d’ « impressions indonésiennes » pour un pays aux mille îles, aux multiples ethnies et cultures… Nous nous focalisons donc sur ce que nous avons eu la chance de voir, sur l’île de Java et de Bali. Il ne nous reste plus qu’à explorer ce vaste et incroyable pays dans de futures aventures ;-)

L’Indonésie attire de plus en plus les voyageurs… Et cela se justifie amplement ! Une nature luxuriante, des cratères et volcans, des fonds marins colorés, une culture et des traditions bien ancrées, des terres encore peu courues et préservées…

Le tourisme y est en plein essor… Bali profite depuis bien longtemps du tourisme, et a une belle renommée à travers le monde. On y croise beaucoup d’Australiens, mais aussi beaucoup d’Européens et d’Asiatiques venus se reposer au bord de ses plages de sable noir geai ou venus faire de la grimpette au sommet des volcans. On y trouve de nombreuses infrastructures, allant de la simple auberge de jeunesse où la bière locale coule à flots à des établissements luxueux où dès le réveil, on fait du yoga et quelques longueurs dans des piscines azurs…

A Java, c’est bien différent. Cette grande île développe son tourisme petit à petit. Certains lieux touristiques sont déjà bien rodés mais une grande partie de l’île est encore très authentique. On y croise peu de touristes et les habitants montrent une curiosité et une gentillesse inégalable envers les étrangers. De notre point de vue, les habitants de Java auront été les plus agréables et les plus souriants de tout notre tour…

Cet essor du tourisme a des conséquences positives sur l’économie du pays, mais peut s’avérer désastreux pour la culture et l’environnement… Nous l’avons perçu à Bali par exemple, où les indonésiens sont moins ouverts et sympas qu’à Java, peut-être un peu lassés et fatigués. Les îles Gili sont pour nous assez représentatives des désastres que peut engendrer le tourisme : une population lasse des exigences et du non-respect de certains touristes, des îles défigurées par des hôtels de béton et des magasins de souvenirs, et surtout une destruction de ces petits paradis à une vitesse grand V. Nous l’avons surtout perçu lors de nos sorties snorkeling. Les fonds marins sont détruits par le passage trop fréquent des bateaux, les touristes peu scrupuleux écrasent le corail avec leurs palmes et effraient les tortues en voulant les caresser ou faire un selfie en leur compagnie… Heureusement, on a pu voir aussi de chouettes initiatives de préservation de ces îles : sensibilisation sur les tortues, reconstruction du corail…

Nous croisons les doigts pour que ces petites îles aux mille couleurs et au doux son du muezzin restent intactes et préservées et qu’un tourisme durable et respectueux s’installe petit à petit… Car il est clair que la plupart des habitants de ces îles vivent de cela à présent, c’est leur gagne-pain et peut-être auraient-ils quitté l’île si elle n’attirait pas tant les touristes…

Un autre élément qui nous a particulièrement marqué durant notre séjour en Indonésie est d’y avoir été en plein Ramadan. Bali n’était pas concernée, car les habitants y sont majoritairement bouddhistes. A Java, par contre, l’Islam est la religion la plus pratiquée. On le voit tout de suite dans la rue… Même si on est loin du Moyen-Orient, les femmes portent des voiles colorés, il y a des mosquées à de nombreux coins de rue, le muezzin résonne dans la nuit… En pleine période de Ramadan, les pratiques religieuses étaient forcément renforcées. On entendait de nombreuses prières et appels aux fidèles. Les gens ne mangeaient pas durant la journée, ils attendaient le coucher du soleil. Il fallait donc, pour se montrer respectueux, éviter de manger et boire sous leurs yeux. C’était d’ailleurs toute une affaire parfois pour trouver une gargote ou un magasin ouvert durant la journée… Par contre, une fois la nuit tombée, il y avait énormément d’animation dans les rues et une odeur de viande grillée se dégageait des gargotes jusqu’aux petites heures. Une belle découverte et un bel apprentissage pour nous. La soirée de fin du Ramadan, les habitants avaient organisé un grand défilé, avec musique et danses… On imagine qu’ils ont ensuite célébré cela en famille, attablés autour de nombreux plats de fête !

Bien sûr, pour remarquer tout cela, il fallait s’y intéresser et ouvrir les yeux. Nous avons quand même vu deux touristes déguster des brochettes de viande dans un bus bondé à l’heure du midi et… en proposer à leurs voisines voilées ! Ils n’ont pas compris pourquoi elles ont refusé et rigolé après…

Java et Bali nous ont réservé tellement de belles surprises et de découvertes… Cette destination reste dans un coin de notre tête pour nos envies d’évasion futures car on en est certain, de belles rencontres et des panoramas à nous couper le souffle seront toujours au rendez-vous dans cet archipel infini…

Quelques mois plus tard : nos impressions australiennes

IMG_0081

Mieux vaut tard que jamais, voici les impressions que ce séjour de deux mois au pays des koalas nous a laissé.

Ce qui frappe le plus dans ce pays, difficile de ne pas être subjugué, c’est son incroyable environnement. La nature en Australie est tout simplement unique. Il y a les animaux qui ne vivent que sur cette île continent et puis les milliers de sites naturels fabuleux qui ont tous le point commun d’être grandioses. Bien sûr, en restant dans le Sud et en nous posant la plupart du temps, nous n’avons eu l’occasion que d’en voir une infime partie. Et bien rien qu’avec ça, on est fan ! La Great Ocean Road et ses centaines de petites et grandes plages, forêts, baies, etc. est l’un de nos coups de coeur !

Même en pleine ville, juste à côté du CBD de Sydney, près du fameux opéra, là où la main de l’homme est bien omniprésente, des oiseaux exotiques se baladent et arrosent de leurs cris la ville comme pour rappeler qui est vraiment le chef en Australie.

Nous avons clairement vécu autrement en Australie que dans les pays précédents. En choisissant de poser nos sacs quelque part, nous avons moins visité mais nous avons du coup pu mieux apprécier la vie à Melbourne et la découvrir plus en profondeur. Grâce à Cécile et Jesse, nos hôtes de Melbourne mais aussi grâce à tous ceux que nous avons rencontré, nous avons pu apprendre à un peu mieux connaitre les Australiens.

Par exemple, en travaillant ou en négociant notre loyer, nous avons remarqué un élément intéressant : ils sont beaucoup moins directs que nous. En entendant : « C’est probablement comme cela que ça se passera », nous avons compris, « probablement, donc, nous en rediscuterons ». Mais non. Dans la tête de notre interlocuteur, c’était réglé. Cela a donné des situations très concasses mais dans la plupart des cas, ça s’est réglé en un éclat de rire.

Un autre élément dont nous avons beaucoup entendu parler, mais que nous n’avons pas vraiment rencontré personnellement, c’est la mentalité de « pionnier » des Australiens. Evidemment, nous avons vécu dans la bulle de Melbourne, où les gens pensent clairement différemment du reste du pays (la ville est d’ailleurs dirigée par les Verts…). Ici, on parle de développement durable, des affiches « Real Australians say welcome » (les vrais Australiens sont accueillants envers les migrants) sont visibles un peu partout dans la ville, et la mode hipster a fait rage il y a quelques mois. Du coup, beaucoup d’entre eux nous ont parlé de la différence de mentalité avec le reste du pays, avec Sydney vu comme une ville de frime mais aussi d’autres parties plus reculées. On nous a très souvent parlé de la mentalité de cowboys, de pionniers pour qui tout est permis et du fort racisme qui caractérise un énorme partie de la population australienne. Les défis qui secouent la société australienne à ce sujet-là sont toujours aussi présents (aborigènes, migrants,…).

Encore autre chose : leur lien avec l’Europe. De notre point de vue, c’est fou comme on les a trouvé Anglais ;-). Evidemment, beaucoup nieront, et ils n’ont pas tort : c’est bien plus complexe que cela. Néanmoins, pas mal d’entre eux nous ont dit se sentir plus proche de l’Europe que des Etats-Unis par exemple. Cela peut s’expliquer par leur histoire : beaucoup ont des ancêtres originaires du vieux continent.

Finalement, ce qui domine nos impressions sur l’Australie, c’est l’impression d’être en terrain connu dans un premier temps puis de se rendre compte que non. C’est vrai, on se sent vite chez soi dans ce pays : la vie dans une ville comme Melbourne est sensiblement comparable à la vie dans nos villes européennes. On retrouve de nombreux repères que nous n’avons pas retrouvés aux Etats-Unis par exemple. Mais très vite, on est rattrapé par la réalité : nous sommes à l’autre bout du monde, en plein milieu de l’Océanie !

La parade

IMG_2947

Aujourd’hui (3 septembre), c’est jour de parade en Chine… Pour célébrer la fin de la seconde guerre mondiale et la victoire contre l’oppresseur japonais.

Et donc une grande partie de la capitale est paralysée. Certains hôtels près de la place Tiananmen ont même dû interdire à leurs clients de mettre un pied dehors aujourd’hui. Eh oui, c’est un gros événement, cette parade ! Le but de la Chine est multiple : montrer sa puissance aux autres nations et redonner confiance à la population qui commence à s’inquiéter du recul de la croissance chinoise. Il faut savoir que la stabilité de la société chinoise repose sur une sorte d’accord tacite : nous, les autorités, nous assurons une croissance et une économie florissante et en échange, vous le peuple, ne vous mêlez pas de politique, de démocratie ou autres Droits de l’Homme. Ce deal est en train de doucement prendre l’eau. Et paradoxalement, cette parade censée relancer le patriotisme chinois est aussi très critiquée par le peuple. Il faut dire que la pression est montée de quelques crans dans la capitale (il n’y avait qu’à voir le chaos créé par les contrôles massifs et poussés d’identités dans les métros et un peu partout dans la ville). Les Chinois que nous avons croisés ces jours-ci ne nous ont pas montré un enthousiasme débordant concernant la parade, ça c’est sûr !

Ce qui frappe aussi, c’est le côté pas très réconciliant de l’événement. Les Japonais sont clairement pointés du doigt sur toutes les affiches qu’on croise dans la rue et on ne parle nulle part de faire la paix mais d’avoir vaincu le fascisme et les Japonais !

Pékin est complètement bloquée, les sites touristiques et les commerces sont fermés : rien d’autre à faire que regarder ce défilé militaire. Une énorme démonstration de force… 12.000 soldats, 200 avions, des missiles de toutes les tailles et de toutes les couleurs… On nous a même parlé de 800.000 « volontaires » (on a des doutes sur ce terme…), en plus de la police, déployés dans la capitale pour assurer une surveillance maximale. Ces hommes et femmes portant un brassard rouge sont partout dans Pékin…

Le ciel est parfaitement bleu aujourd’hui à Pékin. Tu m’étonnes ! Cela fait déjà quelques jours que les autorités ont ordonné la suspension de l’activité des principales usines polluantes autour de Pékin ainsi que des centrales à charbon. Evidemment, ça change tout. Et nous qui nous demandions pourquoi l’air était si respirable… On nous a même dit que les autorités avaient balancé des produits chimiques dans le ciel pour s’assurer qu’aucun nuage ne viendrait faire de l’ombre au Président et à ses invités. A propos d’invités, ils ne sont pas énormément à avoir fait le déplacement. Peu de chefs d’Etats sont présents pour ce défilé, signe probable de l’isolation du pays sur la scène internationale. Poutine est clairement l’invité d’honneur et apparait régulièrement à côté de Xi Jinping.

La parade se termine et nous nous rendons compte que tout le monde à notre hôtel l’a regardée… Le lendemain, un véritable déluge s’abattra sur la ville, des orages et des pluies torrentielles nous apporteront un beau contraste avec la veille. Un peu comme si Dame Nature voulait rétablir l’équilibre et rappeler que c’est elle qui a le dernier mot en matière de météo…