Archives pour la catégorie USA

Retour sur notre road trip au Texas – la suite

IMG_6153

Nous avions pris un peu de retard mais voici la suite du récit de notre roadtrip sur les routes du Texas !

Mile 309 – San Antonio.

Sur la route qui nous mène à San Antonio, nous apercevons des pompes à pétrole, le genre qu’on voit dans certains films. On retrouve ces balanciers réguliers sur de nombreux terrains et même dans certains jardins. Faut dire que les chars de combat qu’ils conduisent doivent consommer un max…

On arrive finalement à San Antonio où des embouteillages nous attendent. Ce n’est pas une surprise pour nous… après Austin, aucun bouchon ne nous parait important ! Beaucoup de monde, de touristes ou d’habitants qui profitent du début du weekend. On trouve un parking privé à 20$ gloups… Mais juste à côté une place de parking sur la rue se libère… 50c ! La grande attraction de San Antonio est le Fort Alamo. On connait tous cet endroit mais pas forcément ce qu’il représente pour les Américains et les Texans en particulier. Pas très impressionnant en soi, ce qui reste du fort est utilisé comme musée pour montrer des fusils d’époque. Beaucoup de fusils d’époque… Historiquement, ce fort a été l’un des moments clés de l’annexion du Texas mexicain par les Etats-Unis. On sent que l’endroit est chargé de toute la fierté que les Texans possèdent. En soi, c’est une partie de l’histoire du monde qu’on connait peu. Et pour être franc, qui nous touche beaucoup moins que l’histoire du mouvements des droits civiques ou de l’esclavage.

On se balade encore un peu dans la ville qui ressemble vraiment à un grand parc d’attraction (pas spécialement dans le sens positif du terme). On fait quelques pas sur ce qu’il appellent le River Walk, bruyant, bondé, et très, très, très superficiel. Bref, on ne s’attarde pas trop à San Antonio ;-)

Mile 363 – Bandera.

Nous décidons de nous rendre à Bandera, la capitale de la culture cowboy. La ville est assez petite mais on adore tout de suite l’ambiance. Des magasins authentiques d’habits de cowboys, les moulins qui tournent tranquillement au rythme du vent, des cowboys qui ont mis leurs plus beaux éperons pour aller boire un coup au bar, et en parlant de bar, nous arrivons au fameux bar de la 11e rue, typiquement cowboy. Un rassemblement de grosses cylindrées nous y attend. On prend une Lone Star et directement, un vieux cowboy entame la conversation. Un peu dur de la feuille, il comprend mal où nous dormons ce soir-là, à 500km de là pense-t-il, il nous propose de passer la nuit dans son ranch à quelques miles de Bandera. Pas une offre en l’air, il écrit son numéro dans le gsm de Jay ! On passe dans l’arrière-salle où la piste de danse attend les premiers cowboys qui se lanceront dans un Two-step plus ou moins endiablé. Un petit repas (gras) plus tard, le concert de country commence et la piste se remplit très vite. Nous ne resterons pas tard mais notre présence en a intrigué plus d’un ce soir-là… C’est vrai qu’on a pas le look non plus. En partant, nous recroisons notre cowboy qui nous reformule son offre, super gentil. On parle un peu des danses country et il nous propose de nous apprendre, mais en regardant Jay, précise qu’il devra apprendre à Adèle, parce qu’ici, les hommes ne dansent pas ensemble… Une pause puis il corrige : « Sauf à San Francisco ». Rire gêné, on a saisi l’allusion à cette ville, qui a longtemps été le symbole du combat pour les droits des gays. Il nous regarde et dans un élan de pédagogie, précise que c’est là que les gays se trouvent. On reprend la route jusqu’au Canyon Lake, où nous passons la nuit. Sur la route, nous voyons la police en pleine action. C’est simple, ils sont partout. Et les interventions sont assez musclées. On voit même un conducteur se tortiller dans le coffre de son pickup attaché comme un veau lors d’un rodéo.

Mile 422 – Canyon Lake.

On arrive enfin à notre destination, il fait déjà noir. On entend les coyotes hurler dans le calme épais de la nature. Peu de lumière aux alentours, les étoiles sont bien visibles, brillantes.

Un Philippin arrivé aux Etats-Unis il y a plusieurs décennies nous attend. Programmeur informatique, le type n’a pas un diplôme en relations sociales. Il nous montre ses bateaux, son nouveau télescope, nous reprochant même de ne pas savoir plus que lui comment cela fonctionne, son filet de badminton et nous affirme que notre séjour au Texas ne sera pas complet sans tirer avec ses fusils… Bref, un peu lourd et collant notre hôte. On ne peut pas à chaque fois être aussi chanceux que nous l’avons été avec nos précédents hôtes Airbnb !

Suite (et fin) au prochain épisode !

 

Adèle et Jeremy à la ferme : nos premiers jours

IMG_6412

Derrière les gratte-ciels et la folie citadine américaine, il y a l’Amérique des grands espaces et des fermes. Notre séjour dans les campagnes texanes nous avait donné envie d’en découvrir plus. C’est pour cette raison qu’un train nous amena un jour à Las Vegas, Nouveau-Mexique, à l’est de Santa Fe et Albuquerque. La ville se résume à quelques restaurants et au Plaza Hotel où furent jouer des scènes du film « No country for old men ». A 20 miles de là, le bled de Sapello où se trouve le ranch où nous nous rendions. D’un côté, des montagnes aux sommets enneigés et de l’autre, des plaines jaunies. L’endroit où se trouve le ranch est magnifique : des collines, des forêts de pin, quelques maisons éparpillées de part et d’autre d’une piste rocailleuse… Mais surtout, le silence. Rien que le bruit du vent et des animaux. On a trouvé cela très reposant.

Notre réveil sonnait tous les jours à 7h00. Nous nous emmitouflions alors dans nos polars, mettions nos bottes et allions vers la grange avec Enzo, l’autre woofer américain. Le soleil était déjà levé mais le givre couvrait encore le sol. A 2500 mètres d’altitude il faisait encore frais la nuit en ce mois de mars. Les chiens de la ferme nous faisaient la fête et nous suivaient dans toutes nos activités. Il y avait Bullet le grand-père ; Buddy le sympa ; Nina la chef ; Fluffy le « godfather » et notre chérie Killer, toujours en pleine forme. Matin et soir, nous nourrissions Petunia le cochon et ses 8 adorables petites têtes roses, les 3 chèvres plongeant toujours leurs têtes entières dans le pot de graines, les poules qui nous laissaient toujours des petits oeufs partout dans leur abri, les chats et les vaches. Parmi les vaches et le taureau il y avait 3 petits veaux, gambadant derrière et venant toujours curieusement voir ce que nous faisions. La chienne Killer se faisait toujours un plaisir de les effrayer en leur courant après. Bientôt l’insigne de la ferme serait tatoué sur leur flanc, encore au fer brûlant.

Après notre petit-déjeuner commençaient les tâches de la journée. Elles étaient variées : construction d’une serre et préparation de la terre pour les futures semences, nettoyage des enclos et abris des animaux – en combi complète chez les poules et leurs cacas puants :-), coupage de bois dans la forêt…

Durant nos temps libres, nous aimions partir « à l’aventure », comme disait Enzo, l’autre wwoofer. Nous allions marcher en forêt avec les chiens, découvrions la flore de la région, construisions des ponts avec des rochers pour traverser les rivières gonflées par la fonde des neiges, papotions assis dans l’herbe sèche… Nous avons même découvert une maison sur pilotis abandonnée offrant une chouette vue. Nous ne nous sommes pas lancés dans la reconstruction car elle était particulièrement instable et le verre aux fenêtres ne cessaient de se briser et tomber.

Durant quelques jours, nous avons également essayé d’approcher le petit chat de la maison, « Catfood », très agressif et méfiant. Nos mains sont encore couvertes de ses griffes et de ses dents acérées mais nous avons été récompensés par quelques câlins, furtifs mais bien réels :-).

De bons souvenirs que l’on prendra bien soin de garder en mémoire malgré la triste tournure de notre expérience à la ferme !

Erratum – Adèle et Jeremy à la ferme

IMG_6392light

Bon ben finalement, l’aventure à la ferme a pris une tournure à laquelle nous ne nous attendions pas.

Grognon de caractère et dépourvu du moindre gramme de tact, notre hôte faisait quand même l’effort de nous apprendre certaines choses, de faire quelques blagues, bref, d’être un hôte correct. Nous avions beaucoup de projets et d’enthousiasme : une chèvre allait avoir des triplés dans les jours qui viennent, il nous avait proposé de nous apprendre à faire du fromage de chèvre, nous savions que c’était un fan de danse country et nous espérions qu’il nous apprenne quelques pas…

Après quelques jours à travailler avec lui, une histoire de gestion de l’eau dans sa communauté a complètement changé son humeur. D’un coup, il râlait, nous parlait très agressivement, critiquait tout ce qu’on faisait ou se taisait. Nous avons pris sur nous en nous disant que ça passerait peut-être… Puis un matin, il s’est rendu à une réunion liée à l’eau et nous avons continué à travailler dans le bois. Il est revenu remonté à l’heure du midi. Nous avons continué à travailler l’après-midi mais cette fois avec lui. Vous auriez du voir la fureur avec laquelle il coupait les arbres à l’aide de sa tronçonneuse. Nous nous tenions donc assez éloigné de lui. Trop à son goût, nous devions ramasser les bouts de bois à la seconde même où ils touchaient le sol. Il nous engueule donc en nous demandant ce qu’on fout. N’acceptant pas d’être traités comme cela, nous décidons de finir le boulot et partir. On se rapproche et il continue à couper des arbres sans regarder où ils tombent… jusqu’au moment où l’un d’eux tombe sur Adèle. Pas de mal, heureusement. Mais là nos limites étaient atteintes. Nous lui avons demandé de se calmer. Et il nous a répondu qu’il était temps qu’on s’en aille de chez lui. Un peu abasourdi par l’absence d’excuse et la radicalité de la réponse, nous restons un moment pantois. Il nous hurle que nous n’avons rien foutu , que nous passons nos journées avec, nous citons, « nos pouces coincés dans notre cul », que nous ne savons pas ce qu’est travailler. C’en est trop, nous rentrons à sa maison, faisons nos sacs sous l’oeil de sa compagne en pleurs et nous prenons la route avec notre pote Enzo, le wwoofer qui nous a accompagné dans cette aventure.

C’est donc extrêmement déçus que nous quittons donc le ranch, une grande frustration nous tiraillant le ventre.

Dans un prochain article nous allons vous raconter les premiers jours, lorsque l’ambiance était encore bonne et que nous profitions de cet endroit magnifique à travailler au grand air. Nous en avons besoin pour ne garder en tête que les bons souvenirs.

Un peu plus tôt que prévu donc, nous reprenons la route !

Adèle et Jay à la ferme

IMG_6392light

Salut à tous !

Tout se passe bien ! On profite du grand air, des vaches, des chèvres, des poules, des cochons, des chiens et des chats ! Le ranch est situé dans un endroit sublime et calme. Pas de réseau, pas de wifi, pas de bruit de routes, … Le pied !

Dans les prochains jours, on apprendra à faire du fromage de chèvre ! En parlant de chèvre, l’une d’elles attend des triplés d’ici quelques jours !

On pense fort à vous !

Kiss du ranch de Bob et Loli !

Adèle et Jay

Road trip au Texas : Austin et Lockhart

IMG_6095

Mile 200 – Austin.

Deuxième étape de notre road trip à bord de notre Ford rouge flashi immatriculée en Floride – histoire de passer inaperçus :-).

Dès que l’on arrive à Austin, on s’y sent bien. Ville à taille moyenne, auto-proclamée « capitale du monde de la musique live», on trouve de l’animation et une nightlife dans de nombreux quartiers de la ville mais aussi le calme du river walk – sentiers le long de la rivière. On perçoit rapidement que l’on se trouve aussi face à une population jeune et étudiante, progressiste, bobo et qui entend laisser aux gens la liberté de vivre comme ils l’entendent. Cheveux roses, habits des années 50, on trouve de tout dans les styles et cela est entretenu par le mythique slogan « Keep Austin weird » – Gardons Austin bizarre. Nous profiterons un maximum de ce qu’offre cette ville texane notamment grâce à la super rencontre de Chris et Georgia, nos hôtes ici. Il travaille dans la musique et elle dans la nightlife agitée d’Austin. Dégustation de saucisses d’influence germanique dans un super restaurant, soirée à jouer au Jenga et à papoter avec leurs amis, discussions sur le Texas et la vie aux USA, conseils pour la suite de notre trip… On ne peut que les remercier encore et encore (thank you Chris and Georgia) pour leur accueil et la chance que nos routes se soient croisées.

On a aimé découvrir ici : la 6th Street, une suite interminable de bars et de scènes live, avec la partie East sympa, et la partie Dirty (sale) qui veut dire ce qu’elle veut dire (pour les louvanistes : ça sent la Casa!!!) ; une vue imprenable sur la ville et les collines environnantes au Mont Bonnel ; le buffet – pas gras, enfin ! – du Whole Food Market ; la Congress Ave et la Rainey Street pour leurs bars à lampions où il fait bon boire une Lone Star ; la bière du Texas et les restos aux files interminables pour des burgers ou tacos ; observer le fatalisme des américains dans les embouteillages quotidiens :-). On restera frustrés de notre séjour ici, on aurait pu y passer deux semaines entières sans se lasser… Mais le vrai, the real Texas, nous attend. On the road again…

Mile 229 – Lockhart.

Attention : végétariens, à lire avec modération !

Le Texas c’est le pays de la viande, des barbecues. Ici, on ne peut y échapper et des gens font des kilomètres rien que pour déguster l’art du barbecue. Alors on l’a fait aussi ! Sur les bons conseils de tous les texans rencontrés, Lockhart semblait être the place to be. Un petit bled à une quarantaine de kilomètres au sud d’Austin où l’on fait les meilleurs bbq et ribs du pays (et du monde). A quelques kilomètres de là, on sent déjà une odeur de viande grillée. Incroyable ! On s’arrête alors au Kreuz Market, le lieu est unique. Il fait bleu dans le hangar où sont les bbq et un panneau nous montre le choix que nous avons en livres directement. Nous commandons des ribs, un peu de dinde fumée et une saucisse. On nous emballe le tout dans un grand papier avec pain et crackers, coca et mac and cheese et nous voilà d’attaque. Alors, les ribs, ce sont pas les baby ribs que l’on connaît en Belgique, c’est énorme et bien gras. On finira bien vite par caler. Toute la viande est réellement bien cuite et l’expérience est incroyable mais il est clair que c’est tellement gras et dégoulinant que l’on arrivera pas au bout ! C’est donc bien lourds que l’on repart sur la route, mais super contents d’avoir joué les texans pour le lunch !

A suivre…

Roadtrip au Texas : Mile 1

IMG-20150308-WA0001

Le temps passe tellement vite ici. Notre face à face avec les alligators de Floride ne nous semble pas si loin et pourtant, nous arrivons aujourd’hui dans l’Etat du Texas, à plus de 1000 miles de là.

Mile 1 - Dallas

C’est le matin. Le vent est frais. Notre bus nous dépose en plein downtown de la ville. Nous sommes encerclés de hauts immeubles et d’immenses avenues. Mais pourquoi Dallas ou « Big D » pour le intimes, est-elle si connue ? La ville est réputée pour être un incontournable centre d’affaires. On croise énormément de businessmen le regard lointain et la sacoche à la main. Dallas a aussi beaucoup contribué à la culture populaire, avec la série télévisée « Dallas » qui a enflammé les foules (même si cette dernière est principalement filmée à Hollywood et non à Dallas :-)) et son équipe légendaire de baseball : Les Cowboys. Et bien évidemment, on ne peut parler de cette mégapole sans mentionner l’assassinat tragique du président Kennedy ici même.

Quant à nous, notre itinéraire nous a mené ici pour toutes ces raisons, mais surtout car nous avons de la famille vivant ici. Une belle petite parenthèse avec ces belges d’Amérique qui nous a fait du bien et fait découvrir de nouvelles facettes de ce pays. Encore merci à toute la famille et vivement vous revoir en Belgique lors d’une de vos visites !

C’est en compagnie de Charlotte que nous avons été découvrir le musée sur JF Kennedy. Aucune ville n’aimerait être pointée du doigt comme le lieu d’assassinat d’un président – spécialement JF Kennedy. Mais Dallas a décidé d’offrir aux visiteurs un musée très informatif et captivant à l’endroit même où aurait tiré le tueur, au 6ème étage d’un immeuble de downtown.

Pour la petite histoire… John Fitzgerald Kennedy, appelé JFK, fut élu à la présidence des Etats-Unis en 1961. Issu d’une famille bourgeoise (très puissante), époux de la jolie Jackie, père de deux enfants en bas-âge, le jeune président démocrate incarne le renouveau dans une Amérique en transition et embourbée dans des enjeux difficiles : droits civiques des Noirs, contexte international tendu par la Guerre Froide… Durant ces 3 années de présidence, quel que soit l’avis personnel de chacun sur ses dossiers et actions, il est clair que JFK a gagné les coeurs des foules et a été un espoir de changement pour des millions de personnes. Au-delà du mythe entretenu aux Etats-Unis, on en sait maintenant plus sur l’envers du décor de l’administration JFK qui écorne pas mal la légende.

Le 22 novembre 63, en visite au Texas afin de préparer sa réélection, JFK fut assassiné à Dallas devant les yeux du monde entier. En vue de son deuxième mandat, le président et son épouse étaient partis rencontrer et parler aux habitants du Texas, un Etat majoritairement conservateur et peu démocrate. Le président avait été mis au courant du potentiel danger de s’y rendre, surtout à découvert dans sa voiture décapotable mais il décida d’y aller malgré tout. Dans de vieux enregistrements on peut entendre la police et la sécurité assurer que tout est sous contrôle. Pourtant, à 12H30, le tireur tue le président du haut de son 6ème étage et touche le vice-président. Les enquêteurs arrêteront rapidement un dénommé Lee Harvey Oswald, niant les faits, mais qui sera assassiné avant son procès par un certain Jack Ruby, bien connu des services de police. Une commission fut mise en place par le nouveau président en place, Johnson, afin d’enquêter sur l’assassinat de JFK. Elle conclut qu’Oswald était bien le tueur et qu’il avait agi seul. Ces conclusions et tout un tas d’éléments flous dans l’histoire menèrent à des théories du complot. On estime aujourd’hui que plus de 60% des Américains croient en une conspiration contre le président, mais même le musée ne nous offrira pas toute la vérité…

Une visite marquante pour nous, autant pour les détails mais aussi pour la vue de cette foule qui se presse dans le musée pour en savoir plus sur JFK et qui ne peut s’empêcher de manifester encore tant de fascination pour ce président assassiné.

Aussi, c’est fou comme chaque étape dans notre trip nous apporte de nouveaux éléments sur l’histoire du sud des Etats-Unis, nous permet de faire des liens et de mieux comprendre qui sont nos voisins d’Amérique :-).

A suivre…

Sur la route de Memphis…

IMG_5888

« Sur le siège avant le chauffeur buvait de la bière en regardant l’heure sur la route de Memphis » chantait Eddy Mitchell en 1974. Cela rappelle certainement quelque chose à nos parents…

Et bien, nous aussi, nous l’avons prise cette route de Memphis avec les fameux bus Greyhound. Nous n’avons vu personne boire de bière (même si certains de nos camarades passagers sentaient bien le houblon). Ce qui est vrai c’est que nous avons assez souvent regardé l’heure dans notre bus Greyhound désormais associé pour nous à un arrêt toutes les 2h30 (rude, la nuit…).

Avant d’être la route d’Eddy Mitchell, la route pour Memphis est la mythique US Route 61. Cette route, qu’on appelle la « route du blues », est en fait la route qui longe le fleuve Mississippi et le long de laquelle tout s’est passé. « Tout », c’est la création du Blues avec pour origine les esclaves qui chantaient dans les plantations tentant de s’accrocher à un peu de liberté ; c’est la naissance du Jazz à la Nouvelle-Orléans ; c’est la migration des Afro-Américains du Sud, fuyant la ségrégation (Jim Crow), la violence raciste et la pauvreté, vers les villes industrielles du Nord comme Chicago ; c’est aussi la naissance du Rock’n’roll avec Rocket 88, le premier morceau de ce style (attention, il y a plusieurs prétendants au titre…) au studio Sun de Memphis ; c’est dans cette même ville, dans ce même studio, qu’a démarré le King Elvis Presley. Le fleuve joue une importance primordiale pour la région entre Memphis et la Nouvelle-Orléans. Il est l’essence même de son évolution.

Nous sommes donc arrivés un soir à Memphis. Nous vous avons déjà raconté l’accueil que nous ont réservé Jonathan et Alison dans un autre article. Leur quartier était d’ailleurs très agréable !

Le premier jour, nous sommes partis à l’assaut des lieux mythiques de Memphis, le fameux Sun Studio dont nous vous avons parlé plus tôt, et Graceland, la maison du King Elvis Presley. Après avoir posé la voiture (et oui à Memphis, si t’as pas de bagnole, tu ne fais rien…), nous prenons une navette qui nous amène au saint des saints des fans d’Elvis… sa maison. Nous nous attendions à de la décadence pure… et en fait la maison est assez « normale ». Bon, c’est une grande maison, décorée avec tous les gadgets hors de prix de l’époque (Elvis avait appris que le Président Johnson regardait 3 télévisions à la fois, donc il avait voulu la même chose…). Mais la maison reste une agréable maison de famille de l’époque. On a aussi vu tout le mythe et la folie qui entourent le King (apparemment, il signait des chèques à tout va). C’est aussi un business : la maison est une exposition ; pour avoir accès aux autres il faut payer. Et il y en a plein : Elvis et Hawaii, Elvis Sincerly, ses voitures, ses avions, le studio d’archives,… Le rêve pour les fans !

On s’est ensuite rendu aux studios Sun. Considéré comme le lieu de naissance du Rock’n’roll, le Studio de Sam Philipps a vu des artistes plus que mythiques chanter dans ses murs : Elvis Presley, B.B. King, Rufus Thomas, etc. C’est assez impressionnant de se retrouver dans ces murs… On passe un moment à admirer la photo du Million dollar quartet. Cette photo montre Johnny Cash, Jerry Lee Lewis, Carl Perkins et Elvis qui se sont retrouvés un jour par hasard au studio Sun. Ces 4 icônes musicales ont commencé à improviser ensemble autour d’un piano et Sam Philipps (patron du Sun) a laissé les micros allumés… Cet enregistrement aurait pu rapporter un million de dollars mais Elvis avait déjà signé dans une autre maison de disque… Cet endroit est notre coup de coeur de Memphis ! Une journée bien musicale donc qui s’est terminée en rentrant illico à la maison pour échapper aux premiers flocons de neige. Tout s’est fini autour d’un bon bolo avec des produits d’un supermarché bio ! Miam !

Le second jour, nous nous sommes réveillés et la ville était paralysée. Une bonne couche de neige couvrait la route et les jardins. Belle vue. Par contre, impossible de bouger. Ils ne sont tellement pas habitués à la neige que quand il neige, rien n’est prévu, tout le monde reste chez soi, les écoles ferment, aucun magasin n’est ouvert. Nous nous sommes donc pris une petite journée de repos !

Le jour suivant, (le jour de l’annif de Jay youhou!) nous sommes allés au musée du rock. Super intéressant mais hyper dense. Des centaines de noms balancés dans tous les sens, des musiques qui sortent de partout ! Bien mais fatiguant donc ;-)

Ensuite nous sommes allés faire un tour sur la fameuse Beale Street, la rue historique de Memphis. Le bar de B.B. King nous faisaient de l’oeil et nous n’avons pas été déçus (un tout petit peu quand même par le côté business mais bon…) : un chouette groupe et une chope fraiche ! Nous avons aussi été jeter un coup d’oeil au fameux Rum Boogie cafe, super déco !

Petit souper en amoureux pour finir cette journée d’anniversaire !

Nous avons fini notre séjour à Memphis en allant voir le Mississippi et par la visite du musée des droits civiques en l’honneur de Martin Luther King. Nous vous en avons déjà parlé dans l’article I have a dream. Notre sac de vinyles s’est aussi un peu alourdi par une visite au magasin Shangri-la. Dernière découverte de Memphis, le fastfood Hooters. Nous cherchions juste un endroit où il y avait du Wifi et un petit quelque chose à grignoter avant notre bus et nous sommes tombés sur un sportbar/fastfood où les serveuses sont habillées très court et très décolleté… L’Amérique dans toutes ses contradictions…