Archives de l’auteur : Adèle et Jay

Sous le soleil des Gili

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C’est donc sous un ciel plein de microscopiques cendres de volcan que nous sommes arrivés à Bali. Nous avons tout de suite senti le changement de style… Nous passions de Java, île musulmane comme quasi toute l’Indonésie, où les gens sont réellement adorables et souriants à un autre monde. Déjà l’architecture change du tout au tout. Les minarets sont remplacés par des statues typiques balinaises avec toutes les fioritures (un peu kitsch parfois). Mais le gros changement se révèle si vous choisissez de vous rendre autour de Kuta… Le repaire des touristes, pour la plupart Australiens, à la recherche de nourriture occidentale (des burgers en fait), de musique à fond, d’alcool, de strings sur la plage, et de plein d’autres raffinements du même genre. Et tout ça vraiment pas cher comparé au niveau de vie australien. A cela, il faut ajouter un petit côté « comme à la maison » : c’est pour ça qu’on croise plus de vendeurs de drapeaux de l’AFL (voir notre article sur le footy australien) que de pièces d’artisanat balinais et que plein de bars diffusent les matches. Les touristes se sentent tellement à leur aise que beaucoup se baladent avec une bière en main dans la rue comme s’ils se baladaient dans leur salon (la tenue vestimentaire est la même en tous cas). Une ambiance assez spéciale donc dans cette partie de Bali. On avait craint d’être envahi par la foule de touristes qui prennent leurs vacances à cette période mais en fait c’était plutôt calme. Nous soupçonnons un coup de pouce de notre pote le volcan.

Au programme pour les derniers jours en Indonésie : aller voir les fameux dragons de Komodo et se poser quelques jours sur les îles Gili.
Finalement nous avons du abandonner Komodo. Pas assez de temps pour tenter d’aller jusque là-bas en indépendant et les croisières proposées de 5 jours ne comprenaient que 2h sur Komodo…

Direction les îles Gili !
Changement d’ambiance ici. Pas d’énormes embouteillages comme à Bali : à Gili, pas d’engins motorisés. Seuls des vélos et quelques mobylettes électriques se joignent aux charrettes à cheval qui jouent les taxis. Ces trois îles ont été le paradis de routards fauchés dans les années 90. Depuis, ces îles ont connu un développement fulgurant… et donc pas mal de dégâts environnementaux. Heureusement des initiatives sont mises en place pour tenter de préserver ces petits paradis.

Nous trouvons assez rapidement un petit hôtel à l’intérieur de l’île, au calme, c’est-à-dire relativement loin des bars au bord de la mer. Nous avons donc passé une semaine dans ce petit paradis à profiter de la mer turquoise et de la plage. Mais aussi de la vie sous-marine ! Des milliers de beaux poissons de toutes les couleurs, des anguilles et mêmes de belles tortues nageant gracieusement des fonds marins à la surface pour respirer un petit coup. Nous nous sommes joints à un tour de snorkeling organisés sur les 3 îles Gili. Au début nous étions un peu craintifs en entendant le nombre de participants (de 30 à 50 sur un même bateau), mais vu que la moitié n’a plus quitté le bateau après avoir plongé une fois (pour bronzer ou pas satisfaits de ce qu’ils voyaient), cela a fait de la place dans la mer ! En nous éloignant un peu des groupes et en restant attentifs, nous avons ainsi pu nager juste à côté d’une belle grande tortue des mers et observer plein de superbes poissons. Une des 4 plongées de la journée se faisait même autour d’une barrière de corail, pleine de couleurs et de vie sous-marine. Bref les Gili valent le détour !

On retrouve ici un autre public que celui qu’on croise habituellement au fil de nos voyages. Les routards en mode sac-à-dos sont rares ; ce sont plutôt des jeunes à la recherche de bronzette et de grosses fêtes qui sont venus profiter de leurs vacances dans un endroit de rêve et pas cher. Et on les comprend, l’endroit fait rêver ! Assez intéressant de voir le choc entre ce village musulman qui tente de maintenir ses traditions et ses rites religieux et les hordes de touristes en petite tenue qui se baladent une bière à la main. D’autant plus que nous y sommes en plein période de Ramadan. Nous garderons en mémoire cette image des habitants de l’île fêtant la fin du mois de Ramadan en faisant une procession dans la ville, et les touristes oppressés par le fait qu’il faut attendre pour traverser la route.

Après avoir profité des repas sur la plage, du snorkeling, des Bintang bien fraiches, du calme de l’île (à certains endroits), nous voilà repartis pour de nouvelles aventures. Retour à Bali pour aller prendre notre avion… enfin si le volcan nous le permet. Apparemment il a recraché ses cendres dans le ciel et l’aéroport est de nouveau partiellement fermé. A suivre…

Le plein d’aventures à Java

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Notre premier pas en Asie se fera dans la chaleur humide de Jakarta, la capitale indonésienne. Celle-ci est une mégapole étouffante. Etouffante par le bruit de ses routes, par la hauteur de ses buildings mais surtout par son niveau élevé de pollution. En effet, Jakarta est constamment voilée par un nuage de pollution. Nous n’y passerons que quelques heures. Nous prendrons directement un train pour la ville de Jogjakarta (prononcez  Jogja), considérée comme l’âme de Java et l’épicentre de ses traditions. Une raison particulière nous pousse à rejoindre au plus vite cette ville : Nathan, le frère d’Adèle et sa copine, Nazaré y sont ! Après 8 mois de séparation, quelles retrouvailles ! Voici notre périple à 4 en quelques lignes…

Près de Jogja, se dresse le temple bouddhique de Borobudur. Tous vêtus de « l’uniforme » – une jupe mauve – nous avons admiré ses fresques, statues et avons gravi les nombreuses marches qui mènent au sommet du temple. De là, nous avions une vue imprenable sur les montagnes, les rizières d’un vert intense et les petits villages à l’horizon. Durant toute la visite, des familles indonésiennes de la région, voyant peu d’Occidentaux dans leurs contrées, nous ont demandé de poser sur leurs photos. Si le site du temple semble bien conservé, c’est surtout grâce aux travaux de rénovation. Menacé et endommagé de nombreuses fois par des éruptions volcaniques et même des attentats terroristes, il a subi de nombreux dommages en 1200 ans. Il a même du être reconstruit pierre par pierre !

Petit arrêt dans la ville de Solo, considérée comme une des villes les moins occidentalisées de l’île et surtout comme le coeur de l’identité javanaise. C’est ici, en visitant un palais, que nous avons appris que des sultans règnent encore sur certaines régions, aux côtés du pouvoir central. Malheureusement nous n’avons pas eu la chance de rencontrer le sultan :-). Nous avons arpenté les ruelles calmes et les marchés de tissus, avons goûté des fruits inconnus, avons admiré la belle mosquée où sont agenouillés les fidèles en cette période importante du Ramadan, et avons assisté à la confection des batiks, ces tissus traditionnels. Sans oublier ce concert de rock moderne en début de soirée, chanté par des jeunes filles aux jupes courtes et scintillantes, au milieu d’une fête foraine !

Pacitan est un petit village côtier loin de tout. Il y fait très calme, les ruelles sont bordées de fleurs colorées et les enfants roulent sur des vélos d’adultes en riant. La mer est secouée par une petite houle dans laquelle nous avons fait nos premiers pas en surf (pour voir nos exploits en vidéo, c’est ici) ! Durant toute une après-midi, nous avons essayé de nous lever sur la planche au milieu des vagues, tout en gardant l’équilibre. Pas évident mais on s’est vraiment bien amusé !

Nous prenons alors la direction de l’est de l’île et partons vers Malang. Nous y arrivons après une longue journée de bus et une escorte policière, venue nous secourir en voyant notre désarroi par rapport à l’organisation complexe des bus :-). Malang a conservé une bonne partie de son patrimoine colonial néerlandais, ce qui en fait une halte particulière. Nous avons déambulé dans ses petites rues pleines de charme : de vieilles demeures côtoient des maisonnettes colorées et délabrées, des vieillards sont assis sur de petits tabourets sur le trottoir, des dames poussent des petits étals de spring rolls et de raviolis, les lianes des arbres viennent caresser le béton des routes, une odeur enivrante nous submerge dans le marché aux fleurs… Mais nous n’avons pas fait que flâner à Malang, nous avons aussi organisé notre expédition dans les volcans !

Il était une heure du matin lorsque nous sommes montés dans le 4X4. Nous n’avions pas dormi mais nous étions tout excités ! Nous sommes arrivés vers 3h du matin à un point de vue sur le volcan Bromo. Il faisait nuit noire. L’attente dans la fraîcheur de la nuit a été longue, mais les premières lueurs nous ont encouragé à rester éveillés pour le spectacle. Et c’était magique… Dans un océan de brume, le cratère verdoyant de Bromo a commencé à se détacher à l’horizon. Plus le soleil grimpait dans le ciel, plus nous discernions ses courbes et son relief. Une fois le soleil vraiment levé, nous sommes allés au pied du cratère. Les paysages y sont grandioses et surréalistes, on se croirait dans un rêve, voire sur la lune ! La poussière au sol n’est que cendres et sable sombre. Il nous faudra gravir 200 marches pour monter sur la courbe du cratère près de Bromo, cratère qui fume encore. Pour tous les quatre, c’était la première fois que nous voyions un volcan actif. Le spectacle était saisissant et tellement menaçant. Ca fume, ça gronde… On n’avait pas envie de trop s’approcher. Notre journée s’est terminée par une petite promenade au pied d’une cascade et une visite dans une industrie de café. Après, nous nous sommes endormis… pour 4h. De nouveau, à une heure du matin, nous nous sommes levés pour l’ascension abrupte du volcan Kawah Ijen, à plus de 2000 m d’altitude ! C’est parti !

Depuis quelques jours, un volcan était en éruption non loin de Ijen. Dans la nuit, un spectacle magnifique s’est déroulé devant nos yeux : le volcan crachait des cendres et la lave rouge se réfléchissait dans son nuage. Un petit point rouge à l’horizon, mais qui a été un beau cadeau d’anniversaire pour Adèle. Après un long effort, nous sommes arrivés au coeur du cratère. C’est ici que l’on récolte le souffre. Des ramasseurs travaillent dans la fumée pour casser des morceaux de ce minerai jaune et remontent des sacs de près de 80 kilos sur leurs épaules. Nous les avons croisés sur notre chemin. Leurs conditions de travail sont révoltantes. Et notre présence ici ne fait que gêner leur ascension pénible vers la crête du volcan. On en croise des jeunes, des plus vieux. On entend à leur toux que la proximité du souffre et de la fumée fait souffrir leurs poumons. On nous explique qu’il s’agit pour beaucoup d’entre eux d’une solution temporaire en cas de perte d’un emploi. En bas, les émanations de souffre nous prenaient à la gorge. Nous avons mis un masque et sommes restés là quelques instants pour observer les dépôts de souffre liquides et les poches de méthane se dégager du sol dans un reflet bleuté. Quelques heures plus tard, le soleil s’est levé et s’est détaché de l’horizon dans des reflets orangés. Il a illuminé le coeur du cratère où git un lac bleu clair immobile. Nous avons profité de ces instants hors du temps avant d’entamer notre descente. Spéciale dédicace au guide le plus inutile du monde (nous avons quand même dû lui montrer où se trouvait le point de vue pour le lever du soleil…).

Notre dernière grande étape était la réserve naturelle de Baluran. Composée de forêts et d’une savane, elle est même appelée « la petite Afrique ». Sur le petit sentier et sur la tour d’observation, il était possible d’observer des buffles, des cerfs, des paons et un nombre impressionnant de singes. Il y a aussi une plage dans la réserve, qui s’est révélée déserte… Nous y avons loué des canoës, pour observer la mangrove et la vue sur l’île de Bali, à l’horizon. Nous avons également fait de nombreuses balades, nous sommes perdus dans la petite forêt, avons observé les yeux brillants des buffles dans la nuit…

Nous voilà bientôt à Bali, sur la plage de Kuta pour nos derniers moments ensemble. Ces deux semaines sont passés tellement vite ! Mais durant 24h, nous avons vraiment cru que ce séjour à 4 allait se prolonger. En effet, vous vous souvenez de ce volcan en éruption ? Celui que vous avez vu à la TV ? Et bien, à cause de son nuage de cendres, l’aéroport était fermé… Heureusement, il s’est calmé le jour du départ de Nathan et Nazaré, afin de les laisser s’envoler vers la Belgique. A dans quelques mois les poulets ! On n’oublie pas : le melon aux bougies pour l’anniversaire d’Adèle, les victoires écrasantes des Guillaume aux Mille Bornes :-), la terrible inflation de Baluran ainsi que notre balade nocturne, les nasi et les pop mie, le fruit poire-patate et Ratatouille :-) Merci pour tout !

…et Canberra, la capitale

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Quelle est la capitale de l’Australie ?

Question piège pour les enfants qui apprennent les capitales du monde : quelle ville est la capitale de l’Australie ? Beaucoup répondront Sydney, mais il s’agit en réalité de Canberra. En fait, au moment de choisir la capitale de ce nouveau pays à la fin du 19e, l’hésitation fut grande entre les deux soeurs rivales : Sydney et Melbourne. Etant dans l’impossibilité de trancher, ils ont donc décidé de créer une nouvelle ville en partant de rien : Canberra. En partant de vraiment rien en fait : cette ville a été entièrement planifiée avant même que sa construction ne commence, par les architectes Griffin américains.

Bon pour être francs, Canberra ne vaut pas le détour. Le centre donne l’impression de se balader dans un décor de film mais où l’équipe du film n’est pas encore arrivée. Pas vraiment belle, il est assez rapide de faire le tour de la ville. Nous avons tout de même été faire un tour au Parlement dont l’architecture est très originale. Nous avons même pu aller voir les parlementaires en session, s’invectivant sur le sujet : Tony Abbott (leur Premier Ministre très critiqué) a-t-il un coeur ? Assez intéressant à observer !

Donc pour conclure, Canberra est la capitale de l’Australie, mais on a préféré Sydney ;-)

Sydney, la belle

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Après la Great Ocean Road, nous continuons notre périple vers Sydney. Pour l’atteindre, nous devons remonter quelques parallèles vers le Nord et emprunter la Hume Highway passant près de Canberra, nous y reviendrons. Peu de monde sur la route, un paysage ne changeant que très peu, des aires de repos et de nombreux appels à la prudence contre l’endormissement, et nous arrivons assez rapidement en Nouvelle-Galles du Sud. Nous avons décidé de faire une étape pour couper en deux les 900km qui séparent Melbourne de Sydney. Nous quittons donc la Hume Highway pour emprunter de petites routes pour arriver chez nos hôtes d’un soir (avec en prime un sublime coucher de soleil). Vicki est une adorable institutrice qui aime accueillir des voyageurs et papoter. Nous discutons des voyages que nous avons faits, des Américains, des Australiens, et de plein d’autres choses. Avec son mari, la communication est plus compliquée… C’est tout-à-fait le genre d’accent dont on nous avait parlé à Melbourne : l’accent du campagnard comme disent les Melbournians. Un peu gênant, nous avons du lui demander de répéter au moins 3 fois chaque fois qu’il tentait de nous poser une question. En gros, pour nous demander How far (A quelle distance ?), cela donnait quelque chose comme Hhiuw fhhor. Nous avons tout de même su partager une Melbourne Bitter, bière très populaire en Australie.

Après une bonne nuit et avoir rencontré le cacatoès de Vicki, nous reprenons la route pour Sydney. Nous finissons par y arriver, après quelques embouteillages et avoir tourné en rond pendant une bonne heure dans le but de trouver une place de parking. C’est un fléau qui frappe Sydney : trouver une place de parking. Nous apprendrons plus tard que nous avons choisi un quartier assez particulier où la ville, suite aux plaintes des résidents, a réservé quasi toutes les places aux habitants ! Et sinon, on peut trouver une place pour 2h… et c’est tout. Heureusement, Tim, chez qui nous logeons à Sydney connait super bien son quartier et nous trouve l’une des rares places illimitées dans le temps et gratuites dont les habitants gardent jalousement le secret. Nous nous installons donc chez Tim, musicien très sympa et assez discret. Nous sommes dans le quartier de Darlinghurst, juste à côté de l’ancien Red Light District de Sydney. Nous commençons notre exploration de Sydney le lendemain. Après avoir discuté de cette ville avec tous les Melbournians que nous avons croisé, notre sens de l’observation est affuté. Sydney est réputée plus belle mais les gens moins sympas qu’à Melbourne. Quelques jours ne nous donneront pas l’occasion de vérifier. Pour arriver au fameux opéra, il faut traverser le CBD, le centre d’affaires, qui en fait ressemble à tous les autres CBD : de hauts buildings et des gens en costumes ou tailleurs pressés. A l’autre bout du CBD, on arrive à l’ancien quartier des docks : the Rocks. Ce quartier est l’un des plus vieux de Sydney, et c’est même l’endroit où les premiers colons européens ont posé le pied à Sydney. Quartier portuaire, il a eu une réputation de quartier louche pendant longtemps où se baladaient marins, pêcheurs de baleines et voyageurs de l’époque. Aujourd’hui, il faut faire preuve de beaucoup d’imagination pour entrapercevoir le passé du quartier tellement il a été retapé. Il y subsiste néanmoins une atmosphère que nous avons adoré. Les petites ruelles, les pubs qui ne paient pas de mine, les anciens entrepôts… Nous arrivons ensuite au symbole de l’Australie, le fameux opéra de Sydney. C’est assez marrant de le voir de près ; on s’attend à un bâtiment blanc et lisse et en fait il est couvert de mosaïques blanches-grises et beiges. L’endroit est vaste et on a une belle vue du CBD, du Sydney Harbour Bridge et du jardin botanique. Nous nous baladons sur le pont, plutôt vertigineux à quelques mètres à peine des voitures qui font vibrer tout l’édifice. Certains paient (une petite fortune pour nous : 120$) pour l’escalader et profiter d’une belle vue. Pas hyper fâchés de retourner à la terre ferme, nous entamons une balade dans le jardin botanique, un lieu vraiment très agréable. Plein d’oiseaux se promènent en hurlant : des cacatoès, et plein d’autres dont nous ne connaissons pas le nom. Nous comprenons que le coucher de soleil est une attraction courue quand nous voyons tous les photographes hyper équipés accourir aux dernières lueurs du jour. L’opéra et sa belle silhouette avec le pont d’un autre temps en arrière-plan : cela vaut le détour ! En vidéo, ça donne ça.

Près de l’opéra, un bâtiment attire l’oeil, c’est le musée d’arts contemporains. On a été y faire un tour… et disons pour être francs que nous sommes restés un peu hermétiques à ce que les artistes qui y exposent tentent d’exprimer. Nous n’avons pas eu le même fou rire que quand nous avons découvert Dali à Madrid, mais pas loin… Une dédicace spéciale à celui qui s’est amusé avec une vieille machine à écrire. Une oeuvre nous a tout de même plu : une série de 6 dessins sur le thème de l’arrivée du traitement des aborigènes par les colons européens (voir plus bas).

A Sydney, on nous avait aussi conseillé Bondi Beach (merci Nico) et la balade jusqu’à Cogee Bay. Superbe balade le long de la mer, très appréciée des surfeurs de tous âges. On en a vu qui se débrouillaient vachement bien ! De belles couleurs, un beau ciel bleu et grand soleil : c’est sur, on a gagné quelques degrés par rapport à l’hiver de Melbourne. On a adoré regarder les vagues se fracasser sur les rochers créant toutes sortes de nuances de bleu. Beaucoup d’oiseaux très spéciaux se baladent sur la côte avec les cacatoès, dont un énorme noir dont le casse-croute est une sorte de pomme de pin, attention donc si vous passez en-dessous.

Avant de repartir, nous avons été visiter le marché aux poissons de Darling Harbour. Pas grand chose de fantastique à part quelques marchands de poissons, mais la balade via Darling Harbour vaut tout de même la peine. Descendu en flèche par le Lonely Planet, qui trouve l’endroit de mauvais goût, nous n’irons pas jusqu’à dire que nous avons adoré mais on se demande toujours ce qui a rendu le Lonely d’ordinaire si neutre (d’habitude, ils conseillent tout, même les endroits de mauvais goût), si tranché.

Sydney est une chouette ville à visiter. Même si nous ne regrettons pas d’avoir plutôt posé nos valises à Melbourne, nous avons adoré découvrir cette ville mythique !

A Phillip Island

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Phillip Island est une petite île au sud de Melbourne. Malgré le fait qu’elle soit si proche de la city, la nature y est très belle et on ne dénombre que quelques milliers d’habitants. Elle est connue pour sa quiétude et son environnement, mais aussi pour une star un peu particulière dont on vous parlera plus tard…

La veille de notre day trip sur l’île, nous avons dormi chez Zoltan et Beata, un couple charmant qui nous a accueilli les bras ouverts. Nous avons passé la soirée à papoter, échanger sur nos expériences et sur nos pays respectifs. La conversation sur leurs origines était particulièrement intéressante. La conversation a commencé comme cela : « Where are you from ? », et la réponse « we come from a country that doesn’t exist anymore » (D’où venez vous ? Nous venons d’un pays qui n’existe plus). Nos hôtes parlent de la Yougoslavie. Ils sont nés et ont grandi dans ce pays, qui a disparu après le terrible conflit dans les années 90. Aujourd’hui, la région est divisée en petits pays que nous connaissons tous : Croatie, Bosnie, Serbie,… Zoltan et Beata proviennent d’une région située dans la Serbie actuelle, mais ils se sentent plutôt yougoslaves et pas Serbes puisqu’ils n’ont jamais connu cette réalité. Nous avons beaucoup appris de cette rencontre, et nous avons suivi leurs conseils pour notre visite à Phillip Island.

Avant de traverser le pont qui relie l’île au « continent », il y a une petite coopérative de pêcheurs où on nous a dit de nous arrêter : on y mangerait le meilleur fish and chips de la région et surtout, on pourrait y observer des pélicans, attirés par l’odeur de poisson frais. On allait pas manquer cela ! Nous voilà donc au rendez-vous, à midi pile, au bord de l’eau. A quelques mètres de nous, une vingtaine de pélicans attendent leur lunch. Nous avons réellement pu les observer de près. Leur bec est muni d’une grande poche, qui ressemble à un sac extensible. Très pratique pour la pêche ! On a apprécié le moment pour le face-à-face, mais aussi car la coopérative nous a expliqué qu’elle travaille avec des scientifiques, pour étudier et protéger l’espèce. Ce n’est pas qu’une attraction pour les touristes.
Nous avons alors dégusté ce célèbre fish and chips. Un poisson frit entier sur une montagne de frites. On n’aurait jamais pu finir ! Mais c’était bien bon et bien gras comme il faut.

Nous traversons alors le pont et roulons sur les routes tranquilles de la petite île. Notre étape suivante est un centre de conservation de koalas. Youpie ! La vidéo, c’est ici. Le centre est une grande réserve d’eucalyptus. Il n’y a qu’à lever les yeux, ils dorment ou se régalent sur les branches. Au départ, nous n’avons pu les observer que de loin à l’oeil nu, mais étant restés dans le centre toute l’après-midi nous avons eu la chance d’en observer de tout près, se réveillant pour changer de tronc ou pour déguster des feuilles d’eucalyptus. Leur régime alimentaire ne leur apporte que très peu de calories, ils dorment donc 20h par jour… Pas mal la vie ! Au sommet des arbres, ils sont particulièrement agiles, et c’est impressionnant comme ils se lovent entre les branches pour faire dodo. Par contre, ils ont un cri surprenant ! C’est à contre-coeur que nous quittons l’endroit, mais pour un autre rendez-vous exceptionnel…

A Phillip Island vit une colonie de petits pingouins. Chaque matin à l’aube, ils quittent leurs petits nids pour pêcher au large. Ils ne reviennent qu’à la tombée de la nuit pour se reposer. Tout un business s’est développé autour du quotidien de la colonie, il est possible de venir s’asseoir le long de la plage et d’observer leur retour au bercail. Ce jour-là, nous sommes restés une heure immobiles, assis sur la roche froide, dans le vent glacé du coucher du soleil à les attendre. Ils sont arrivés pile à l’heure annoncée, rassemblés en petits groupes. C’est incroyable à voir ! Une fois sortis de l’eau, ils courent se réfugier dans les rochers et ils se préparent alors comme pour un marathon, se mettant en rangs, collés les uns aux autres, et attendant le coup de départ. Une fois prêts, ils courent sur la plage pour rejoindre les bruyères et leurs nids. Ils font un petit bruit strident pour s’appeler les uns les autres. Certains doivent monter une petite colline pour rejoindre leur nid très loin de la plage, nous avons pu suivre leurs petits pas, aux côtés des nombreux touristes asiatiques venus assister au spectacle. Dans la pénombre, on voit des dizaines, voire des centaines de petites tâches claires. Ils seraient plusieurs milliers dans la colonie ! Nous courons à notre tour jusqu’à la voiture, glacés par l’air frais de la nuit pour retourner retrouver nos hôtes, Zoltan et Beata, pour une nouvelle soirée inoubliable.

Le long de la Great Ocean Road

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A à peine 2 heures de route de Melbourne commence la route B100. La Great Ocean road. Cette route longe le littoral sud australien et offre des paysages grandioses. D’après de nombreux Australiens, ce trip le long de l’océan est un incontournable de la région, alors nous n’avons pas hésité et avons décidé de louer une voiture pour nous y rendre nous aussi ! La vidéo, c’est ici !

Première étape de ce périple : apprivoiser la conduite australienne, car ils roulent… à gauche ! Rouler à gauche, prendre les ronds-points par la gauche, sentir les camions nous dépasser par la droite, c’est une chose. Avoir son volant du côté droit de la voiture et le levier de vitesses du côté gauche c’en est une autre ! Heureusement, les conducteurs se montrent calmes et les règles ne diffèrent pas tellement de chez nous. Nous voilà donc sur les larges highways australiennes en route vers la Great Ocean Road. Sur la route, de nombreux panneaux nous rappelant la règle fondamentale : We drive on left in Australia (on roule à gauche en Australie). Nous laissons la ville et ses buildings dans notre dos, bientôt ce ne sont plus que des étendues de pâturage et des eucalyptus.

C’est le début de l’après-midi lorsque nous passons le panneau nous annonçant que nous sommes officiellement sur la B100, la Great Ocean Road. L’océan se cache derrière les collines, mais une fois arrivés dans la petite ville paisible de Torquay, il apparaît enfin. L’océan est bleu profond, les vagues se déchaînent près des plages, l’écume se dépose sur le sable orangé. Nous nous arrêtons sur la mythique Bells Beach. Cette plage accueille chaque année une célèbre compétition mondiale de surf, et pour cause les vagues y sont impressionnantes et… redoutables. Nous restons là quelques instants, à observer la puissance de la mer… lorsqu’un australien nous signale la présence de kangourous à quelques mètres de la route, non loin de là. On peut croiser des kangourous à de très nombreux endroits dans le pays, mais étant restés en ville depuis notre arrivée, nous n’en avons pas encore croisé un seul. Nous nous approchons donc du petit groupe de kangourous qui nous tient à l’oeil et profitons de ce face-à-face unique. Ayant quasi notre taille, ils mangent tranquillement à quelques mètres de nous et font des petits sauts grâce à leurs longues pattes arrières. Nous reprenons la route et roulons quelques dizaines de kilomètres le long d’un littoral déchaîné. Nous serons surpris par le coucher du soleil. Il est à peine 16h30 et la luminosité a déjà fortement baissé. A retenir pour les jours suivants, les journées se terminent très vite ici ! Nous arrivons à notre logement alors qu’il fait nuit noire – et qu’il n’est que 18h00. Cette nuit nous dormons dans un ancien monastère, réhabilité en hôtel. Le couple propriétaire a un projet plus ambitieux qui est de rendre l’endroit auto-suffisant, c’est-à-dire qu’il ne dépendrait de personne pour sa consommation en eau, électricité et nourriture. Mais les propriétaires n’y vivent pas encore, nous avons donc été accueillis par 4 jeunes français, engagés là pour tenir le business contre logement et nourriture. Nous avons passé la soirée en leur compagnie autour d’un feu de cheminée à papoter du pays des kangourous.

Le lendemain matin, nous nous réveillons au son des vagues de l’océan. Plutôt agréable ! Nous partons en direction d’une rue, montant dans les collines. Il paraît que l’on peut y observer des koalas ! On croise les doigts ! Dès que l’on y arrive, aucun doute, il y en a. De nombreux touristes se pressent autour d’un arbuste. Nous nous approchons et un petit koala est là, au sommet d’un petit arbre en train de se faire un festin de feuilles. Autour de nous, de magnifiques oiseaux s’agitent et montent sur les bras et la tête des touristes. Des cacatoès, de belles perruches… Ils sont partout ! Certains touristes agitent l’arbre où se trouve le koala. D’autres crient fort pour l’interpeller. Ce dernier n’hésite pas à grogner, ils aiment leur tranquillité et on les comprend. Le groupe de touristes finit par se lasser et nous laisse en face-à-face avec le petit koala. On dirait un petit ourson avec de grandes oreilles. On apprendra plus tard que cet animal est un lointain cousin des ours. Leur long pelage les protège du froid du sud de l’Australie. Nous en découvrons bientôt un autre blotti entre deux branches au sommet d’un eucalyptus, endormi. Nous finissons par quitter cet endroit à contre-coeur et partons vers Apollo Bay, une petite ville bordée par une longue plage de sable clair, balayée par les vagues. Nous y mangerons du bon poisson frais avant de nous diriger vers les Otways. Cette région se caractérise par une forêt humide et une végétation atypique. Nous prenons le temps de nous balader au coeur de la forêt et d’observer ces énormes eucalyptus, ces fougères, ces petits champignons… Jay dit que c’est un de ses endroits préférés, et c’est tout à fait justifié (un petit aperçu sonore est sur notre page « sons »)! Le lieu était magique : les nuances de vert, les gouttelettes d’eau dans la mousse, les oiseaux curieux… Le calme profond n’est troublé que par les goutes d’eau qui tombent des fougères arborescentes et les cris des oiseaux. Mais c’est déjà le coucher de soleil, il est temps de rentrer et de passer une nouvelle bonne soirée avec nos amis du monastère :-).

Le lendemain matin, nous nous mettons en route vers Johanna Beach. Cette plage s’étend sur plusieurs kilomètres. Des bruyères poussent sur les dunes. Les vagues se fracassent sur le sable et viennent chatouiller nos pieds. Dans l’air on peut apercevoir une brume, causée par la force des vagues. Nous sommes seuls sur cette immense plage. Un petit rayon de soleil nous réchauffe. Un moment magique dans notre périple. Nous reprenons bientôt la route et nous dirigeons vers le lieu très touristique des Twelve Apostles. Ces amas de roche se dressent solitaires au large du rivage. Ces formations rocheuses proviennent de l’érosion des falaises. Et elles ne cessent de s’éroder encore aujourd’hui, voire de s’effondrer pour certaines. L’endroit est magnifique mais très touristique, envahi de touristes (pour la plupart asiatiques) et d’hélicoptères tournant autour des roches. On trouvera que la suite de la route en vaudra tout autant la peine pour ses falaises abruptes et friables et sa mer particulièrement violente. De nombreux navires se seraient échoués au large de cette côte. Nous aimerons beaucoup la gorge du Lord Ard, endroit empli de légendes et de charme. Une voûte donnant sur les vagues bleutées et envahie de plantes grimpantes. On aimera aussi observer ce qu’ils appellent le « London Bridge », dans le vent de la fin de journée. Avant, il aurait ressemblé au célèbre pont anglais, mais malheureusement une partie de la roche s’est effondrée dans la mer, laissant deux touristes malheureux coincés sur le gros rocher ce jour-là – pour quelques heures, ne vous en faites pas, ils vont bien :-). Le soir, nous avons dormi dans la ville de Warrnambool, à plus de 200 kilomètres du début de la route B100.

Pour notre dernière journée sur la Great Ocean Road, nous avons commencé par une plateforme d’observation de baleines. Oui oui, il paraît qu’elles ont été aperçues au large de la côte, avec leurs petits. Malheureusement, elles resteront bien mille lieux sous la mer, car nous ne les verrons pas ! Nous nous remettons en route et repartons vers le début de la Great Ocean Road, nous voulons revoir les petits koalas ! Hé oui, on est fans ! Nous retournons au même endroit et ils sont toujours là. Ils se chamaillent au sommet d’un arbre. Nous resterons le temps de notre pique-nique avant de reprendre la route et d’aborder le dernier tronçon de notre périple. Nous observerons ces magnifiques vues que nous avons sur l’océan, nous rencontrerons une petite otarie jouant dans les vagues et nous chercherons une colonie de kangourous vivant sur un terrain d’un golf… Le soleil se couche finalement, et nous nous mettons en route vers Melbourne. Vers le sud de la ville où nous passerons la nuit avant de continuer nos aventures au pays des kangourous… et des koalas !