Beijing !

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Beijing, ou Pékin (en français)… Une étape de notre trip que l’on avait hâte de découvrir. Nous avions prévu de lui consacrer une petite semaine… Cela nous paraissait déjà trop peu. Quelle surprise lorsque l’on a appris que le gouvernement chinois prévoyait d’y organiser une grande parade militaire pour la commémoration de la fin de la seconde guerre mondiale, et que la plupart des sites seraient fermés ces jours-là ! Pile au moment où nous serions sur place ! Nous avons simplement décidé de profiter de ce hasard pour découvrir la ville autrement, et faire l’impasse sur certaines visites touristiques…

Pékin représente le centre politique chinois depuis bien longtemps. De nombreuses dynasties installeront ici leur capitale, façonnant petit à petit la ville qu’elle est aujourd’hui. Malgré tout, la ville a considérablement changé ces dernières décennies… Afin de devenir une véritable vitrine du développement chinois et l’élève modèle de modernité, Pékin a subi de nombreuses transformations. Construction d’un périphérique de 130 km de long, forêt de buildings, centres commerciaux et métros modernes… On estime que Pékin connait actuellement autant de chantiers que l’Europe toute entière… Mais cette métamorphose a des conséquences, qui ne laissent pas indifférents : milliers de personnes expulsées et relogées dans des HLM tristounets, destruction du patrimoine historique, pollution à des niveaux extrêmement dangereux pour la santé des habitants… Sans parler des transformations de la ville pour accueillir les Jeux Olympiques de 2008. Aujourd’hui, le fameux Nid d’Oiseau brille encore au loin, dans la nuit pékinoise…

On nous avait dit : « il faut visiter Shanghai pour découvrir la Chine d’aujourd’hui, visiter Pékin pour découvrir 1000 ans d’histoire ». C’est en effet ce qu’on a fait ici à Pékin…

La place Tian’anmen, au centre de la ville. Nous avons observé ce lieu gigantesque où flotte le drapeau chinois, il y fait plutôt calme… Cela n’a pas toujours été le cas. C’est ici même que des étudiants manifesteront pacifiquement pour plus de démocratie en 1989 et seront massacrés pour leur action. Les derniers emprisonnés à l’époque ne sont sortis qu’en 2006. Vous connaissez tous cet événement, une photographie a fait le tour du monde : un jeune homme désarmé se tient face à une colonne de chars qui progresse sur la place Tian’anmen. C’est ici même aussi que Mao proclamera le début de la république populaire de Chine en 1949. Evénement historique qui influence encore énormément la Chine actuelle. La dictature chinoise, c’est ici. C’est ici qu’elle se matérialise et où elle veut marquer sa puissance.

A quelques pas de là, la Cité Interdite. Ancienne résidence de nombreux empereurs, elle s’impose au coeur de la ville par ses hauts remparts, ses couleurs chaudes et ses toits dorés. L’observer d’en haut est le plus impressionnant ! La porte du Midi, au sud de la Cité, comprend plusieurs portes principales : celle du centre était exclusivement réservée à l’empereur, ainsi que celle de l’est qui voyait partir son cercueil. A l’intérieur de cet immense ensemble de palais et de temples, on parcourt des petits ponts de marbre, des jardins aux arbres vieux de 500 ans, des temples, des salles pour les sceaux de l’empereur, pour les discours et réceptions, des palais pour les concubines et les appartements privés de l’empereur où les touristes chinois collent leurs joues sur les vitres pour apercevoir sa chambre à coucher.

Mais Pékin c’est aussi tellement d’autres choses !

La ville a malgré tout préservé quelques vieux hutongs, qui sont en fait des quartiers populaires flanqués de maisons anciennes. Quelle vie et quel bruit dans ce labyrinthe d’allées étroites ! A chaque fois que nous y avons été, soit nous nous sommes perdus, soit nous n’avons pas trouvé l’adresse que nous cherchions…

Accompagné de Bertrand, un ami belge étudiant ici, nous avons découvert le quartier de l’université, très animé et très métissé lorsque la nuit tombe. On y entend parler de nombreuses langues étrangères et on peut y déguster des bières de partout dans le monde (même de Belgique!). Rien de tel que de se poser à une terrasse dans la fraîcheur d’une soirée pékinoise, avec comme fond sonore les bruits de la rue et des klaxons.

Nous aurions bien parcouru les avenues et ruelles de Pékin encore une journée de plus, mais nous voulions absolument découvrir la Grande Muraille de Chine ! Certains tronçons de ce projet démesuré ne se trouvent qu’à 100 km de Pékin. C’est un passage obligé pour tout visiteur et on ne le regrettera pas ! La Grande Muraille a été construite pour protéger l’empire chinois. Elle ferait près de 7000 km de long ! Aujourd’hui, il n’est possible de visiter que certains tronçons, d’autres étant inaccessibles, endommagés ou non aménagés pour les visiteurs. Nous prendrons un bus pour aller visiter la partie « Mutianyu », plus éloignée mais moins courue que d’autres par les visiteurs. Nous ne serons pas déçus… A perte de vue, le mur serpente dans les collines sauvages. Il y a peu de touristes, il faut dire qu’ici les dénivelés sont importants et que cela peut en décourager certains ! Il faut parfois gravir des centaines de marches inégales et glissantes. Mais l’effort vaut clairement le coup. Plus on avance, plus la muraille se dévoile et s’étire à l’horizon. Nous marcherons avec notre ami Nicolas, rencontré dans le bus, jusqu’à des zones de moins en moins apprêtées pour les touristes, de plus en plus brutes et authentiques. Du haut de la colline, en voyant cet ouvrage perché au sommet des montagnes austères baignées de soleil, il est difficile de ne pas admirer un tel travail architectural symbolisant si bien la culture et l’histoire de la civilisation chinoise…

Une dernière Tsingtao, un dernier épisode « compressage » dans le métro, un dernier coup d’oeil sur cette ville surprenante, il est temps de partir…

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