Cette phrase résonne dans nos têtes comme si nous étions à ce célèbre discours de Martin Luther King.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Martin L. King est un pasteur afro-américain qui a milité de manière non violente pour les droits civiques des Noirs aux USA, dans les années 50-60. Il n’y a pas si longtemps finalement.
Nous vous parlons de lui car Memphis est tristement connu pour avoir été le lieu d’assassinat du Docteur King en 1968. Quelques décennies plus tard, par revanche sur cet acte violent, ledit motel a été transformé en musée des droits civiques en sa mémoire, au coeur même du motel. Nous avons été le visiter, affrontant la neige et le vent glacial frappant actuellement Memphis :-).
Nous avons déjà évoqué la période de l’esclavage et l’abolition en 1865. Cette dernière n’entraîna pas une harmonie raciale, bien au contraire, elle entraîna une véritable ségrégation, surtout dans les Etats du Sud. Elle sera même institutionnalisé dans les lois de Jim Crow (le nom vient du 1er acteur blanc à se produire sur scène déguisé en Afro-Américain, donc en se noircissant le visage ; le terme est resté lié de manière péjorative aux Noirs américains). Ces lois permettaient une société separate but egal – séparée mais égale. Concrètement, certains lieux étaient réservés aux gens de couleurs, d’autres aux Blancs (salles d’attente dans les gares, écoles, coiffeurs, hôpitaux…). On ne se mélangeait pas. Se marier voire vivre ensemble était strictement interdit. Mais au-delà de la séparation, l’infériorité des Noirs était clairement assumée, et cela entraînait de graves discriminations dans le quotidien. Dans les bus, les Noirs devaient céder leur place aux Blancs. En justice, face à l’accusation d’un Blanc, un afro-américain n’avait aucune chance au tribunal. Les Noirs étaient des « citoyens de seconde zone » et vivaient dans une grande précarité.
Ces derniers faisaient également face à un racisme évident et à des actes de violence, notamment menés par le Ku Klux Kan (KKK), une organisation extrémiste qui croyait en la « suprématie blanche » et organisait de nombreux lynchages contre les gens de couleur.
Dans un tel contexte, on n’est pas étonné de voir des boycotts et protestations se mettre en place. Dans le combat pour l’égalité, on a pu admirer le courage de Rosa Parks, habitante afro-américaine de Montgomery – non pas à Bruxelles :-), qui refusa de changer de place pour céder la sienne à un Blanc. D’autres suivront son exemple comme ces 4 étudiants qui s’installeront plusieurs jours de suite dans le même restaurant sans pour autant pouvoir être servis. On remarque que la lutte pour l’égalité selon Dr. King avait pour véritable stratégie : le boycott, et jamais la violence. Certains mouvements dégénérèrent, comme des marches ou des actions de militants. La marche de Selma en 1965 nous a particulièrement marquée pour la violence des policiers envers ces militants pacifistes. On parle du Bloody Sunday. D’autant plus que le KKK assassinait froidement les sympathisants, quelle que soit leur couleur.
Quelques années auparavant, Martin Luther King s’était détaché comme grand leader de ce mouvement pour les droits civiques en soutenant toutes ces actions et en organisant une grande marche à Washington en 1963. C’est là qu’il enflamma les foules avec son discours : I have a dream. Kennedy le soutint durant ses années de présidence, il le sortit même plusieurs fois de prison. Ses efforts furent bientôt récompensés par de nouvelles lois anti-ségrégation et permettant aux Noirs de voter mais Martin Luther King ne pourra pas vivre la concrétisation de son combat puisqu’il fut assassiné au balcon de sa chambre d’hôtel en 1968. La suite de notre visite dans le musée est la chambre du pasteur, avec la tasse de café et les papiers en désordre encore là. Etre en ces lieux est particulièrement interpellant. On se questionne alors beaucoup sur les motivations du tueur et s’il a été condamné. Le potentiel tueur, James Ray a été arrêté quelques jours plus tard à Londres avec une arme et de faux papiers sur lui – quel boulet. Il sera condamné pour l’assassinat du pasteur mais n’avouera jamais son crime notamment afin d’éviter la peine de mort. On suppose aujourd’hui qu’il a exécuté Martin Luther King pour un somme d’argent, et non par motivation personnelle. Mais on ne saura jamais ce qui s’est réellement passé.
Ce qui est sûr c’est que Martin Luther King, et tous ces militants à qui le musée rend bien hommage aura permis de faire un grand pas dans la lutte pour l’égalité.