Archives pour la catégorie Bolivie

Retour sur le défi 6 : tenir un serpent de Dax

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Salut à tous,

En triant nos photos, nous nous sommes rendus compte que finalement, nous avions relevé un défi de Dax : se faire pote avec un serpent !

Un jour, lorsque nous étions à la Senda (singes), notre pote Marco le véto nous a emmené nourrir Kaa. Jay a donc accepté, un peu pour faire plaisir à notre ami qui insistait beaucoup, de prendre ce charmant reptile sur ses épaules… Il fallut lui tenir délicatement la bouche parce que même s’il n’a pas de venin, il est tout-à-fait capable de mordre s’il se met en colère… Mais son truc à lui est d’étouffer ses victimes, notamment ce que Marco lui a laissé comme souper… une souris blanche.

Merci Dax ;-)

Impressions boliviennes…

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La Bolivie…

Tous ceux que nous avons croisés ne jurent que par ce pays en Amérique latine… Il est vrai que le Pérou et ses richesses sont connues depuis longtemps. La Colombie et le Venezuela se refilent le titre de pays le plus dangereux de la région. Le Chili et l’Argentine sont considérés par les voyageurs comme très (trop) occidentaux même si les richesses culturelles et naturelles de ces pays en font toujours des choix très prisés.

La Bolivie est un pays nouvellement stabilisé et qui n’accueille les voyageurs de manière sure que depuis quelques années. Des Boliviens nous ont expliqué la guerre civile du début des années 2000 et les prises d’otages de touristes américains. Ce pays a une histoire mouvementée mais très riche ! Les Présidents se sont succédés, certains pour de très courtes périodes, Bolivar le vénézuélien a inspiré le nom du pays, les tensions avec les voisins se sont succédées, de violentes et mortelles manifestations avaient encore lieu au début des années 2000. Puis il y eut l’ère Morales, le premier indien à accéder à la Présidence (on a entendu énormément de critiques le concernant : soutien discriminant à sa communauté, soutien à la culture de la coca à outrance, …). Les boliviens ont gardé cette habitude de descendre dans les rues et de tout bloquer mais on peut dire que la situation s’est un peu stabilisée depuis son accession au pouvoir. Du coup, l’attrait de la nouveauté charme de nombreux voyageurs.

Il est vrai que la Bolivie avec ses multiples climats amène des expériences très différentes : la jungle amazonienne au Nord, le désert à 5000m d’altitude au Sud, des zones viticoles,… De notre côté de tout cela, on retiendra surtout la découverte de l’altitude, une nouveauté pour nous. Passer du temps à La Paz à 4000m n’a pas toujours été de tout repos ;-). Cette richesse est certainement une des clés de l’enthousiasme débordant et unanime des voyageurs que nous avons croisé pour la Bolivie. Et nous partageons cet enthousiasme, en y mettant un bémol. C’est vrai que la richesse naturelle de ce pays est impressionnante : le Lac Titicaca, le Salar d’Uyuni et ses alentours, la jungle,… On peut sans trop se tromper espérer vivre une expérience riche et variée dans ce pays. Mais ce qui tempère notre enthousiasme quelque peu, c’est la société que nous avons découvert, ou plutôt que nous avons tenté de découvrir, tellement différente de la nôtre et difficile d’accès.

Nous avons en effet eu l’occasion d’approcher de plus près la société bolivienne, davantage que nous avons pu le faire au Brésil ou au Pérou. Nous avons eu l’occasion de passer deux semaines avec des volontaires boliviens au refuge animalier et nous avons eu l’occasion de discuter avec plusieurs personnes travaillant en Bolivie depuis plusieurs années. Notre expérience personnelle se révèle malheureusement un peu décevante : nous avons trouvé une société très fermée, peu avenante.
Pas mal d’éléments peuvent expliquer cette rencontre difficile. Par exemple, nous avons pu l’observer à plusieurs reprises, la différence de classe (indiens et descendants de colons espagnols) est encore très forte et est un élément indispensable à prendre en compte quand on cherche à comprendre la Bolivie. De manière générale on nous a expliqué que l’identité bolivienne est en pleine remise en question. L’avènement de Morales n’y est pas pour rien : bien qu’il ait remis l’égalité des boliviens au centre du discours, il est souvent accusé de soutenir davantage la cause indienne. La division entre le politique qui penche maintenant vers les indiens et le pouvoir économique, toujours aux mains d’une élite, est très importante. Le manque de fierté et le fait que les boliviens « se cherchent » explique probablement en partie le manque d’ouverture que nous avons pu ressentir.
Les personnes que nous avons rencontrées et qui ont vécu la Bolivie de l’intérieur en y travaillant nous ont expliqué à quel point la différence de culture est énorme et rend compliquée une tentative d’intégration. Ils nous ont expliqué la quasi impossibilité de se faire un cercle d’amis en Bolivie si on vient d’ailleurs, même avec quelques années de patience.

En résumé, nous avons vécu une expérience très riche et variée mais une déception d’une rencontre manquée avec le peuple bolivien.

Défi 8 : Salsaaa par Nathan

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Dans une langue propre à ton image, tu nous as dit : « yé vous défie de poster oune vidéo de vous dansant la saaambaa ou la salsaaa »… Trouve ci-après une représentation digne des plus grands danseurs sud-américains…

Bon, on rigole, malheureusement, l’occasion de nous filmer en train de danser la salsa ne s’est pas présentée mais cette vidéo rien que pour toi est un petit lot de consolation :-)

Défi Salsaaa de Adèle et Jay que vous pouvez retrouver sur Vimeo

3 jours dans le sud bolivien

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3jours dans le sud bolivien de Adèle et Jay que vous pouvez retrouver sur Vimeo

La pointe sud-ouest de la Bolivie est une région sauvage et isolée du reste du monde. On la décrit comme un ensemble de grands espaces désolés et tout en relief. Rares sont les visiteurs venus en Bolivie qui ne partent pas découvrir la région. Nous-mêmes nous n’aurions manqué ça pour rien au monde.

La petite ville de Uyuni, construite en plein désert à plus de 3600m d’altitude est le point de départ des circuits dans la région. Après une nuit de bus, nous voilà arrivés dans cette ville-fantôme – on est en basse saison touristique, accueilli par le vent glacial balayant les rues de sable. Les Boliviens parlent de cette ville en énonçant les mots « harto frio » – froid extrême. Brrr. D’ailleurs n’y vivent là-bas que les Boliviens employés dans les deux sources principales de revenus de la ville : l’activité minière et le tourisme. La région regorge de minerais, et notamment la plus grande réserve au monde de lithium, qui sert à fabriquer nos Ipod et les voitures électriques du futur. Donc la Bolivie détiendrait ici la clé d’un avenir viable et écologique, mais à quel prix en termes d’exploitation et destruction environnementale puisque cette réserve se trouve six pieds sous le lac de sel, le salar de Uyuni. Une immensité lactée, à préserver au vu de son incroyable beauté.

Quant au tourisme, pas de doute, la région a du potentiel et en haute saison, une diligence de 4X4 parcourent les routes sinueuses et chaotiques de la région.

Nous faisons notre choix de circuit. 3 jours jusqu’à l’extrémité de la pointe sud à la frontière chilienne. On attend impatiemment le départ !

Le premier jour est consacré au salar de Uyuni. Après une visite rapide d’une gare abandonnée devenue une « plaine de jeux pour touristes », et la visite d’une fabrique de briques en sel, nous arrivons au salar. Seulement à quelques kilomètres de la ville, la plus grande réserve de sel au monde s’étend à perte de vue. Le blanc éclatant et aveuglant brille sous les rayons du soleil. Il a plu ces derniers temps, il est donc quelque peu inondé, ce qui nous fait même perdre la notion d’horizon. On est dans une autre dimension ! Nous jouons avec les effets de perspective et admirons cette étendue infinie, les pieds nus sur ce sol brillant et craquant. Le sel s’accroche à nos vêtements à notre peau. Impossible d’y échapper. Nous nous rendons alors sur l’île Incahuasi, en fait un sommet habité par des cactus géants, mais qui ressemble plus à un îlot perdu au milieu d’une mer laiteuse. La vue y est spectaculaire. On y est bousculé par des bourrasques de vent impressionnantes, qui tirent leurs forces du peu d’obstacles que leur offre ce grand espace nu et désolé. Le soleil fatigué, disparaît derrière des sommets enneigés. Il se reflète dans l’eau à nos pieds. On observe ce beau spectacle et on est bien contents d’être là ! Avec tout le groupe, nous rejoignons alors « la terre ferme » pour aller à notre hôtel, où nous attendent de bons lits douillets.

Réveil matinal pour notre deuxième journée dans le sud-ouest bolivien ! Un petit thé, une douche – enfin non on change d’avis l’eau est glacée – et en route ! Après quelques minutes de route, nous atteignons la belle région Los Lipez d’où nous pouvons admirer les dômes coiffés de neige de volcans culminants à près de 6000m. Un de ces derniers fume encore… Ce que nous retenons de ces points de vue, c’est un calme assourdissant :-). Il n’y a rien, à part le vent pour faire du bruit. Nous poursuivons notre route, nous écoutons de la musique et papotons avec nos compagnons de 4X4. Et après une longue piste cahoteuse, perdue dans ces steppes, une lagune calme et paisible, au milieu d’une nature sauvage. Quelques flamants roses prennent leur lunch à quelques mètres de nous. Nous les imitons tout en continuant à les observer se chamailler, barboter ou déployer leurs ailes rosées majestueuses. On ne sait que faire de la centaine de photos que l’on a pris à cet endroit magique :-). On continue notre route, vers une autre lagune, bien plus grande, aux couleurs blanchâtres. Suivra encore une autre. Mais toutes sont différentes et provoquent des émotions diverses chez tout le monde. Pour nous deux, ça sera cette dernière la plus hypnotisante. D’un bleu pâle, entourée de roseaux et de végétation, appréciée par les flamants roses et les lamas, nous aurions pu y rester des heures. Et ce calme… Cette lagune est comme un jardin secret, on a envie de se lover dans les dunes et ne penser à rien, juste être là… Après avoir serpenté quelques kilomètres, nous changeons totalement de paysage. Nous voilà dans un désert de sable. Rien que de l’ocre et du brun à l’horizon. On est au point culminant de notre journée : 4700m, et un record pour nous deux ! Un peu plus loin, un champ de pierres aux formes originales, taillées par le vent et les années. En fin de journée, nous arrivons à l’entrée d’un gigantesque parc naturel, qui contient l’une des lagunes les plus surréalistes que l’on a pu voir : la laguna colorado. Les algues et planctons qui prospèrent dans ces eaux riches en minerais lui donne une couleur rouge inattendue. De nouveaux des bandes de flamands roses barbotent et marchent en crabe lorsqu’une bourrasque de vent les perturbe dans leur repas. Il est difficile de tenir plus que quelques minutes à cet endroit, il y fait particulièrement froid, nous rejoignons donc la voiture rapidement pour arriver à notre logement pour la nuit, aménagé dans un petit village touristique sombre et tristounet. Personne d’autre ne vit dans ces contrées. Un petit thé nous y attend, une bonne occasion pour jouer aux cartes avec le groupe. A 21H30, tout le monde au dodo après avoir été observé le ciel étoilé de cette région isolée, le générateur d’électricité a sommeil aussi ! :-)

Quelques heures plus tard, nous voilà debout, vaillants – ou pas. Il est 5H et nous partons découvrir les geysers, qui sont des mares de boue bouillonnantes, fumant et sentant une odeur carrément nauséabonde. Attention à vos pieds, il en existe des minis à peine visibles à l’oeil nu qui fument en silence :-). Il est impressionnant de constater l’activité qui se passe sous nos pieds à une telle altitude. Après la fumée, certains voyageurs veulent effectuer une brasse dans un petit bassin d’eaux chaudes naturelles. Brr quelle idée, il faut en ressortir et cela n’est pas possible pour nous à 6h00 du matin, le soleil toujours caché derrière les nuages. On observe alors un troupeau de lamas curieux qui passait par là. Nous continuons notre périple et nous arrêtons sur une route de sable où le Paris-Dakar serait passé. Nous ne voyons pas d’un très bon oeil ce type d’événements dans des lieux si magiques et surréalistes. Faites gaffe quand même ! Notre dernière étape, à quelques kilomètres du Chili, est la laguna verde, dont les eaux bleu-vertes écarlates font rêver. Un volcan la surplombe et quelques nuages courageux restent accrochés au sommet, comme une perruque. On fera une dernière photo de groupe et nous voilà embarqués vers de nouvelles aventures chiliennes. Mais après 3 jours intenses comme nous venons de vivre, il nous faut quelques minutes pour percuter… Cette richesse naturelle nous a apporté beaucoup d’émerveillement et de sérénité. On croise les doigts pour que les visiteurs et leurs guides soient assez respectueux et la protègent chaque jour un peu plus…

Biz tout le monde !

 

Un séjour chez les singes (ep 2)

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Les premières journées sont également rythmées par la prise d’un médicament anti-parasite, précieux sésame qui nous permettra d’entrer en contact avec les signes, les stars incontestées du refuge. C’est aussi durant les premiers jours que nous apprenons que parmi les volontaires ne restant qu’une courte période, seuls les hommes pourront peut-être avoir la chance de travailler avec les singes, les femmes étant perçues comme le sexe faible et les rendant plus agressifs. Leur passé explique cela également : du temps où ils étaient gardés (et maltraités) comme animaux de compagnie, c’était la plupart du temps des femmes, restant à la maison, avec qui ils passaient tout leur temps. Nous comprenons la raison et l’acceptons, mais regrettons beaucoup de ne pas avoir été mis au courant au moment de l’inscription. Beaucoup de singes se baladent en fait dans tout le refuge et nous pouvons entrer en contact avec beaucoup d’entre eux un peu partout. Néanmoins, il y a deux zones un peu plus spéciales : l’ancienne piscine du lodge et le territoire des capucins. La piscine nous est accessible avec quelqu’un d’expérimenté et sous certaines conditions, tandis que le territoire des capucins, n’est accessible qu’aux volontaires masculins sélectionnés pour y travailler. Il est cependant possible aux filles d’y aller mais sous bonne escorte expérimentée et masculine.

Après quelques jours, le fameux compte à rebours se termine et nous pouvons enfin entrer en contact avec les singes. Grâce à Gen, l’adorable québécoise qui a déjà passé plusieurs mois au refuge comme maman-singe (un programme pour les filles qui souhaitent jouer le rôle d’une réelle maman pour un bébé singe), nous parvenons à passer pas mal de moments près de la piscine, zone favorite des singes. Etant fraîchement arrivés, nous ne pouvons normalement nous rendre à cet endroit qu’en compagnie de quelqu’un d’expérimenté et Gen nous permet de l’accompagner et ainsi de faire connaissance avec Baloo, le singe hurleur, Bosque, le singe araignée et, notre préférée, Tormenta le capucin. Très intimidés au début, nous faisons connaissance avec eux et grâce aux précieux conseils de Gen, nous arrivons à nous faire accepter par certains d’entre eux. Adèle, qui, nous le rappelons, est de sexe féminin, s’en sort très bien et aucun des singes qui normalement réagissent plus agressivement à la venue d’une femelle sur leur territoire, ne lui montre une quelconque animosité. Ces précieux moments passés avec les singes, nous nous en souviendrons toujours, et nous en avons profité comme de réels instants magiques.

Nous avons aussi fait la connaissance de Romain, un Français qui bosse pour une ONG française pour un projet lié à la Senda Verde. Son projet a de multiples dimensions : offrir aux populations locales une alternative à la coca qui épuise les sols, les initier à l’apiculture, construire un barrage hydroélectrique pour alimenter ces populations en électricité (ainsi que le refuge), etc. Très sympa, il nous en apprend beaucoup sur la Senda.

On découvre aussi la tradition du samedi soir. Les Boliviens nous emmènent à Coroico dans un boliche, un endroit où on danse et on fait la fête. Nous nous lançons donc à l’attaque du dancefloor bolivien et nous passons une excellente soirée. Nous rentrons à une heure raisonnable et nous apprenons le lendemain que nous avons bien fait, une bagarre ayant éclaté à la fin de la soirée. Cela nous a permis de ramener un des vétos complètement bourré au refuge.

La seconde semaine, Jay accède au territoire des capucins. Très bien encadré par Rudy, le Bolivien chargé de ces charmantes petites bêtes, les cinq jours passés à travailler avec les singes les plus intelligents d’Amérique se passent super bien. Il faut en effet être très concentré et attentif à chaque bruit, réaction, cri. 63 capucins qui communiquent entre eux et qui forment un réel groupe hiérarchisé autour du mâle dominant (l’alpha), cela ne se traite pas à la légère. L’expérience est magique mais tellement frustrante du fait de devoir le vivre seul, sans Adèle. Nous nous arrangerons quand même pour lui organiser une visite guidée du territoire. C’est très impressionnant de les voir communiquer, de les voir jouer, de les voir s’imiter pour apprendre par exemple à utiliser une pierre pour casser la coque d’une noix.

En résumé, cette expérience était magique. Etre entourés de singes, de perroquets, de tortues, de coatis et d’autres animaux relève tout simplement du rêve. On a adoré passer ces moments avec Tormenta, Baloo, Bosque, Willy et Wilson, Volcan et tous les autres. Ces moments resteront gravés dans notre mémoire… La frustration demeure cependant sur le fait que nous n’ayons pas pu vivre cette aventure côte à côte. Pas du fait que les singes font une différence entre les sexes, ça nous pouvons le comprendre, mais nous aurions aimé en être informés avant. On devine la raison pour laquelle ils ne donnent pas cette info, beaucoup moins de volontaires féminines viendraient à la Senda, mais comme disaient les Inconnus, cela ne nous regarde pas ;-)

 

Un séjour chez les singes (ep 1)

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Un séjour chez les singes de Adèle et Jay que vous pouvez retrouver sur Vimeo

Nous avions envie de poser nos sacs et de participer à un projet de volontariat en Bolivie. Quelques recherches sur internet et nous voilà partis pour la Senda Verde, refuge animalier à 3h de La Paz. Venant directement de Sucre, nous ne prenons pas le temps de nous poser dans la capitale et nous prenons directement la route pour Coroico, le village situé à côté du refuge. Le trajet passe vite, les paysages défilent, superbes… On croise quelques touristes partis affronter la route de la mort tandis que nous prenons la nouvelle route, plus safe…

Nous arrivons enfin à une rivière en pleine jungle où le minibus nous arrête. Un grand panneau Senda Verde nous indique que nous sommes au bon endroit.

Nous rentrons alors dans un endroit hors du temps. Sur le chemin menant au centre du refuge, nous apercevons de loin quelques singes noirs et de grands perroquets dignes des films de pirates. Malgré l’accueil plutôt désagréable que nous réserve une gamine de 19 ans sensée nous accueillir (le coordinateur a du se rendre d’urgence à La Paz), nous faisons vite connaissance avec les autres volontaires qui sont, eux, très chaleureux et intarissables de conseils. L’endroit fait rêver, des animaux se baladent partout, on se sent perdus en pleine jungle… Nous nous installons dans ce qui sera notre nid pour 2 semaines, un dortoir de 6 personnes dans la zone de quarantaine, la zone d’accueil des nouveaux animaux. Nous faisons vite connaissance avec John, dit Jean d’Australie, arrivé il y a quelques jours, Louis, un jeune allemand, Leeane et Sam, les deux anglaises lovely, et Curtis, l’américain de Boston, et les autres volontaires déjà présents à la Senda. On fait aussi la connaissance avec Andy le coordinateur un peu punk mais super gentil. Nous découvrons assez vite le principe du refuge : les anciens volontaires (dont certains ne sont là que depuis quelques jours) apprennent aux nouveaux, Andy le coordinateur supervisant le tout. Notre séjour sera donc placé sous le signe d’une très grande liberté, et même si nous nous sommes sentis un peu perdus au début, cette liberté de mouvement nous a apporté pas mal d’avantages (comme par exemple, s’arranger pour aller passer du temps avec les singes durant notre temps libre).

Les premiers jours, nous commençons le programme de rotation qui comprend le travail avec les tortues, les oiseaux et la quarantaine. Notre travail consiste à apporter la nourriture à tout ce petit monde et à nettoyer leurs cages. Nous devons aussi noter toutes les observations qui nous paraissent judicieuses. Le travail avec les animaux, même les très sales oiseaux ;-) nous plait beaucoup ! Tous ces animaux ont été sauvés du marché noir bolivien et ont pour la plupart un passé plutôt sombre et triste.

Le travail à la Quarantaine est intéressant, les animaux y sont très attachants. Le coati fou d’oeufs nous fait beaucoup rire. Parrot le perroquet nous grimpe sur les épaules et nous parle pendant que nous nous occupons des autres. Dave, le perroquet terrorisé et Mister Bean le bavard nous attendrissent. Nous trouvons une technique avec un balai pour éviter que les martres ne nous grimpent dessus.

Le boulot avec les oiseaux est aussi chouette. Nous avons chacun assez vite un préféré (celui de Jay est Crazy et vient toujours sur l’épaule de celui qui est dans la cage et celui d’Adèle est Parrot qui sera transféré de la zone de quarantaine à la zone des oiseaux) ! C’est tout de même le boulot le plus salissant et nos chemises de volontaires nous sont d’un grand secours. Nous devons trouver une technique pour ne pas nous faire attaquer par Mister Hyde, énorme perroquet qui a tendance à attaquer. On pense que Hitchcock a trouvé son inspiration dans cette cage pour son fameux film « les oiseaux ».

Les tortues sont toutes mignonnes (pas dans le sens de la taille, certaines sont vraiment énormes). Le boulot consiste à distribuer la nourriture à différents endroits et d’y amener chacune d’entre elles pour être certains qu’elles mangent.

Notre petit groupe de nouveaux arrivés amène une bonne ambiance et un nouveau souffle à la dynamique du groupe de volontaires. Nous nous arrangeons ainsi pour faire notre part du travail mais dès que nous avons terminé pour rejoindre d’autres volontaires et les aider dans leur tache. Ainsi un jour où nous étions sensés travailler avec les tortues, nous finissons par travailler aussi avec les oiseaux, les animaux de la quarantaine et même les deux ours à lunette du refuge. Les journées nous paraissent ainsi plus remplies et plus intéressantes.

(Suite à l’épisode 2 !)

La Paz en un coup d’oeil

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La capitale bolivienne est majestueuse lorsqu’on l’aperçoit de loin. La majeure partie de la ville s’étend dans une vallée à 4000m d’altitude. Autour des constructions s’agrippent aux versants abruptes du canyon pour venir s’étaler jusqu’au sommet.

Il faut aller au coeur de la ville pour la vivre réellement. Marchés survoltés et bondés, trafic dense et pollution, boutiques à souvenirs, sorcières proposant leurs services, des températures qui peuvent chuter sous 0°C. C’est une ville tellement étrange et oppressante qu’il nous a fallu venir deux fois avant de l’apprécier.

Une fois que l’on connaît le centre historique, il devient agréable de parcourir ses ruelles escarpées, d’écouter le carillon de la cathédrale toutes les heures, de déambuler dans les marchés et centres commerciaux au coude à coude avec la population. Nous y avons passé de supers moments avec des voyageurs rencontrés en Bolivie. Mais l’altitude et le manque de sécurité nous ont poussé vers de nouveaux horizons. En effet, à 4000m, nous avons ressenti les effets néfastes de l’altitude pour la première fois de notre vie et ce n’est pas très agréable : souffle court, maux de tête,… Un vrai plaisir ! De plus, nous ne nous sentions pas autant en sécurité et à l’aise que dans d’autres villes car La Paz connaît un important taux de vols et de délinquance, surtout envers les touristes. C’est pour cette raison que nous n’avons que peu de photos, nous avons préféré laissé notre appareil en sécurité plutôt que d’attirer l’attention dans la rue. Ainsi, après quelques jours, nous avons décidé de nous envoler – en bus :-) – vers le sud du pays, en gardant en tête le souvenir d’une capitale bien singulière…

Joyeuses fêtes à la bolivienne

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Joyeux Noël et bonne année à tous !

On espère que vous avez passé de bonnes fêtes de fin d’année avec vos familles et amis.

De notre côté, pour la première fois, nous étions loin de vous en cette période festive. Cela nous faisait quand même bizarre, car il n’y a rien à faire, les traditions et les habitudes on a du mal à s’en défaire ! On rêvait de découper la dinde à vos côtés et de vous faire un kiss aux 12 coups de minuit. Mais être à l’autre bout du monde durant cette période cela nous a permis de redécouvrir et de vivre les fêtes autrement.

Pour Noël, nous étions à Copacabana, près du lac Titicaca. Cela faisait déjà plusieurs semaines que l’on voyait des sapins scintiller un peu partout et les crèches pousser comme des champignons dans les restaurants et hôtels. Le jour de Noël est très important, très symbolique pour les Boliviens. Il y a énormément d’animation dans les rues. A minuit, tout le monde se rejoint à la messe. Plus un chat dans la rue. Ensuite, les familles se retrouvent pour boire un chocolat chaud, partager un repas et souvent regarder des feux d’artifices. C’est seulement le 25 décembre qu’ils mangent la dinde.

De notre côté, le JJ, après un skype compliqué avec les familles – il faut dire qu’on était loin d’être les seuls à avoir la même idée – nous avons été souper dans un restaurant, histoire de marquer le coup. Ensuite nous avons rejoins Stijn et Helen, deux belges rencontrés quelques jours avant, afin de fêter cela ensemble. Nous avons assisté à des animations de rues organisées par la mairie : spectacles de danse des enfants, jeux et distribution de cadeaux. Après cela, les rues se sont vidées, direction l’église. Nous avons alors décidé d’aller boire quelques bières pour célébrer Navidad ensemble :-). Dans la ville, que des touristes, tous les boliviens étaient en famille, probablement devant leurs tasses de chocolat chaud :-).

Pour le Nouvel an, le passage en 2015, nous étions dans la ville de Sucre, en Bolivie. Nous l’avons fêté avec la jeunesse dorée de la ville et d’autres touristes dans un café sous des airs latinos. C’était assez amusant ! Avant cela, nous étions allés dans un restaurant-bar que nous aimions particulièrement – 13m de bar où s’alignent les clients, très sympa. Mais on s’est vite rendu compte ce soir là que tous les expatriés hollandais de la ville s’étaient donné rendez-vous ici. Ah ben oui le patron est hollandais. Nous avons filé et heureusement car on présume qu’ils ont parlé néerlandais et chanté des refrains de chez eux toute la nuit. C’est intéressant de voir comme la population expatriée n’est pas du tout mélangée aux locaux. C’est comme une petite bulle dans un autre monde. Sur la place principale, il y avait pas mal d’animation et de gens. Petits concerts, feux d’artifice… Mais on a bien fait aussi de filer car on a appris le lendemain qu’à 7h ils étaient encore là, à se battre et dormir dans les parterres. Il faut dire que les boliviens savent faire la fête ! Peu de demi-mesure ! Quand nous sommes sortis dans les rues en fin de matinée le lendemain, quelques bourrés, une bière fraîche à la main et le regard vitreux, ont failli nous bousculer voire tomber dans nos bras. Sur la place et dans les parcs, on a pu voir un nombre impressionnant de cadavres – des bouteilles bien sûr ! Mais ce qui nous a surtout marqué, c’est l’odeur âcre dans les rues. Pour la première fois depuis notre arrivée, on a espéré voir venir une pluie diluvienne !

Ces deux fêtes nous en ont appris énormément sur les traditions et la société bolivienne. La famille reste au coeur de la vie quotidienne, ainsi que la religion. On observe aussi une difficile séparation entre les populations d’origine ethnique différente (indien et bolivien « blanc ») ainsi qu’entre les populations de rang social différent. Mais c’est aussi lors de ces fêtes que l’on a pu cerner encore une fois nos différences culturelles et sociales mais aussi nos ressemblances. On est au bout du monde et pourtant, on peut partager et retrouver un peu de notre chez nous.

Merci à tous pour vos photos et vidéos qui nous ont donné l’impression de vivre ces moments près de vous !

Joyeuses fêtes de Adèle et Jay que vous pouvez retrouver sur Vimeo

Farniente à Sucre

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Après quelques semaines intensives de voyage, nous avions envie de nous poser à un endroit et de ne pas vivre dans nos bagages pendant quelques jours. Nous n’avons pas hésité une seconde sur la destination : la ville bolivienne de Sucre (prononcez Sucré). Calme et pimpante, jauchée dans une cuvette entourée de collines, nous n’avions qu’une hâte : y arriver.

Dès la première journée, nous n’avons pas été déçus. Un climat plus doux nous a permis d’oublier le polar à l’hôtel et de profiter des parcs et de longues balades dans les ruelles. Un contrôle urbanistique strict donne à la ville un cachet incroyable : toute de blanc vêtue, rues en pavés, églises sur fond montagneux… La ville est inscrite au patrimoine de l’Unesco, et on comprend pourquoi. Après une expédition de 2h à la recherche de l’hôtel parfait, nous avons trouvé la perle rare. Petit jardin, cuisine, colibris dans les arbres, routards sympas… La ville regorge également d’innombrables petits restaurants : bonnes empanadas au poulet, jus de fruits… Sans oublier que nous avons fait la rencontre de Yves et de sa famille qui est – attention accrochez-vous – l’oncle de la copine du frère d’Adèle :-) . Ce dernier nous a si bien accueilli ! Nous avons aimé déguster son steak au poivre juste amazing et discuter de la Belgique et de la Bolivie.

Oui on sait on vous vend du rêve… Mais c’était vraiment une semaine relax. Nous avons pris le temps de bouquiner, de nous balader, de bien manger, de parcourir les allées du marché animé… Lorsque l’on voyage pour une longue période on essaye toujours de s’arrêter, de se reposer et de profiter d’un endroit .Ce que nous aimons le plus c’est rester assez longtemps au point d’avoir des petites habitudes quotidiennes :-)

Mais Sucre était également une destination qui nous attirait car elle est le véritable berceau de la Bolivie. C’est ici même que l’indépendance du pays a été déclarée et signée. Sucre est comme le coeur de la nation bolivienne.

Nous avons donc été visité la Casa de la Liberdad, lieu où fut signée l’indépendance en 1825 et aussi où se tenu le premier Congrès. Nous avons pu observer la déclaration officielle et y voir toutes les signatures. Nous en avons également beaucoup appris sur les personnalités impliquées dans cet événement majeur et sur toute la lutte qui l’a précédé. On retient bien sûr Bolivar, le révolutionnaire qui a permis à de nombreux pays d’Amérique du Sud de se détacher de l’Espagne colonial. Le mot « Bolivie » est clairement inspiré de son nom. Dans une salle, on trouve tous les portraits des présidents boliviens. Il y en a eu un nombre impressionnant en deux siècles. Certains d’entre eux n’ont pas été capables de garder le pouvoir plus de quelques jours tandis que d’autres ont été de vrais tyrans. Nous plaignons les élèves boliviens pour leur cours d’histoire ! Le dernier portrait était bien sûr celui d’Evo Morales, l’actuel président et premier indien à accéder à une telle place en Bolivie.

On pense à vous ! En avant pour d’autres aventures !