Archives de l’auteur : Adèle et Jay

Visite d’une brasserie au Nouveau-Mexique

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L’une des passions de notre pote wwoofer Enzo est de visiter des brasseries américaines ! Et quand on se fait virer d’une ferme en fin d’après-midi, quasi à l’heure de l’apéro, quoi de mieux pour se changer les idées que d’aller gouter les spécialités locales ?

Nous voilà donc en route pour la Santa Fe Brewery ! Sur le chemin, on analyse un peu ce qui vient de nous arriver mais on change vite de sujet pour parler musique. Enzo est fan de musique et nous lui parlons de nos festivals belges. Rendez-vous est pris pour un été prochain pour lui faire découvrir nos scènes belges et nos mitraillettes. Nous arrivons à la brasserie et nous analysons le « menu ». Chicken Killer pour Jay, Dirty Blond pour Adèle et Porter Ale pour Enzo ! On papote tranquillement un peu soulagés d’avoir trouvé des solutions à toutes nos mésaventures de la journée et d’avoir enfin un moment de réelle détente. Nous en venons à discuter avec un employé de la brasserie. Il est mi-portoricain mi-italien, comme Enzo et nous explique que son patron est flamand ! Il nous propose de nous faire une petite visite voyant notre intérêt non dissimulé ! La visite est intéressante, tout comme le débit de production de l’établissement ! Il nous fait gouter un brassin inédit qui a mis pas mal de temps à arriver à maturité et nous offre une canette vide ! Nous apercevons une vieille affiche Brugse Zot, bien connue de nos lecteurs (on a toujours voulu écrire ça hihi). Nous lui expliquons qu’en Belgique certains jouent à un jeu qui consiste à subtiliser des verres, des sous-verres et d’autres objets liés au houblon et que nous sommes tentés de jouer avec le patron de la brasserie ce soir ;-). Il nous explique qu’en fait, le grand-père du patron flamand a joué à ce même jeu bien avant nous et que cette vieille affiche en est le trophée. Respect !
Nous rejoignons le bar et continuons à discuter avec les habitués, le prof de yoga, la serveuse et la fan chihuahuas. Nous passons un bon moment à discuter avec cette dernière. Elle nous explique qu’elle vient des Etats du Sud, moitié Mississippi, moitié Kansas, qu’elle est dresseuse de chiens. Elle nous présente ainsi ses deux « babies », deux chihuahuas qu’elle couvre de bisous toutes les 10 secondes !
Les employés nous font comprendre qu’ils souhaiteraient rentrer chez eux et nous quittons ce chouette endroit ! On aura passé un super bon moment avec tous ces gens !

Albuquerque et Santa Fe : villes de la route 66

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Nous voilà au Nouveau-Mexique ! Cet Etat à majorité hispanique n’est pas difficile à placer sur une carte, il longe la frontière du Mexique.

Notre trip nous emmènera dans la ville d’Albuquerque. Grande ville américaine près du désert, on y trouvera une chaleur agréable. On remarquera directement que l’on est dans une ville à majorité latino et que l’on est loin d’être dans un Etat riche, la pauvreté est partout et touche principalement les populations latino et afro.
La région et la ville ont inspiré de nombreux écrivains et réalisateurs de films. Pour n’en citer que quelques-uns, on parlera de la BD Lucky Luke, la série Breaking Bad et le film Little Miss Sunshine. Pour les fans de Breaking Bad, pas moyen de passer par ici sans visiter les lieux mythiques de la série. Nous nous sommes contentés d’aller voir la maison de Walter, le resto Pollo Hermanos, en réalité Twister, et le car wash. C’était impressionnant comme sur les quelques minutes que nous avons passé à chaque endroit, nous avons toujours vu d’autres visiteurs prenant des photos. Le succès est immense ! Pour les habitants de la maison de Walter, ce n’est pas que positif. Les visiteurs n’arrêtent pas de défiler, et certains d’essayer de rentrer ou passer derrière voir la piscine. On a même entendu que certains fans faisaient le remake d’une scène de lancer de pizza sur le toit de la maison !
Albuquerque est également parcourue par la célèbre route 66. Cette route est en fait la première route transcontinentale goudronnée aux USA. Elle relie la ville de Santa Monica en Californie à Chicago en Illinois. Regardez sur une carte, c’est impressionnant ! Son tracé a beaucoup évolué, elle ne traverse actuellement plus la ville de Santa Fe et elle a été déclassée il y a une vingtaine d’années. Malgré tout, elle garde un caractère mythique, les américains l’appellent « the mother road », et les touristes viennent nombreux pour la parcourir. C’est pour cette raison qu’aujourd’hui, on suit les panneaux « Historical Route 66 » et que de nombreux vieux diner – restaurants – ou anciennes pompes à essence gardent leur éclat.
Nous aurons l’occasion, un jour de soleil et de chaleur, d’aller visiter l’aquarium et le jardin botanique de la ville. Après un face-à-face avec requins aux dents acérées, raies et Nemos, nous avons flâné dans les différents jardins : jardin méditerranéen, japonais, désertique… De quoi bien profiter de cette belle journée printanière et s’éloigner du bruit de downtown.

A une heure de route à peine, à 2000m d’altitude, on trouve la ville de Santa Fe, la capitale du Nouveau-Mexique. La ville reste bien conservée et petite ce qui en fait une halte agréable. Un jour nuageux, nous partons à sa découverte en prenant le « turquoise trail », une route secondaire tranquille. Quelques villages fantômes – abandonnés après l’exploitation des gisements d’or, des paysages à l’infini, des collines à pois – des petits buissons sur un sol clair, et même de la neige ! On sent qu’on monte en altitude. Quels paysages ! On est bien contents d’avoir emprunté cette route plutôt que la grande autoroute.
Une anecdote durant ce petit périple. On parque la voiture sur le bord de la route, Jay va se cacher derrière un buisson pour un petit pipi et Adèle prend l’appareil photo pour immortaliser la brume tombant sur les sommets des collines. On entend alors le bruit d’une sirène et voit les gyrophares d’une voiture de police. Tous deux, nous avons un petit pincement au ventre. Durant notre trip aux USA, nous avons constaté l’importante présence de la police et la fréquence des interventions. Ils n’hésitent pas à sortir de l’autoroute par le talus pour aller intercepter un individu ou à menotter quelqu’un dans son pickup sous le regard de tous. Et l’on sait que les infractions amènent vite à des amendes sévères voire à la prison, costume orange inclus :-). Adèle prend alors son plus grand sourire innocent et son accent français le plus fort pour savoir ce qui se passe. Le policier pose beaucoup de questions, mais ne semble pas apercevoir Jay, probablement en infraction – on ne connaît pas les lois américaines en détails :-). Après quelques minutes, il finit par sourire, dire qu’il ne faisait que vérifier que tout allait bien et retourner dans sa voiture. Il s’éloigne tout en jetant un dernier coup d’oeil. Tout va bien, après tout on ne faisait rien de grave. On en rigole et finalement, on est contents d’avoir vécu au moins une fois une intervention policière :-).
La plupart des bâtiments à Santa Fe sont construits en adobe – argile mélangé à de l’eau et de la paille. Ce sont les Amérindiens pueblos, les premiers habitants, qui utilisaient ce procédé et faisaient énormément de poterie. Cette architecture fait tout le charme de la ville. Nous nous sommes promenés pour nous imprégner de l’atmosphère de la ville et avons mangé mexicain, la région exige. C’est généralement très bon et très piquant ! Nous avons également eu une visite privée du Capitole, le parlement de l’Etat du Nouveau-Mexique. On y trouve le bureau du Gouverneur qui est actuellement une femme d’origine hispanique, une première pour la région. Nous avons pu observer une session de discussions législatives et comprendre un peu mieux comment fonctionne la région. Saviez-vous que le drapeau du Nouveau-Mexique représente un soleil et que chacun de ses rayons a une signification : les saisons, les moments de la journée, les étapes de la vie et les directions ?

Nos aventures à la ferme nous forceront à repasser par ces deux villes. Santa Fe cette fois sous le soleil et encore quelques chouettes moments à Albuquerque avant de quitter définitivement cet Etat que nous ne connaissions que trop peu avant d’y venir.

Fin de notre roadtrip au Texas : les Hills

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Le lendemain, tout un programme nous attend : les Hills ! Une région du Texas située entre Austin et San Antonio célèbre pour le Président Johnson et ses collines. Nous étions surtout intéressés par les secondes.

Mile 477 – Luckenbach.

Nous commençons par nous diriger vers Luckenbach. Certains noms sentent bon la Germanie et pour cause, elles ont été créées par des colons allemands. Ce premier village est célèbre pour son côté authentique et aussi pour être habitée par seulement 3 personnes. On s’attend donc à du western pur et dur. Nous décidons d’emprunter les petites routes pour nous y rendre. Peu de gens sur la route. C’est encore l’hiver et les fleurs qui rendent cet endroit si célèbre (une idée de la femme du Président Johnson!) ne sont pas encore là. Les arbres sont encore tout nus et accentuent l’aspect aride des paysages ; malgré cela, la vue est superbe. Sur le chemin, nous croisons de petits villages. De vieilles pompes à essence côtoient de (très) vieilles voitures. Le drapeau texan est partout. Nous arrivons à Luckenbach… qui est en fait ultratouristique. Un cowboy pose pour les photos avec son taureau longhorn, ceux qui ont de très grandes cornes. L’endroit semble très appréciés des touristes américains du style biker. Nous nous baladons un peu dans le village et nous croisons un motard avec un casque en bélier. De vieux panneaux ajoutent encore à l’aspect western du lieu. On comprend aussi ce qu’est le tourisme à l’américaine : ils mettent le paquet quitte à rendre l’endroit un peu superficiel.

Mile 487 Fredericksburg.

Etape suivante, Fredericksburg, qui fête son Spring break, leurs vacances de printemps. Très touristique et superficielle ici aussi, la ville est envahie de touristes. On ne s’éternise pas trop et on tente d’atteindre le Enchanted Rock, mais la file qui nous y attend pour rentrer sur le site nous décourage (plusieurs heures d’attente hihi). Nous voyons de loin la montagne et nous laissons les centaines de voitures patienter pendant que nous reprenons la route.

Mile 510 – Comfort.

Etape suivante, le petit village Comfort, connu pour la passion qui dévore tout ceux qui s’y rendent : les antiquités. Nous nous prenons au jeu et nous nous baladons dans un vieux magasin, qui s’avère immense. Vieux livres, vieilles bouteilles de Coca, vieilles affiches, tout est bon à vendre et fait le bonheur des collectionneurs. On se pose ensuite pour un petit iced tea, la boisson typique du Sud.

Mile 538 – Bandera.

Dernière étape de notre roadtrip du jour, Bandera ! Eh oui, nous retournons à la capitale des cowboys. Nous avions appris la veille grâce à notre pote Dick qu’il y avait un gros événement à Bandera ce jour-là. Le Wild Hog Explosion. Dick nous avait expliqué que les sangliers sauvages faisaient beaucoup de dégâts dans la région et que les cowboys du coin les chassaient avec une certaine rage. Une tradition en était née et chaque année un grand rassemblement s’organisait à Bandera. Le principe : organiser d’abord une sorte de rodéo consistant à attraper à main nues des sangliers sauvages suivi d’un grand concours de barbecue avec les mêmes sangliers sauvages. Nous ne sommes arrivés qu’à la remise des prix du concours mais cela nous a permis de sentir l’ambiance. Nous avons vu comment l’alcool avait coulé à flot toute la journée vu l’état de certains, nous avons vu aussi les remorques super équipées qu’ils utilisent pour leurs concours de bbq et c’est assez impressionnant (tout un art dans ce pays!) ! Le concours se termine par une soirée au Saloon Longhorn de Bandera. Nous nous joignons bien évidemment à la fête ! Danse country, concert country, beaucoup de Lone Star, c’est comme ça qu’on fait la fête chez les cowboys ! Adèle se fait même inviter par un jeune cowboy très éméché (à chaque danse, on change de partenaire!), invitation très gentiment déclinée. Nous observons attentivement les pas de danse mais nous ne sentons pas encore prêts à nous lancer… Peut-être un peu plus tard ! Nous reprenons la route pour Canyon Lake après une bonne journée bien remplie !

Mile 597 – Canyon Lake.

Le lendemain matin, nous croisons notre hôte qui s’apprête à partir faire de la voile. Après un au revoir rapide, il nous propose de rester encore une nuit gratuitement (décidément désespéré notre ami…) mais nous devons prendre la route pour Dallas où nous attendent nos belges d’Amérique. Nous faisons tout de même un petit détour par Canyon Lake pour admirer la vue et on the road again !

Mile 856 – Retour à Dallas via San Marcos.

Sur le chemin, nous faisons un petit arrêt à San Marcos pour tester le seul attrait de cette ville : les outlets, comprenez magasins de marque qui vendent leurs articles des saisons précédentes moins cher. Ben oui, cela fait partie de notre aventure américaine d’essayer cela et en plus, comme vous avez pu le remarquer sur certaines photos, un pull supplémentaire ou un tshirt ne nous ferait pas de mal… Super idée que d’aller faire les magasins dans ce genre d’endroits… un dimanche ! Bondé est un mot assez faible pour décrire ce centre commercial, mais on s’est quand même bien amusé à observer les Américains.

Nous continuons notre route pour Dallas. Des miles et des miles de bouchons nous attendent. Nous gagnons quelques minutes en jonglant entre l’autoroute et les routes de services qui la longent. Nous atteignons finalement Dallas où nos cousins d’Amérique nous attendent avec une bonne bouteille de vin et un super bon repas ! De quoi bien finir une longue journée !
Voilà qui termine notre roadtrip texan. Honnêtement, nous les avons trouvé charmants ! Super accueillants et avenants, très faciles d’accès et toujours partant pour discuter autour d’une bière. Même sous certains aspects, les Texans que nous avons croisés semblent ne pas avoir bougé d’un poil en un siècle (Austin mis à part bien sûr!), nous avons adoré les rencontrer et visiter leur région !

Franchement, nous recommandons chaudement cette région à ceux qui sont en panne sèche d’idées de destination :-).

Retour sur notre road trip au Texas – la suite

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Nous avions pris un peu de retard mais voici la suite du récit de notre roadtrip sur les routes du Texas !

Mile 309 – San Antonio.

Sur la route qui nous mène à San Antonio, nous apercevons des pompes à pétrole, le genre qu’on voit dans certains films. On retrouve ces balanciers réguliers sur de nombreux terrains et même dans certains jardins. Faut dire que les chars de combat qu’ils conduisent doivent consommer un max…

On arrive finalement à San Antonio où des embouteillages nous attendent. Ce n’est pas une surprise pour nous… après Austin, aucun bouchon ne nous parait important ! Beaucoup de monde, de touristes ou d’habitants qui profitent du début du weekend. On trouve un parking privé à 20$ gloups… Mais juste à côté une place de parking sur la rue se libère… 50c ! La grande attraction de San Antonio est le Fort Alamo. On connait tous cet endroit mais pas forcément ce qu’il représente pour les Américains et les Texans en particulier. Pas très impressionnant en soi, ce qui reste du fort est utilisé comme musée pour montrer des fusils d’époque. Beaucoup de fusils d’époque… Historiquement, ce fort a été l’un des moments clés de l’annexion du Texas mexicain par les Etats-Unis. On sent que l’endroit est chargé de toute la fierté que les Texans possèdent. En soi, c’est une partie de l’histoire du monde qu’on connait peu. Et pour être franc, qui nous touche beaucoup moins que l’histoire du mouvements des droits civiques ou de l’esclavage.

On se balade encore un peu dans la ville qui ressemble vraiment à un grand parc d’attraction (pas spécialement dans le sens positif du terme). On fait quelques pas sur ce qu’il appellent le River Walk, bruyant, bondé, et très, très, très superficiel. Bref, on ne s’attarde pas trop à San Antonio ;-)

Mile 363 – Bandera.

Nous décidons de nous rendre à Bandera, la capitale de la culture cowboy. La ville est assez petite mais on adore tout de suite l’ambiance. Des magasins authentiques d’habits de cowboys, les moulins qui tournent tranquillement au rythme du vent, des cowboys qui ont mis leurs plus beaux éperons pour aller boire un coup au bar, et en parlant de bar, nous arrivons au fameux bar de la 11e rue, typiquement cowboy. Un rassemblement de grosses cylindrées nous y attend. On prend une Lone Star et directement, un vieux cowboy entame la conversation. Un peu dur de la feuille, il comprend mal où nous dormons ce soir-là, à 500km de là pense-t-il, il nous propose de passer la nuit dans son ranch à quelques miles de Bandera. Pas une offre en l’air, il écrit son numéro dans le gsm de Jay ! On passe dans l’arrière-salle où la piste de danse attend les premiers cowboys qui se lanceront dans un Two-step plus ou moins endiablé. Un petit repas (gras) plus tard, le concert de country commence et la piste se remplit très vite. Nous ne resterons pas tard mais notre présence en a intrigué plus d’un ce soir-là… C’est vrai qu’on a pas le look non plus. En partant, nous recroisons notre cowboy qui nous reformule son offre, super gentil. On parle un peu des danses country et il nous propose de nous apprendre, mais en regardant Jay, précise qu’il devra apprendre à Adèle, parce qu’ici, les hommes ne dansent pas ensemble… Une pause puis il corrige : « Sauf à San Francisco ». Rire gêné, on a saisi l’allusion à cette ville, qui a longtemps été le symbole du combat pour les droits des gays. Il nous regarde et dans un élan de pédagogie, précise que c’est là que les gays se trouvent. On reprend la route jusqu’au Canyon Lake, où nous passons la nuit. Sur la route, nous voyons la police en pleine action. C’est simple, ils sont partout. Et les interventions sont assez musclées. On voit même un conducteur se tortiller dans le coffre de son pickup attaché comme un veau lors d’un rodéo.

Mile 422 – Canyon Lake.

On arrive enfin à notre destination, il fait déjà noir. On entend les coyotes hurler dans le calme épais de la nature. Peu de lumière aux alentours, les étoiles sont bien visibles, brillantes.

Un Philippin arrivé aux Etats-Unis il y a plusieurs décennies nous attend. Programmeur informatique, le type n’a pas un diplôme en relations sociales. Il nous montre ses bateaux, son nouveau télescope, nous reprochant même de ne pas savoir plus que lui comment cela fonctionne, son filet de badminton et nous affirme que notre séjour au Texas ne sera pas complet sans tirer avec ses fusils… Bref, un peu lourd et collant notre hôte. On ne peut pas à chaque fois être aussi chanceux que nous l’avons été avec nos précédents hôtes Airbnb !

Suite (et fin) au prochain épisode !

 

Adèle et Jeremy à la ferme : nos premiers jours

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Derrière les gratte-ciels et la folie citadine américaine, il y a l’Amérique des grands espaces et des fermes. Notre séjour dans les campagnes texanes nous avait donné envie d’en découvrir plus. C’est pour cette raison qu’un train nous amena un jour à Las Vegas, Nouveau-Mexique, à l’est de Santa Fe et Albuquerque. La ville se résume à quelques restaurants et au Plaza Hotel où furent jouer des scènes du film « No country for old men ». A 20 miles de là, le bled de Sapello où se trouve le ranch où nous nous rendions. D’un côté, des montagnes aux sommets enneigés et de l’autre, des plaines jaunies. L’endroit où se trouve le ranch est magnifique : des collines, des forêts de pin, quelques maisons éparpillées de part et d’autre d’une piste rocailleuse… Mais surtout, le silence. Rien que le bruit du vent et des animaux. On a trouvé cela très reposant.

Notre réveil sonnait tous les jours à 7h00. Nous nous emmitouflions alors dans nos polars, mettions nos bottes et allions vers la grange avec Enzo, l’autre woofer américain. Le soleil était déjà levé mais le givre couvrait encore le sol. A 2500 mètres d’altitude il faisait encore frais la nuit en ce mois de mars. Les chiens de la ferme nous faisaient la fête et nous suivaient dans toutes nos activités. Il y avait Bullet le grand-père ; Buddy le sympa ; Nina la chef ; Fluffy le « godfather » et notre chérie Killer, toujours en pleine forme. Matin et soir, nous nourrissions Petunia le cochon et ses 8 adorables petites têtes roses, les 3 chèvres plongeant toujours leurs têtes entières dans le pot de graines, les poules qui nous laissaient toujours des petits oeufs partout dans leur abri, les chats et les vaches. Parmi les vaches et le taureau il y avait 3 petits veaux, gambadant derrière et venant toujours curieusement voir ce que nous faisions. La chienne Killer se faisait toujours un plaisir de les effrayer en leur courant après. Bientôt l’insigne de la ferme serait tatoué sur leur flanc, encore au fer brûlant.

Après notre petit-déjeuner commençaient les tâches de la journée. Elles étaient variées : construction d’une serre et préparation de la terre pour les futures semences, nettoyage des enclos et abris des animaux – en combi complète chez les poules et leurs cacas puants :-), coupage de bois dans la forêt…

Durant nos temps libres, nous aimions partir « à l’aventure », comme disait Enzo, l’autre wwoofer. Nous allions marcher en forêt avec les chiens, découvrions la flore de la région, construisions des ponts avec des rochers pour traverser les rivières gonflées par la fonde des neiges, papotions assis dans l’herbe sèche… Nous avons même découvert une maison sur pilotis abandonnée offrant une chouette vue. Nous ne nous sommes pas lancés dans la reconstruction car elle était particulièrement instable et le verre aux fenêtres ne cessaient de se briser et tomber.

Durant quelques jours, nous avons également essayé d’approcher le petit chat de la maison, « Catfood », très agressif et méfiant. Nos mains sont encore couvertes de ses griffes et de ses dents acérées mais nous avons été récompensés par quelques câlins, furtifs mais bien réels :-).

De bons souvenirs que l’on prendra bien soin de garder en mémoire malgré la triste tournure de notre expérience à la ferme !

Erratum – Adèle et Jeremy à la ferme

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Bon ben finalement, l’aventure à la ferme a pris une tournure à laquelle nous ne nous attendions pas.

Grognon de caractère et dépourvu du moindre gramme de tact, notre hôte faisait quand même l’effort de nous apprendre certaines choses, de faire quelques blagues, bref, d’être un hôte correct. Nous avions beaucoup de projets et d’enthousiasme : une chèvre allait avoir des triplés dans les jours qui viennent, il nous avait proposé de nous apprendre à faire du fromage de chèvre, nous savions que c’était un fan de danse country et nous espérions qu’il nous apprenne quelques pas…

Après quelques jours à travailler avec lui, une histoire de gestion de l’eau dans sa communauté a complètement changé son humeur. D’un coup, il râlait, nous parlait très agressivement, critiquait tout ce qu’on faisait ou se taisait. Nous avons pris sur nous en nous disant que ça passerait peut-être… Puis un matin, il s’est rendu à une réunion liée à l’eau et nous avons continué à travailler dans le bois. Il est revenu remonté à l’heure du midi. Nous avons continué à travailler l’après-midi mais cette fois avec lui. Vous auriez du voir la fureur avec laquelle il coupait les arbres à l’aide de sa tronçonneuse. Nous nous tenions donc assez éloigné de lui. Trop à son goût, nous devions ramasser les bouts de bois à la seconde même où ils touchaient le sol. Il nous engueule donc en nous demandant ce qu’on fout. N’acceptant pas d’être traités comme cela, nous décidons de finir le boulot et partir. On se rapproche et il continue à couper des arbres sans regarder où ils tombent… jusqu’au moment où l’un d’eux tombe sur Adèle. Pas de mal, heureusement. Mais là nos limites étaient atteintes. Nous lui avons demandé de se calmer. Et il nous a répondu qu’il était temps qu’on s’en aille de chez lui. Un peu abasourdi par l’absence d’excuse et la radicalité de la réponse, nous restons un moment pantois. Il nous hurle que nous n’avons rien foutu , que nous passons nos journées avec, nous citons, « nos pouces coincés dans notre cul », que nous ne savons pas ce qu’est travailler. C’en est trop, nous rentrons à sa maison, faisons nos sacs sous l’oeil de sa compagne en pleurs et nous prenons la route avec notre pote Enzo, le wwoofer qui nous a accompagné dans cette aventure.

C’est donc extrêmement déçus que nous quittons donc le ranch, une grande frustration nous tiraillant le ventre.

Dans un prochain article nous allons vous raconter les premiers jours, lorsque l’ambiance était encore bonne et que nous profitions de cet endroit magnifique à travailler au grand air. Nous en avons besoin pour ne garder en tête que les bons souvenirs.

Un peu plus tôt que prévu donc, nous reprenons la route !

Adèle et Jay à la ferme

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Salut à tous !

Tout se passe bien ! On profite du grand air, des vaches, des chèvres, des poules, des cochons, des chiens et des chats ! Le ranch est situé dans un endroit sublime et calme. Pas de réseau, pas de wifi, pas de bruit de routes, … Le pied !

Dans les prochains jours, on apprendra à faire du fromage de chèvre ! En parlant de chèvre, l’une d’elles attend des triplés d’ici quelques jours !

On pense fort à vous !

Kiss du ranch de Bob et Loli !

Adèle et Jay

Road trip au Texas : Austin et Lockhart

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Mile 200 – Austin.

Deuxième étape de notre road trip à bord de notre Ford rouge flashi immatriculée en Floride – histoire de passer inaperçus :-).

Dès que l’on arrive à Austin, on s’y sent bien. Ville à taille moyenne, auto-proclamée « capitale du monde de la musique live», on trouve de l’animation et une nightlife dans de nombreux quartiers de la ville mais aussi le calme du river walk – sentiers le long de la rivière. On perçoit rapidement que l’on se trouve aussi face à une population jeune et étudiante, progressiste, bobo et qui entend laisser aux gens la liberté de vivre comme ils l’entendent. Cheveux roses, habits des années 50, on trouve de tout dans les styles et cela est entretenu par le mythique slogan « Keep Austin weird » – Gardons Austin bizarre. Nous profiterons un maximum de ce qu’offre cette ville texane notamment grâce à la super rencontre de Chris et Georgia, nos hôtes ici. Il travaille dans la musique et elle dans la nightlife agitée d’Austin. Dégustation de saucisses d’influence germanique dans un super restaurant, soirée à jouer au Jenga et à papoter avec leurs amis, discussions sur le Texas et la vie aux USA, conseils pour la suite de notre trip… On ne peut que les remercier encore et encore (thank you Chris and Georgia) pour leur accueil et la chance que nos routes se soient croisées.

On a aimé découvrir ici : la 6th Street, une suite interminable de bars et de scènes live, avec la partie East sympa, et la partie Dirty (sale) qui veut dire ce qu’elle veut dire (pour les louvanistes : ça sent la Casa!!!) ; une vue imprenable sur la ville et les collines environnantes au Mont Bonnel ; le buffet – pas gras, enfin ! – du Whole Food Market ; la Congress Ave et la Rainey Street pour leurs bars à lampions où il fait bon boire une Lone Star ; la bière du Texas et les restos aux files interminables pour des burgers ou tacos ; observer le fatalisme des américains dans les embouteillages quotidiens :-). On restera frustrés de notre séjour ici, on aurait pu y passer deux semaines entières sans se lasser… Mais le vrai, the real Texas, nous attend. On the road again…

Mile 229 – Lockhart.

Attention : végétariens, à lire avec modération !

Le Texas c’est le pays de la viande, des barbecues. Ici, on ne peut y échapper et des gens font des kilomètres rien que pour déguster l’art du barbecue. Alors on l’a fait aussi ! Sur les bons conseils de tous les texans rencontrés, Lockhart semblait être the place to be. Un petit bled à une quarantaine de kilomètres au sud d’Austin où l’on fait les meilleurs bbq et ribs du pays (et du monde). A quelques kilomètres de là, on sent déjà une odeur de viande grillée. Incroyable ! On s’arrête alors au Kreuz Market, le lieu est unique. Il fait bleu dans le hangar où sont les bbq et un panneau nous montre le choix que nous avons en livres directement. Nous commandons des ribs, un peu de dinde fumée et une saucisse. On nous emballe le tout dans un grand papier avec pain et crackers, coca et mac and cheese et nous voilà d’attaque. Alors, les ribs, ce sont pas les baby ribs que l’on connaît en Belgique, c’est énorme et bien gras. On finira bien vite par caler. Toute la viande est réellement bien cuite et l’expérience est incroyable mais il est clair que c’est tellement gras et dégoulinant que l’on arrivera pas au bout ! C’est donc bien lourds que l’on repart sur la route, mais super contents d’avoir joué les texans pour le lunch !

A suivre…