Archives de l’auteur : Adèle et Jay

Roadtrip au Texas : Mile 1

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Le temps passe tellement vite ici. Notre face à face avec les alligators de Floride ne nous semble pas si loin et pourtant, nous arrivons aujourd’hui dans l’Etat du Texas, à plus de 1000 miles de là.

Mile 1 - Dallas

C’est le matin. Le vent est frais. Notre bus nous dépose en plein downtown de la ville. Nous sommes encerclés de hauts immeubles et d’immenses avenues. Mais pourquoi Dallas ou « Big D » pour le intimes, est-elle si connue ? La ville est réputée pour être un incontournable centre d’affaires. On croise énormément de businessmen le regard lointain et la sacoche à la main. Dallas a aussi beaucoup contribué à la culture populaire, avec la série télévisée « Dallas » qui a enflammé les foules (même si cette dernière est principalement filmée à Hollywood et non à Dallas :-)) et son équipe légendaire de baseball : Les Cowboys. Et bien évidemment, on ne peut parler de cette mégapole sans mentionner l’assassinat tragique du président Kennedy ici même.

Quant à nous, notre itinéraire nous a mené ici pour toutes ces raisons, mais surtout car nous avons de la famille vivant ici. Une belle petite parenthèse avec ces belges d’Amérique qui nous a fait du bien et fait découvrir de nouvelles facettes de ce pays. Encore merci à toute la famille et vivement vous revoir en Belgique lors d’une de vos visites !

C’est en compagnie de Charlotte que nous avons été découvrir le musée sur JF Kennedy. Aucune ville n’aimerait être pointée du doigt comme le lieu d’assassinat d’un président – spécialement JF Kennedy. Mais Dallas a décidé d’offrir aux visiteurs un musée très informatif et captivant à l’endroit même où aurait tiré le tueur, au 6ème étage d’un immeuble de downtown.

Pour la petite histoire… John Fitzgerald Kennedy, appelé JFK, fut élu à la présidence des Etats-Unis en 1961. Issu d’une famille bourgeoise (très puissante), époux de la jolie Jackie, père de deux enfants en bas-âge, le jeune président démocrate incarne le renouveau dans une Amérique en transition et embourbée dans des enjeux difficiles : droits civiques des Noirs, contexte international tendu par la Guerre Froide… Durant ces 3 années de présidence, quel que soit l’avis personnel de chacun sur ses dossiers et actions, il est clair que JFK a gagné les coeurs des foules et a été un espoir de changement pour des millions de personnes. Au-delà du mythe entretenu aux Etats-Unis, on en sait maintenant plus sur l’envers du décor de l’administration JFK qui écorne pas mal la légende.

Le 22 novembre 63, en visite au Texas afin de préparer sa réélection, JFK fut assassiné à Dallas devant les yeux du monde entier. En vue de son deuxième mandat, le président et son épouse étaient partis rencontrer et parler aux habitants du Texas, un Etat majoritairement conservateur et peu démocrate. Le président avait été mis au courant du potentiel danger de s’y rendre, surtout à découvert dans sa voiture décapotable mais il décida d’y aller malgré tout. Dans de vieux enregistrements on peut entendre la police et la sécurité assurer que tout est sous contrôle. Pourtant, à 12H30, le tireur tue le président du haut de son 6ème étage et touche le vice-président. Les enquêteurs arrêteront rapidement un dénommé Lee Harvey Oswald, niant les faits, mais qui sera assassiné avant son procès par un certain Jack Ruby, bien connu des services de police. Une commission fut mise en place par le nouveau président en place, Johnson, afin d’enquêter sur l’assassinat de JFK. Elle conclut qu’Oswald était bien le tueur et qu’il avait agi seul. Ces conclusions et tout un tas d’éléments flous dans l’histoire menèrent à des théories du complot. On estime aujourd’hui que plus de 60% des Américains croient en une conspiration contre le président, mais même le musée ne nous offrira pas toute la vérité…

Une visite marquante pour nous, autant pour les détails mais aussi pour la vue de cette foule qui se presse dans le musée pour en savoir plus sur JFK et qui ne peut s’empêcher de manifester encore tant de fascination pour ce président assassiné.

Aussi, c’est fou comme chaque étape dans notre trip nous apporte de nouveaux éléments sur l’histoire du sud des Etats-Unis, nous permet de faire des liens et de mieux comprendre qui sont nos voisins d’Amérique :-).

A suivre…

Sur la route de Memphis…

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« Sur le siège avant le chauffeur buvait de la bière en regardant l’heure sur la route de Memphis » chantait Eddy Mitchell en 1974. Cela rappelle certainement quelque chose à nos parents…

Et bien, nous aussi, nous l’avons prise cette route de Memphis avec les fameux bus Greyhound. Nous n’avons vu personne boire de bière (même si certains de nos camarades passagers sentaient bien le houblon). Ce qui est vrai c’est que nous avons assez souvent regardé l’heure dans notre bus Greyhound désormais associé pour nous à un arrêt toutes les 2h30 (rude, la nuit…).

Avant d’être la route d’Eddy Mitchell, la route pour Memphis est la mythique US Route 61. Cette route, qu’on appelle la « route du blues », est en fait la route qui longe le fleuve Mississippi et le long de laquelle tout s’est passé. « Tout », c’est la création du Blues avec pour origine les esclaves qui chantaient dans les plantations tentant de s’accrocher à un peu de liberté ; c’est la naissance du Jazz à la Nouvelle-Orléans ; c’est la migration des Afro-Américains du Sud, fuyant la ségrégation (Jim Crow), la violence raciste et la pauvreté, vers les villes industrielles du Nord comme Chicago ; c’est aussi la naissance du Rock’n’roll avec Rocket 88, le premier morceau de ce style (attention, il y a plusieurs prétendants au titre…) au studio Sun de Memphis ; c’est dans cette même ville, dans ce même studio, qu’a démarré le King Elvis Presley. Le fleuve joue une importance primordiale pour la région entre Memphis et la Nouvelle-Orléans. Il est l’essence même de son évolution.

Nous sommes donc arrivés un soir à Memphis. Nous vous avons déjà raconté l’accueil que nous ont réservé Jonathan et Alison dans un autre article. Leur quartier était d’ailleurs très agréable !

Le premier jour, nous sommes partis à l’assaut des lieux mythiques de Memphis, le fameux Sun Studio dont nous vous avons parlé plus tôt, et Graceland, la maison du King Elvis Presley. Après avoir posé la voiture (et oui à Memphis, si t’as pas de bagnole, tu ne fais rien…), nous prenons une navette qui nous amène au saint des saints des fans d’Elvis… sa maison. Nous nous attendions à de la décadence pure… et en fait la maison est assez « normale ». Bon, c’est une grande maison, décorée avec tous les gadgets hors de prix de l’époque (Elvis avait appris que le Président Johnson regardait 3 télévisions à la fois, donc il avait voulu la même chose…). Mais la maison reste une agréable maison de famille de l’époque. On a aussi vu tout le mythe et la folie qui entourent le King (apparemment, il signait des chèques à tout va). C’est aussi un business : la maison est une exposition ; pour avoir accès aux autres il faut payer. Et il y en a plein : Elvis et Hawaii, Elvis Sincerly, ses voitures, ses avions, le studio d’archives,… Le rêve pour les fans !

On s’est ensuite rendu aux studios Sun. Considéré comme le lieu de naissance du Rock’n’roll, le Studio de Sam Philipps a vu des artistes plus que mythiques chanter dans ses murs : Elvis Presley, B.B. King, Rufus Thomas, etc. C’est assez impressionnant de se retrouver dans ces murs… On passe un moment à admirer la photo du Million dollar quartet. Cette photo montre Johnny Cash, Jerry Lee Lewis, Carl Perkins et Elvis qui se sont retrouvés un jour par hasard au studio Sun. Ces 4 icônes musicales ont commencé à improviser ensemble autour d’un piano et Sam Philipps (patron du Sun) a laissé les micros allumés… Cet enregistrement aurait pu rapporter un million de dollars mais Elvis avait déjà signé dans une autre maison de disque… Cet endroit est notre coup de coeur de Memphis ! Une journée bien musicale donc qui s’est terminée en rentrant illico à la maison pour échapper aux premiers flocons de neige. Tout s’est fini autour d’un bon bolo avec des produits d’un supermarché bio ! Miam !

Le second jour, nous nous sommes réveillés et la ville était paralysée. Une bonne couche de neige couvrait la route et les jardins. Belle vue. Par contre, impossible de bouger. Ils ne sont tellement pas habitués à la neige que quand il neige, rien n’est prévu, tout le monde reste chez soi, les écoles ferment, aucun magasin n’est ouvert. Nous nous sommes donc pris une petite journée de repos !

Le jour suivant, (le jour de l’annif de Jay youhou!) nous sommes allés au musée du rock. Super intéressant mais hyper dense. Des centaines de noms balancés dans tous les sens, des musiques qui sortent de partout ! Bien mais fatiguant donc ;-)

Ensuite nous sommes allés faire un tour sur la fameuse Beale Street, la rue historique de Memphis. Le bar de B.B. King nous faisaient de l’oeil et nous n’avons pas été déçus (un tout petit peu quand même par le côté business mais bon…) : un chouette groupe et une chope fraiche ! Nous avons aussi été jeter un coup d’oeil au fameux Rum Boogie cafe, super déco !

Petit souper en amoureux pour finir cette journée d’anniversaire !

Nous avons fini notre séjour à Memphis en allant voir le Mississippi et par la visite du musée des droits civiques en l’honneur de Martin Luther King. Nous vous en avons déjà parlé dans l’article I have a dream. Notre sac de vinyles s’est aussi un peu alourdi par une visite au magasin Shangri-la. Dernière découverte de Memphis, le fastfood Hooters. Nous cherchions juste un endroit où il y avait du Wifi et un petit quelque chose à grignoter avant notre bus et nous sommes tombés sur un sportbar/fastfood où les serveuses sont habillées très court et très décolleté… L’Amérique dans toutes ses contradictions…

« I have a dream »…

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Cette phrase résonne dans nos têtes comme si nous étions à ce célèbre discours de Martin Luther King.

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Martin L. King est un pasteur afro-américain qui a milité de manière non violente pour les droits civiques des Noirs aux USA, dans les années 50-60. Il n’y a pas si longtemps finalement.

Nous vous parlons de lui car Memphis est tristement connu pour avoir été le lieu d’assassinat du Docteur King en 1968. Quelques décennies plus tard, par revanche sur cet acte violent, ledit motel a été transformé en musée des droits civiques en sa mémoire, au coeur même du motel. Nous avons été le visiter, affrontant la neige et le vent glacial frappant actuellement Memphis :-).

Nous avons déjà évoqué la période de l’esclavage et l’abolition en 1865. Cette dernière n’entraîna pas une harmonie raciale, bien au contraire, elle entraîna une véritable ségrégation, surtout dans les Etats du Sud. Elle sera même institutionnalisé dans les lois de Jim Crow (le nom vient du 1er acteur blanc à se produire sur scène déguisé en Afro-Américain, donc en se noircissant le visage ; le terme est resté lié de manière péjorative aux Noirs américains). Ces lois permettaient une société separate but egal – séparée mais égale. Concrètement, certains lieux étaient réservés aux gens de couleurs, d’autres aux Blancs (salles d’attente dans les gares, écoles, coiffeurs, hôpitaux…). On ne se mélangeait pas. Se marier voire vivre ensemble était strictement interdit. Mais au-delà de la séparation, l’infériorité des Noirs était clairement assumée, et cela entraînait de graves discriminations dans le quotidien. Dans les bus, les Noirs devaient céder leur place aux Blancs. En justice, face à l’accusation d’un Blanc, un afro-américain n’avait aucune chance au tribunal. Les Noirs étaient des « citoyens de seconde zone » et vivaient dans une grande précarité.

Ces derniers faisaient également face à un racisme évident et à des actes de violence, notamment menés par le Ku Klux Kan (KKK), une organisation extrémiste qui croyait en la « suprématie blanche » et organisait de nombreux lynchages contre les gens de couleur.

Dans un tel contexte, on n’est pas étonné de voir des boycotts et protestations se mettre en place. Dans le combat pour l’égalité, on a pu admirer le courage de Rosa Parks, habitante afro-américaine de Montgomery – non pas à Bruxelles :-), qui refusa de changer de place pour céder la sienne à un Blanc. D’autres suivront son exemple comme ces 4 étudiants qui s’installeront plusieurs jours de suite dans le même restaurant sans pour autant pouvoir être servis. On remarque que la lutte pour l’égalité selon Dr. King avait pour véritable stratégie : le boycott, et jamais la violence. Certains mouvements dégénérèrent, comme des marches ou des actions de militants. La marche de Selma en 1965 nous a particulièrement marquée pour la violence des policiers envers ces militants pacifistes. On parle du Bloody Sunday. D’autant plus que le KKK assassinait froidement les sympathisants, quelle que soit leur couleur.

Quelques années auparavant, Martin Luther King s’était détaché comme grand leader de ce mouvement pour les droits civiques en soutenant toutes ces actions et en organisant une grande marche à Washington en 1963. C’est là qu’il enflamma les foules avec son discours : I have a dream. Kennedy le soutint durant ses années de présidence, il le sortit même plusieurs fois de prison. Ses efforts furent bientôt récompensés par de nouvelles lois anti-ségrégation et permettant aux Noirs de voter mais Martin Luther King ne pourra pas vivre la concrétisation de son combat puisqu’il fut assassiné au balcon de sa chambre d’hôtel en 1968. La suite de notre visite dans le musée est la chambre du pasteur, avec la tasse de café et les papiers en désordre encore là. Etre en ces lieux est particulièrement interpellant. On se questionne alors beaucoup sur les motivations du tueur et s’il a été condamné. Le potentiel tueur, James Ray a été arrêté quelques jours plus tard à Londres avec une arme et de faux papiers sur lui – quel boulet. Il sera condamné pour l’assassinat du pasteur mais n’avouera jamais son crime notamment afin d’éviter la peine de mort. On suppose aujourd’hui qu’il a exécuté Martin Luther King pour un somme d’argent, et non par motivation personnelle. Mais on ne saura jamais ce qui s’est réellement passé.

Ce qui est sûr c’est que Martin Luther King, et tous ces militants à qui le musée rend bien hommage aura permis de faire un grand pas dans la lutte pour l’égalité.

Sur la route des plantations…

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On a tous en tête ces images vieillies de demeures majestueuses du XVIIIe et XIXe siècle posées au milieu de champs de coton ou de canne à sucre au bord du fleuve Mississippi. Autant en emporte le vent, ou plus récemment 12 years a slave, nous content une époque importante de la région sud des Etats-Unis. Une époque contrastée par la réussite, le faste et l’art de vivre de ces familles blanches et le mode de vie et de travail difficiles imposés aux esclaves dans les plantations.

Des propriétaires blancs ont fait fortune en exploitant des parcelles de terre le long du fleuve Mississippi. Dans le sud où nous étions, ils cultivaient de la canne à sucre, plus au Nord, vers l’Etat du Tennessee c’était plutôt du coton et ailleurs, du riz. La terre était propice à la culture et le fleuve était une véritable autoroute pour acheminer les récoltes dans le pays ou ailleurs. Ces propriétaires n’auraient pas pu faire fortune comme ils l’ont fait sans le travail fourni par leurs esclaves. On estime que plusieurs millions d’Africains ont été arraché de leur terre d’origine – principalement d’Afrique de l’Ouest et du Congo –, amenés par bateau aux Etats-Unis et vendus à ces exploitants. Les plus robustes travaillaient dans les champs, d’autres comme domestiques. La richesse d’une famille dans les plantations s’évaluait aux recettes économiques mais également au nombre d’esclaves qu’elle possédait.

La région que nous avons visitée a été particulièrement rentable au début des années 1800, augmentant considérablement le besoin en main-d’oeuvre. Le chiffre d’esclaves a quadruplé dans les 30 premières années de ce siècle faisant de la Nouvelle-Orléans un des marchés les plus importants du pays. Ici, le climat est humide et le travail dans les cannes à sucre usant. Les propriétaires achetaient donc des hommes dans la force de l’âge, quitte à briser des familles.

C’est avec ces quelques connaissances que nous nous sommes rendus à deux plantations afin d’en apprendre davantage sur la vie à l’époque et sur l’histoire de l’esclavage qui emprunte encore durement la société américaine du sud. La plupart de ces demeures n’ont pas tenu le coup et sont restées longtemps à l’abandon mais certaines se dressent encore majestueusement le long du fleuve et délivrent aujourd’hui les secrets de l’époque.

Nous avons visité « Laura Plantation ». Laura est l’arrière-petite-fille du fondateur de la plantation. Elle est décédée il y a une cinquantaine d’années. Grâce à ses mémoires écrites pour ses enfants, nous pouvons retracer 200 ans d’histoire familiale. Dans leur magnifique maison colorée et créole, on découvre tout un univers de bourgeoisie et de prospérité, de traditions familiales et de succession. Laura est née dans ces lieux et elle a vu sa grand-mère traiter durement les esclaves qui ne travaillaient pas assez à son goût ou tentaient de s’évader vers une vie meilleure. Laura a également connu la Guerre de Sécession et l’abolition de l’esclavage en 1865. C’est un grand tournant dans l’histoire, les esclaves étaient des hommes libres. Mais libres de quoi ? L’amendement condamne le statut d’esclave mais ne donne aucun moyen de garantir l’autonomie de ces nouveaux affranchis. Libres de partir, de ne jamais trouver un autre travail et d’être séparé de leur famille et amis ? Elle raconte que la plupart sont restés travailler pour sa famille et bientôt pour elle. Derrière cette belle demeure, on peut encore voir quelques cases où étaient logés les esclaves dans des conditions très rudimentaires.

Après ce premier aperçu, nous avons souhaité approfondir encore le sujet en allant visiter la « Oak Alley Plantation », la plantation à l’allée de chênes. Très célèbre pour son allée de chênes de 300 ans, la plantation est magnifique. D’une blancheur éclatante, la maison est devancée par une allée d’arbres qui étirent leurs bras tortillants formant ensemble une voûte naturelle. Ici, c’est un autre style de visite. Les guides sont habillées avec des robes de l’époque et le faste et le luxe sont choquants. L’été, pour véhiculer un peu d’air frais, on plaçait un bloc de glace au milieu de la table. Ces blocs de glace étaient acheminés par bateau et coûtaient un bon paquet de dollars. On sent également tout le mépris et la vie dure qui était imposés aux esclaves de l’exploitation. On les soupçonnait de voler de la nourriture dans les plats durant le voyage entre la cuisine et la salle à manger, alors on les obligeait à siffler sur le trajet. Toute la visite nous parlera de cette famille et d’anecdotes dites « croustillantes », mais nous n’y avons pas prêté beaucoup attention. Par contre, nous avons apprécié l’exposition sur la vie des esclaves de cette plantation. Les méthodes de travail étaient particulièrement violentes et on prenait peu soin de leur santé et de leur moral. Seul un esclave s’en tira mieux que les autres, le chouchou de la maîtresse des lieux, qui reçu sa liberté avant les autres et fut permis d’acheter celle de sa femme. Il resta malgré tout enchaîné à la plantation car ses fils y travaillaient.

Une partie importante de l’histoire des Etats-Unis repose sur cette période sombre de la région. On sait que si le président Lincoln a aboli l’esclavage ce n’est pas que par idéalisme c’était surtout par stratégie pour affaiblir le sud, et les descendants des esclaves noirs affranchis vivent encore dans ce pays, et luttent encore tous les jours pour avoir les mêmes droits que leurs voisins. Il y a peu, encore au XX eme siècle, ils devaient encore céder leur place dans le bus pour un blanc et n’avaient pas le droit de vote. Le racisme et la colère grondent encore, et ces lieux d’histoire sont importants pour que tous comprennent les enjeux d’un passé si douloureux.

Balades à la Nouvelle-Orléans

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On s’est pas mal baladé pendant notre semaine à la Nouvelle-Orléans. On a bien sûr commencé par le Quartier français.

Un guide nous a expliqué que seul le quartier français existait à l’époque de la création de la Nouvelle-Orléans. Les Français n’avaient asséché que cette partie des marais qui d’ailleurs entouraient totalement le vieux carré. Mais il y a plein d’endroits à voir à la Nouvelle-Orléans.

Nous avons poussé notre balade jusqu’au Garden District. Bon là on a clairement quitté la Nouvelle-Orléans populaire pour rentrer dans les beaux quartiers. De vieilles maisons que certains considèrent comme les maisons historiques, typiques du Sud des Etats-Unis les mieux conservées. Majestueuses et entretenues à la perfection, ces grandes demeures aux couleurs pastels sont pourtant souvent vides. De vieux arbres centenaires dont les énormes racines ont clairement gagné leur combat contre le béton et ont transformé les trottoirs en montagnes russes avec le temps. Et un calme qui règne dans le quartier et qui lui donne une ambiance de machine à remonter le temps. On a vraiment aimé se balader dans ce quartier. Et on a même croisé la maison où a été tourné le film « Benjamin Button » avec Brad Pitt.

Autre quartier, autre ambiance, le fameux quartier Tremé. Il a même sa série TV américaine (on la cherche toujours dans les magasins). Tremé est historiquement le quartier des « personnes de couleur libres ». Il est considéré comme le coeur historique de de la culture afro-américaine et créole de la Nouvelle-Orléans. La place Congo revêt une importance toute particulière : c’est l’endroit où les esclaves se réunissaient le dimanche pour danser et renouer les liens avec leur culture africaine. Ils se rassemblaient en cercles selon leur culture d’origine et entonnaient des chants et des danses de leur région d’origine.

Nous nous sommes baladés dans ce quartier avec une guide, une académique spécialisée dans ce quartier et sa culture. Nous avons commencé par le parc Louis Armstrong, où se situait la place Congo. La guide nous a expliqué qu’il avait fallu raser une partie du quartier pour le construire et que son inauguration avait pris des années, des décennies même, de retard. Nous nous sommes ensuite baladés dans le quartier de Tremé. De petites rues, plein de couleurs, qui rappellent les maisonnettes de Haïti. Des maisons appelées shotgun, et d’autres un peu plus cossues. Notre guide (super intéressante) nous explique que le quartier est en train de se « gentrifier », c’est-à-dire que beaucoup de gens aisés viennent s’y établir. Le problème c’est que cela détruit la culture de ce quartier et les habitants d’origine perdent beaucoup dans la bataille. Par exemple, une promotrice a fait fermer un club historique de jazz (l’un des plus vieux du quartier où ont commencé des artistes comme Kermitt Ruffins) parce que le « bruit » dérangeait les nouveaux habitants du quartier.

Cette gentrification, nous avons pu l’observer le lendemain en nous rendant à la messe gospel de Tremé. Petite parenthèse au sujet de cette expérience. L’Eglise est assez grande et est remplie. Quand nous arrivons, une dame nous indique nos places. On observe vite ce grand mélange de gens de toutes origines, des Noirs, des Blancs, des Latinos, etc. Tout le monde est sur son 31. Ce qui frappe, c’est l’aspect « conversation » que cette messe prend. Le prêtre parle et tout le monde marmonne ou chante pour lui répondre. Des tambourins sont distribués dans l’Eglise pour ceux qui veulent ajouter un peu de rythme aux paroles. Les chants sont entonnés par une chorale assez nombreuse qui compte notamment quelques très bons chanteurs. Un sax et un piano sont là pour les accompagner. C’est clair, c’est une autre ambiance que chez nous…

Revenons au quartier de Tremé. En nous baladant, nous passons par le fameux club Candlelight Lounge, connu pour être le QG de Kermitt Ruffins et du Treme Brass Band. La guide nous fait rentrer. Ambiance tamisée, une vingtaine de personnes dont des enfants qui jouent près des instruments du Brass Band. On nous accueille avec chaleur, on nous sert la main en nous expliquant avec fierté à qui nous avons l’honneur, on nous sert à manger (le fameux Jambalaya et le poulet frit). On nous explique qu’il s’agit en fait d’un enterrement. Traditionnellement dans leur culture, les « fêtes » qui accompagnent les enterrements sont souvent divisées en deux parties. Le groupe qui inévitablement se joint à la fête, les « Second Lines » (parce qu’ils se placent en seconde ligne dans la procession, juste après les familles) jouent des airs tristes, de deuil. Puis dans une seconde partie, la fête reprend le dessus et il s’agit alors de se remémorer les bons moments avec le défunt. Nous sortons du Candlelight en disant au revoir à nos hôtes d’un moment.

Durant la suite de notre balade, la guide nous montre un grand X rouge peint sur le mur d’une maison. En fait il a été tracé par l’armée juste après Katrina, qui a touché Tremé. Des chiffres entourent la croix : ce sont les nombres de morts, de chiens et chats retrouvés dans la maison, un code pour savoir si la maison doit être détruite ou pas… On se souvient de l’intervention très, très tardive des autorités et du scandale que cela avait soulevé.

On termine notre visite par l’Eglise où nous nous sommes rendus le lendemain pour la messe gospel. Une croix en métal est posée à côté de l’Eglise. Le prêtre de cette Eglise a fait construire ce mémorial en mémoire des esclaves qui ont souffert ici. Il a même adressé des excuses officielles mais s’est rapidement fait muter ailleurs…

Une chouette visite très intéressante qui nous a donné envie de regarder la série !

New Orleans, berceau du Jazz

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La Nouvelle-Orléans…

Ce nom tout le monde le connait et pour beaucoup, il est indissociablement lié à la musique. Et pour cause, c’est là qu’est né le jazz. C’est très abstrait de dire cela ; ça l’est moins si on précise que c’est là que sont nés Louis Armstrong, King Oliver, Sidney Bechet ou encore Jelly Roll Morton.

A la Nouvelle-Orléans, la musique est omniprésente. Dans chaque magasin, chaque voiture, … et dans les rues. Nous sommes arrivés par Bourbon Street, la rue la plus connue de Nola (surnom de la Nouvelle-Orléans). C’était la rue historique où le jazz s’exprimait. Aujourd’hui, la rue est remplie de bars racoleurs, de boites des striptease, de touristes bourrés, de jeunes musiciens à l’air paumé à la recherche d’un endroit où dormir, une odeur qui n’est pas sans nous rappeler notre chère Casa de Louvain-la-Neuve (un cercle étudiant qui sent la bière et le vomi)… Bref, pas une ambiance de rêve. La musique qui sort des bars de cette rue est diverse, pas mal de musique commerciale de type NRJ, mais aussi, plus loin sur Bourbon Street, de la musique live, du rock et un peu de jazz.

Autour de cette rue, on trouve ce qu’on appelle le vieux carré ou le quartier français. Certaines rues, beaucoup plus calmes, sont super mignonnes. N’en déplaise aux Français, plus rien n’est de leur époque ici, l’architecture est principalement espagnole. On mentionne les Français parce qu’ils ressentent un attachement particulier pour cet endroit. Pour eux, la ville est tout simplement française. Le Routard nous a d’ailleurs bien fait rire (et parfois même un peu agacé) en trouvant notamment scandaleux de ne pas trouver davantage de journaux en français. La ville, il est vrai, a été créée par les Français et les guides que nous avons rencontré nous ont expliqué que la ville est davantage européenne qu’américaine. Mais on y a vu un tel métissage qu’on ne peut décidément pas dire que cette ville est française. Pour revenir au quartier français, on a adoré certaines rues, très calmes, avec une architecture toute particulière, des couleurs pastels, des maisons à taille humaine, bref une ambiance très agréable. Nous avons même eu l’occasion de voir la ville baignée dans le brouillard, la magie est encore plus forte.

Autre endroit, autre ambiance, bien différente de Bourbon Street : la Frenchmen Street. Ici, le jazz est roi. De nombreux clubs (certains mythiques) s’entassent là et affichent fièrement le programme du mois. La population est aussi différente, plus distinguée, sophistiquée et aussi plus avenante. On a d’ailleurs commencé par un très chouette petit bar, le Spotted Cat. Un chouette (et très bon) groupe de jazz, Meschiya Lake & The Little Big Horns, jouait là ce soir et on s’est directement mis dans le bain. La chanteuse, tout droit sortie des années 50, mettait une bonne ambiance et le niveau des musiciens était juste excellent ! Un excellent début donc.

On parle souvent de lieux mythiques du jazz quand on parle de la Nouvelle-Orléans. Le Preservation Hall en est un et pas des moindres : il est le temple du jazz traditionnel de la Nouvelle-Orléans. Fondé dans les années 60 pour préserver ce type de jazz, nous avons pu vérifier qu’il tient toujours son rôle. Une file d’une heure, 3 sets par soir, une petite salle un peu miteuse mais très intimiste, et un groupe jouant sans micro. Nous n’avons pas trouvé plus traditionnel. Et c’était génial ! Le set d’une heure est passé à une vitesse… Et on a l’impression d’avoir assisté à un moment unique…

Les soirs suivants, nous avons ensuite écumé les bars/clubs de jazz.

Le Fritzel’s avec Tom Fischer and Friends, le Blue Nile où nous avons fait la connaissance avec le showman Kermit Ruffins qui nous a offert un spectacle de ouf ;-) accompagné de James Winfield, le « Sleeping Giant » et d’une chanteuse à moitié (littéralement) nue.

Certains jours, nous retournions au Spotted Cat en fin de journée. On y a vu des groupes de niveaux bien différents mais l’ambiance était toujours cool !

Les morceaux qu’on a découverts et aimés : D’abord, le grand « St James Infirmary Blues », « Docteur Jazz », « When You’re Smiling », « On the Sunny Side of the Street » et plein d’autres.

On a aussi fait un tour au Louisiana Music Factory, une institution de la Nouvelle-Orléans, et où nous (heu Jay a) avons craqué pour quelques vinyles, Bechet, Elvis, Armstrong… !

On a vraiment adoré l’ambiance de cette ville et la musique qui sort de partout… On reviendra, c’est sur !

 

L’expérience Greyhound

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Bienvenue aux States ! Au royaume de la voiture, des échangeurs gigantesques s’entortillant à perte de vue et de distances titanesques pour aller d’une ville à l’autre. Très clairement les américains privilégient la voiture pour se déplacer au quotidien ou parcourir le pays. Elle représente ici la liberté individuelle absolue, la facilité d’aller d’un point à un autre. Tout s’organise autour des voitures : parkings à foison, quantité de loueurs, carburant bon marché, restaurants drive in partout, larges avenues – parfois 5 bandes ! – et parfois même suppression des trottoirs pour ajouter une voie de circulation.

Ceci n’est clairement pas notre mode de vie en Belgique. Les distances sont plus courtes, les transports en commun – malgré leurs défauts – couvrent une grande part du territoire et la tendance « green » ainsi que les interminables travaux et bouchons nous poussent à penser au train ou au vélo. Pour tout vous dire, nous n’avions pas beaucoup réfléchi à notre moyen de transport aux USA, si ce n’est éviter l’avion. Or, nous avons vite compris que tout était plus compliqué sans voiture. La plupart des grandes villes ont mis en place un service de transport, mais en général, ils se montrent peu fiables – on repense à nos aventures à Miami où l’attente des bus était interminable et aux trams de la Nouvelle-Orléans tellement rares et lents que plein à craquer. Quand au countryside – campagne, pas un bus à l’horizon.

Nous nous lançons donc dans le concept road trip à chaque fois que les transports sont inexistants. La location d’une voiture nous a permis de faire de nouvelles découvertes. La conduite des américains du Sud, tout d’abord, cool et calme. L’importance qu’ils mettent dans l’existence d’un pose boisson près du volant :-). Mais surtout, l’envers du décor, le paysage caché derrière le rideau des centres urbains : la campagne. On aime rouler dans les rues paisibles de petites villes ou petits villages perdus dans le vert des champs ou des forêts. Ces petites maisons plein pied, au bout d’une longue avancée de pelouse, le drapeau américain flottant au gré du vent, ces marais grisâtres en Louisiane, ces arbres centenaires au bord du Mississippi. C’est au bord de ces routes calmes que nous avons pu admirer les anciennes demeures des plantations du Sud, dont nous parlerons dans un autre article.

Mais malgré la primauté de la voiture, nous souhaitions traverser le pays avec la compagnie de bus Greyhound pour les grandes distances. Cette dernière relie toutes les grandes villes du pays et a peu de concurrents. Il existe également un train, mais il est peu fiable et très lent. Les bus Greyhound sont confortables et rapides. Ils sont également bon marché si on achète les billets sur internet. Le seul bémol sont les nombreux arrêts et les changements de bus. Surtout en pleine nuit… C’est déjà pas facile d’y passer une bonne nuit alors si on doit changer 2 fois de bus ! :-)

Mais la compagnie a mauvaise réputation ici. Elle est considérée comme la solution bas de gamme pour ceux qui n’ont pas de véhicule personnel. Il est clair qu’en prenant ces bus, nous avons pu constater que les passagers sont issus en grande partie de la couche plus pauvre de la population, en majorité afro-américaine. Dans ces bus, on peut sentir que le rêve américain et le mythe de la réussite pour tous ne concernent qu’une part de la population. Nous voyagerons encore avec Greyhound car ils nous permettent d’appréhender une autre Amérique, peut-être celle que l’on cherchait le plus à rencontrer et comprendre.

Faire dodo chez les habitants

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Après le départ des parents d’Adèle, nous avions encore une nuit à passer à Miami avant de débuter notre trip à deux aux USA. Mais où allions-nous loger ? Les auberges de jeunesse de Miami Beach étaient loin de nous promettre une nuit reposante avec des noms révélateurs comme Beach and Beer Hostel. Quant aux hôtels et motels dans le centre, le prix d’une simple chambre comportait 3 chiffres… Mais heureusement on nous avait parlé du Couchsurfing et d’Airbnb, deux réseaux d’habitants proposant une chambre dans leur maison. La différence entre les deux est que le premier est gratuit et uniquement basé sur la rencontre et l’échange, quant au deuxième les propriétaires proposent une chambre payante mais à des prix bien moindres que les hôtels. On avait donc trouvé une solution qui nous plaisait bien ! Et que nous n’allions pas tarder à utiliser intensivement. Elle nous permet de dépenser bien moins en logement mais surtout de faire de super rencontres.

Voici une petite mosaïque de rencontres et de tranches de vie…

Après avoir reconduit les parents d’Adèle à l’aéroport, nous voilà donc en route vers la maison de la famille de Cristina&Gonzalo. Cette famille latino nous a accueilli les bras ouverts dans leur appartement. Tous deux sont originaires d’Amérique latine. Lui est arrivé jeune à Miami, quant à elle, elle n’est arrivée qu’il y a quelques années et elle parle encore difficilement l’anglais. Leurs enfants adorables parlent espagnol à la maison et anglais à l’école. Gonzalo nous a beaucoup parlé de la vie à Miami. Il disait se sentir différent au vu de ses origines. Ne pas se focaliser sur le matériel et avoir d’autres valeurs. Pourtant, il n’a cessé de nous parler d’argent et de nous poser des questions sur les salaires et le prix de l’essence en Europe. On sent que c’est au coeur de leurs préoccupations à tous malgré tout. Cette maison débordait de vie, la petite Sam était adorable et ses parents nous ont dit que cela lui ferait du bien de voir toujours du monde débarquer à la maison. En effet, pas timide pour un sou elle nous faisait de grands sourires jusqu’aux oreilles. Nous avons été super heureux de partager cette soirée avec eux, nous avions perçu le côté latino de Miami mais cette soirée nous a fait rentrer dans un monde méconnu et passionnant.

Dans le pays cajun, Julia&Enis, un couple de retraités, nous ont accueilli dans leur maison paisible. Tout autour de cette dernière, des fleurs et des orangers (on a goûté, les oranges sont très bonnes!). Les cajuns ont la réputation d’être ultra accueillants, et bien, dans notre cas, c’est vrai! Enis, cajun catholique était un moulin à paroles et avait tellement d’histoires à nous raconter. Julia aime prendre soins de ses hôtes, elle prépare des confitures elle-même à déguster et sert un petit déjeuner qui réveille (pain perdu, saucisses, fruits…) ! Julia, cajun protestante était plus discrète et plus business, elle voulait que tout soit bien prêt pour nous. Julia et Enis parlent français mais un français très particulier : un peu québécois mixé à de l’anglais… En gros, il faut s’accrocher ! A l’époque, ce n »était pas bien vu de parler français, ils ont ressenti cette discrimination, notamment à l’école ou à l’armée. Enis nous a raconté que la cajun, méprisé depuis longtemps au moment où les Américains décident d’intervenir pendant la 2de guerre mondiale. De nombreux cajun sont enrôlés dans l’infanterie, rarement plus haut dans la hiérarchie militaire. Une fois le débarquement entamé, certains d’entre eux ont commencé à communiquer avec les habitants français de Normandie, très contents d’aider ces francophones venus d’ailleurs et de leur donner des renseignements. Les officiers américains ont vite remarqué cet atout qu’est la maitrise de la langue en territoire étranger. Ce qui fait que beaucoup de cajuns ont été promu « agents de renseignement » et sont rentrés très fiers au pays.

A la Nouvelle-Orléans, nous avons logé chez Evian dans son shotgun. C’est le logement typique créole qui est un ensemble de pièces en enfilade. Aucune n’est réellement séparée des autres, elles sont toutes reliées par un couloir. On nous a expliqué que le nom vient du fait qu’on pouvait tirer sur quelqu’un au fond de la maison en se postant à l’entrée. Charmant… Evian travaillait quand nous sommes arrivés, son ami Blake nous a accueilli et nous avons passé le début de soirée à papoter de la ville et de musique. Les jeunes se retrouvent facilement dans ces quartiers un peu excentrés au vu du coût élevé des logements dans les lieux phares de la Nouvelle-Orléans.

A Memphis, Jonathan&Alison nous ont accueilli dans leur maison, dans un quartier calme aux alentours de la ville. Ce jeune couple de Nashville est venu s’installer ici pour le travail et a acheté cette adorable maison. Jonathan adore cuisiner, toute la journée des odeurs de légumes grillés ou de cookies tout chaud s’échappent de la cuisine, et il n’a pas hésité à nous faire goûter de nouvelles choses. Ils adorent voyager et on parlera des heures de destinations lointaines… Je pense qu’on les a convaincu de venir faire un tour des abbayes en Belgique ! :-)