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« I have a dream »…

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Cette phrase résonne dans nos têtes comme si nous étions à ce célèbre discours de Martin Luther King.

Pour ceux qui ne le connaissent pas, Martin L. King est un pasteur afro-américain qui a milité de manière non violente pour les droits civiques des Noirs aux USA, dans les années 50-60. Il n’y a pas si longtemps finalement.

Nous vous parlons de lui car Memphis est tristement connu pour avoir été le lieu d’assassinat du Docteur King en 1968. Quelques décennies plus tard, par revanche sur cet acte violent, ledit motel a été transformé en musée des droits civiques en sa mémoire, au coeur même du motel. Nous avons été le visiter, affrontant la neige et le vent glacial frappant actuellement Memphis :-).

Nous avons déjà évoqué la période de l’esclavage et l’abolition en 1865. Cette dernière n’entraîna pas une harmonie raciale, bien au contraire, elle entraîna une véritable ségrégation, surtout dans les Etats du Sud. Elle sera même institutionnalisé dans les lois de Jim Crow (le nom vient du 1er acteur blanc à se produire sur scène déguisé en Afro-Américain, donc en se noircissant le visage ; le terme est resté lié de manière péjorative aux Noirs américains). Ces lois permettaient une société separate but egal – séparée mais égale. Concrètement, certains lieux étaient réservés aux gens de couleurs, d’autres aux Blancs (salles d’attente dans les gares, écoles, coiffeurs, hôpitaux…). On ne se mélangeait pas. Se marier voire vivre ensemble était strictement interdit. Mais au-delà de la séparation, l’infériorité des Noirs était clairement assumée, et cela entraînait de graves discriminations dans le quotidien. Dans les bus, les Noirs devaient céder leur place aux Blancs. En justice, face à l’accusation d’un Blanc, un afro-américain n’avait aucune chance au tribunal. Les Noirs étaient des « citoyens de seconde zone » et vivaient dans une grande précarité.

Ces derniers faisaient également face à un racisme évident et à des actes de violence, notamment menés par le Ku Klux Kan (KKK), une organisation extrémiste qui croyait en la « suprématie blanche » et organisait de nombreux lynchages contre les gens de couleur.

Dans un tel contexte, on n’est pas étonné de voir des boycotts et protestations se mettre en place. Dans le combat pour l’égalité, on a pu admirer le courage de Rosa Parks, habitante afro-américaine de Montgomery – non pas à Bruxelles :-), qui refusa de changer de place pour céder la sienne à un Blanc. D’autres suivront son exemple comme ces 4 étudiants qui s’installeront plusieurs jours de suite dans le même restaurant sans pour autant pouvoir être servis. On remarque que la lutte pour l’égalité selon Dr. King avait pour véritable stratégie : le boycott, et jamais la violence. Certains mouvements dégénérèrent, comme des marches ou des actions de militants. La marche de Selma en 1965 nous a particulièrement marquée pour la violence des policiers envers ces militants pacifistes. On parle du Bloody Sunday. D’autant plus que le KKK assassinait froidement les sympathisants, quelle que soit leur couleur.

Quelques années auparavant, Martin Luther King s’était détaché comme grand leader de ce mouvement pour les droits civiques en soutenant toutes ces actions et en organisant une grande marche à Washington en 1963. C’est là qu’il enflamma les foules avec son discours : I have a dream. Kennedy le soutint durant ses années de présidence, il le sortit même plusieurs fois de prison. Ses efforts furent bientôt récompensés par de nouvelles lois anti-ségrégation et permettant aux Noirs de voter mais Martin Luther King ne pourra pas vivre la concrétisation de son combat puisqu’il fut assassiné au balcon de sa chambre d’hôtel en 1968. La suite de notre visite dans le musée est la chambre du pasteur, avec la tasse de café et les papiers en désordre encore là. Etre en ces lieux est particulièrement interpellant. On se questionne alors beaucoup sur les motivations du tueur et s’il a été condamné. Le potentiel tueur, James Ray a été arrêté quelques jours plus tard à Londres avec une arme et de faux papiers sur lui – quel boulet. Il sera condamné pour l’assassinat du pasteur mais n’avouera jamais son crime notamment afin d’éviter la peine de mort. On suppose aujourd’hui qu’il a exécuté Martin Luther King pour un somme d’argent, et non par motivation personnelle. Mais on ne saura jamais ce qui s’est réellement passé.

Ce qui est sûr c’est que Martin Luther King, et tous ces militants à qui le musée rend bien hommage aura permis de faire un grand pas dans la lutte pour l’égalité.

Sur la route des plantations…

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On a tous en tête ces images vieillies de demeures majestueuses du XVIIIe et XIXe siècle posées au milieu de champs de coton ou de canne à sucre au bord du fleuve Mississippi. Autant en emporte le vent, ou plus récemment 12 years a slave, nous content une époque importante de la région sud des Etats-Unis. Une époque contrastée par la réussite, le faste et l’art de vivre de ces familles blanches et le mode de vie et de travail difficiles imposés aux esclaves dans les plantations.

Des propriétaires blancs ont fait fortune en exploitant des parcelles de terre le long du fleuve Mississippi. Dans le sud où nous étions, ils cultivaient de la canne à sucre, plus au Nord, vers l’Etat du Tennessee c’était plutôt du coton et ailleurs, du riz. La terre était propice à la culture et le fleuve était une véritable autoroute pour acheminer les récoltes dans le pays ou ailleurs. Ces propriétaires n’auraient pas pu faire fortune comme ils l’ont fait sans le travail fourni par leurs esclaves. On estime que plusieurs millions d’Africains ont été arraché de leur terre d’origine – principalement d’Afrique de l’Ouest et du Congo –, amenés par bateau aux Etats-Unis et vendus à ces exploitants. Les plus robustes travaillaient dans les champs, d’autres comme domestiques. La richesse d’une famille dans les plantations s’évaluait aux recettes économiques mais également au nombre d’esclaves qu’elle possédait.

La région que nous avons visitée a été particulièrement rentable au début des années 1800, augmentant considérablement le besoin en main-d’oeuvre. Le chiffre d’esclaves a quadruplé dans les 30 premières années de ce siècle faisant de la Nouvelle-Orléans un des marchés les plus importants du pays. Ici, le climat est humide et le travail dans les cannes à sucre usant. Les propriétaires achetaient donc des hommes dans la force de l’âge, quitte à briser des familles.

C’est avec ces quelques connaissances que nous nous sommes rendus à deux plantations afin d’en apprendre davantage sur la vie à l’époque et sur l’histoire de l’esclavage qui emprunte encore durement la société américaine du sud. La plupart de ces demeures n’ont pas tenu le coup et sont restées longtemps à l’abandon mais certaines se dressent encore majestueusement le long du fleuve et délivrent aujourd’hui les secrets de l’époque.

Nous avons visité « Laura Plantation ». Laura est l’arrière-petite-fille du fondateur de la plantation. Elle est décédée il y a une cinquantaine d’années. Grâce à ses mémoires écrites pour ses enfants, nous pouvons retracer 200 ans d’histoire familiale. Dans leur magnifique maison colorée et créole, on découvre tout un univers de bourgeoisie et de prospérité, de traditions familiales et de succession. Laura est née dans ces lieux et elle a vu sa grand-mère traiter durement les esclaves qui ne travaillaient pas assez à son goût ou tentaient de s’évader vers une vie meilleure. Laura a également connu la Guerre de Sécession et l’abolition de l’esclavage en 1865. C’est un grand tournant dans l’histoire, les esclaves étaient des hommes libres. Mais libres de quoi ? L’amendement condamne le statut d’esclave mais ne donne aucun moyen de garantir l’autonomie de ces nouveaux affranchis. Libres de partir, de ne jamais trouver un autre travail et d’être séparé de leur famille et amis ? Elle raconte que la plupart sont restés travailler pour sa famille et bientôt pour elle. Derrière cette belle demeure, on peut encore voir quelques cases où étaient logés les esclaves dans des conditions très rudimentaires.

Après ce premier aperçu, nous avons souhaité approfondir encore le sujet en allant visiter la « Oak Alley Plantation », la plantation à l’allée de chênes. Très célèbre pour son allée de chênes de 300 ans, la plantation est magnifique. D’une blancheur éclatante, la maison est devancée par une allée d’arbres qui étirent leurs bras tortillants formant ensemble une voûte naturelle. Ici, c’est un autre style de visite. Les guides sont habillées avec des robes de l’époque et le faste et le luxe sont choquants. L’été, pour véhiculer un peu d’air frais, on plaçait un bloc de glace au milieu de la table. Ces blocs de glace étaient acheminés par bateau et coûtaient un bon paquet de dollars. On sent également tout le mépris et la vie dure qui était imposés aux esclaves de l’exploitation. On les soupçonnait de voler de la nourriture dans les plats durant le voyage entre la cuisine et la salle à manger, alors on les obligeait à siffler sur le trajet. Toute la visite nous parlera de cette famille et d’anecdotes dites « croustillantes », mais nous n’y avons pas prêté beaucoup attention. Par contre, nous avons apprécié l’exposition sur la vie des esclaves de cette plantation. Les méthodes de travail étaient particulièrement violentes et on prenait peu soin de leur santé et de leur moral. Seul un esclave s’en tira mieux que les autres, le chouchou de la maîtresse des lieux, qui reçu sa liberté avant les autres et fut permis d’acheter celle de sa femme. Il resta malgré tout enchaîné à la plantation car ses fils y travaillaient.

Une partie importante de l’histoire des Etats-Unis repose sur cette période sombre de la région. On sait que si le président Lincoln a aboli l’esclavage ce n’est pas que par idéalisme c’était surtout par stratégie pour affaiblir le sud, et les descendants des esclaves noirs affranchis vivent encore dans ce pays, et luttent encore tous les jours pour avoir les mêmes droits que leurs voisins. Il y a peu, encore au XX eme siècle, ils devaient encore céder leur place dans le bus pour un blanc et n’avaient pas le droit de vote. Le racisme et la colère grondent encore, et ces lieux d’histoire sont importants pour que tous comprennent les enjeux d’un passé si douloureux.

Balades à la Nouvelle-Orléans

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On s’est pas mal baladé pendant notre semaine à la Nouvelle-Orléans. On a bien sûr commencé par le Quartier français.

Un guide nous a expliqué que seul le quartier français existait à l’époque de la création de la Nouvelle-Orléans. Les Français n’avaient asséché que cette partie des marais qui d’ailleurs entouraient totalement le vieux carré. Mais il y a plein d’endroits à voir à la Nouvelle-Orléans.

Nous avons poussé notre balade jusqu’au Garden District. Bon là on a clairement quitté la Nouvelle-Orléans populaire pour rentrer dans les beaux quartiers. De vieilles maisons que certains considèrent comme les maisons historiques, typiques du Sud des Etats-Unis les mieux conservées. Majestueuses et entretenues à la perfection, ces grandes demeures aux couleurs pastels sont pourtant souvent vides. De vieux arbres centenaires dont les énormes racines ont clairement gagné leur combat contre le béton et ont transformé les trottoirs en montagnes russes avec le temps. Et un calme qui règne dans le quartier et qui lui donne une ambiance de machine à remonter le temps. On a vraiment aimé se balader dans ce quartier. Et on a même croisé la maison où a été tourné le film « Benjamin Button » avec Brad Pitt.

Autre quartier, autre ambiance, le fameux quartier Tremé. Il a même sa série TV américaine (on la cherche toujours dans les magasins). Tremé est historiquement le quartier des « personnes de couleur libres ». Il est considéré comme le coeur historique de de la culture afro-américaine et créole de la Nouvelle-Orléans. La place Congo revêt une importance toute particulière : c’est l’endroit où les esclaves se réunissaient le dimanche pour danser et renouer les liens avec leur culture africaine. Ils se rassemblaient en cercles selon leur culture d’origine et entonnaient des chants et des danses de leur région d’origine.

Nous nous sommes baladés dans ce quartier avec une guide, une académique spécialisée dans ce quartier et sa culture. Nous avons commencé par le parc Louis Armstrong, où se situait la place Congo. La guide nous a expliqué qu’il avait fallu raser une partie du quartier pour le construire et que son inauguration avait pris des années, des décennies même, de retard. Nous nous sommes ensuite baladés dans le quartier de Tremé. De petites rues, plein de couleurs, qui rappellent les maisonnettes de Haïti. Des maisons appelées shotgun, et d’autres un peu plus cossues. Notre guide (super intéressante) nous explique que le quartier est en train de se « gentrifier », c’est-à-dire que beaucoup de gens aisés viennent s’y établir. Le problème c’est que cela détruit la culture de ce quartier et les habitants d’origine perdent beaucoup dans la bataille. Par exemple, une promotrice a fait fermer un club historique de jazz (l’un des plus vieux du quartier où ont commencé des artistes comme Kermitt Ruffins) parce que le « bruit » dérangeait les nouveaux habitants du quartier.

Cette gentrification, nous avons pu l’observer le lendemain en nous rendant à la messe gospel de Tremé. Petite parenthèse au sujet de cette expérience. L’Eglise est assez grande et est remplie. Quand nous arrivons, une dame nous indique nos places. On observe vite ce grand mélange de gens de toutes origines, des Noirs, des Blancs, des Latinos, etc. Tout le monde est sur son 31. Ce qui frappe, c’est l’aspect « conversation » que cette messe prend. Le prêtre parle et tout le monde marmonne ou chante pour lui répondre. Des tambourins sont distribués dans l’Eglise pour ceux qui veulent ajouter un peu de rythme aux paroles. Les chants sont entonnés par une chorale assez nombreuse qui compte notamment quelques très bons chanteurs. Un sax et un piano sont là pour les accompagner. C’est clair, c’est une autre ambiance que chez nous…

Revenons au quartier de Tremé. En nous baladant, nous passons par le fameux club Candlelight Lounge, connu pour être le QG de Kermitt Ruffins et du Treme Brass Band. La guide nous fait rentrer. Ambiance tamisée, une vingtaine de personnes dont des enfants qui jouent près des instruments du Brass Band. On nous accueille avec chaleur, on nous sert la main en nous expliquant avec fierté à qui nous avons l’honneur, on nous sert à manger (le fameux Jambalaya et le poulet frit). On nous explique qu’il s’agit en fait d’un enterrement. Traditionnellement dans leur culture, les « fêtes » qui accompagnent les enterrements sont souvent divisées en deux parties. Le groupe qui inévitablement se joint à la fête, les « Second Lines » (parce qu’ils se placent en seconde ligne dans la procession, juste après les familles) jouent des airs tristes, de deuil. Puis dans une seconde partie, la fête reprend le dessus et il s’agit alors de se remémorer les bons moments avec le défunt. Nous sortons du Candlelight en disant au revoir à nos hôtes d’un moment.

Durant la suite de notre balade, la guide nous montre un grand X rouge peint sur le mur d’une maison. En fait il a été tracé par l’armée juste après Katrina, qui a touché Tremé. Des chiffres entourent la croix : ce sont les nombres de morts, de chiens et chats retrouvés dans la maison, un code pour savoir si la maison doit être détruite ou pas… On se souvient de l’intervention très, très tardive des autorités et du scandale que cela avait soulevé.

On termine notre visite par l’Eglise où nous nous sommes rendus le lendemain pour la messe gospel. Une croix en métal est posée à côté de l’Eglise. Le prêtre de cette Eglise a fait construire ce mémorial en mémoire des esclaves qui ont souffert ici. Il a même adressé des excuses officielles mais s’est rapidement fait muter ailleurs…

Une chouette visite très intéressante qui nous a donné envie de regarder la série !

New Orleans, berceau du Jazz

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La Nouvelle-Orléans…

Ce nom tout le monde le connait et pour beaucoup, il est indissociablement lié à la musique. Et pour cause, c’est là qu’est né le jazz. C’est très abstrait de dire cela ; ça l’est moins si on précise que c’est là que sont nés Louis Armstrong, King Oliver, Sidney Bechet ou encore Jelly Roll Morton.

A la Nouvelle-Orléans, la musique est omniprésente. Dans chaque magasin, chaque voiture, … et dans les rues. Nous sommes arrivés par Bourbon Street, la rue la plus connue de Nola (surnom de la Nouvelle-Orléans). C’était la rue historique où le jazz s’exprimait. Aujourd’hui, la rue est remplie de bars racoleurs, de boites des striptease, de touristes bourrés, de jeunes musiciens à l’air paumé à la recherche d’un endroit où dormir, une odeur qui n’est pas sans nous rappeler notre chère Casa de Louvain-la-Neuve (un cercle étudiant qui sent la bière et le vomi)… Bref, pas une ambiance de rêve. La musique qui sort des bars de cette rue est diverse, pas mal de musique commerciale de type NRJ, mais aussi, plus loin sur Bourbon Street, de la musique live, du rock et un peu de jazz.

Autour de cette rue, on trouve ce qu’on appelle le vieux carré ou le quartier français. Certaines rues, beaucoup plus calmes, sont super mignonnes. N’en déplaise aux Français, plus rien n’est de leur époque ici, l’architecture est principalement espagnole. On mentionne les Français parce qu’ils ressentent un attachement particulier pour cet endroit. Pour eux, la ville est tout simplement française. Le Routard nous a d’ailleurs bien fait rire (et parfois même un peu agacé) en trouvant notamment scandaleux de ne pas trouver davantage de journaux en français. La ville, il est vrai, a été créée par les Français et les guides que nous avons rencontré nous ont expliqué que la ville est davantage européenne qu’américaine. Mais on y a vu un tel métissage qu’on ne peut décidément pas dire que cette ville est française. Pour revenir au quartier français, on a adoré certaines rues, très calmes, avec une architecture toute particulière, des couleurs pastels, des maisons à taille humaine, bref une ambiance très agréable. Nous avons même eu l’occasion de voir la ville baignée dans le brouillard, la magie est encore plus forte.

Autre endroit, autre ambiance, bien différente de Bourbon Street : la Frenchmen Street. Ici, le jazz est roi. De nombreux clubs (certains mythiques) s’entassent là et affichent fièrement le programme du mois. La population est aussi différente, plus distinguée, sophistiquée et aussi plus avenante. On a d’ailleurs commencé par un très chouette petit bar, le Spotted Cat. Un chouette (et très bon) groupe de jazz, Meschiya Lake & The Little Big Horns, jouait là ce soir et on s’est directement mis dans le bain. La chanteuse, tout droit sortie des années 50, mettait une bonne ambiance et le niveau des musiciens était juste excellent ! Un excellent début donc.

On parle souvent de lieux mythiques du jazz quand on parle de la Nouvelle-Orléans. Le Preservation Hall en est un et pas des moindres : il est le temple du jazz traditionnel de la Nouvelle-Orléans. Fondé dans les années 60 pour préserver ce type de jazz, nous avons pu vérifier qu’il tient toujours son rôle. Une file d’une heure, 3 sets par soir, une petite salle un peu miteuse mais très intimiste, et un groupe jouant sans micro. Nous n’avons pas trouvé plus traditionnel. Et c’était génial ! Le set d’une heure est passé à une vitesse… Et on a l’impression d’avoir assisté à un moment unique…

Les soirs suivants, nous avons ensuite écumé les bars/clubs de jazz.

Le Fritzel’s avec Tom Fischer and Friends, le Blue Nile où nous avons fait la connaissance avec le showman Kermit Ruffins qui nous a offert un spectacle de ouf ;-) accompagné de James Winfield, le « Sleeping Giant » et d’une chanteuse à moitié (littéralement) nue.

Certains jours, nous retournions au Spotted Cat en fin de journée. On y a vu des groupes de niveaux bien différents mais l’ambiance était toujours cool !

Les morceaux qu’on a découverts et aimés : D’abord, le grand « St James Infirmary Blues », « Docteur Jazz », « When You’re Smiling », « On the Sunny Side of the Street » et plein d’autres.

On a aussi fait un tour au Louisiana Music Factory, une institution de la Nouvelle-Orléans, et où nous (heu Jay a) avons craqué pour quelques vinyles, Bechet, Elvis, Armstrong… !

On a vraiment adoré l’ambiance de cette ville et la musique qui sort de partout… On reviendra, c’est sur !

 

L’expérience Greyhound

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Bienvenue aux States ! Au royaume de la voiture, des échangeurs gigantesques s’entortillant à perte de vue et de distances titanesques pour aller d’une ville à l’autre. Très clairement les américains privilégient la voiture pour se déplacer au quotidien ou parcourir le pays. Elle représente ici la liberté individuelle absolue, la facilité d’aller d’un point à un autre. Tout s’organise autour des voitures : parkings à foison, quantité de loueurs, carburant bon marché, restaurants drive in partout, larges avenues – parfois 5 bandes ! – et parfois même suppression des trottoirs pour ajouter une voie de circulation.

Ceci n’est clairement pas notre mode de vie en Belgique. Les distances sont plus courtes, les transports en commun – malgré leurs défauts – couvrent une grande part du territoire et la tendance « green » ainsi que les interminables travaux et bouchons nous poussent à penser au train ou au vélo. Pour tout vous dire, nous n’avions pas beaucoup réfléchi à notre moyen de transport aux USA, si ce n’est éviter l’avion. Or, nous avons vite compris que tout était plus compliqué sans voiture. La plupart des grandes villes ont mis en place un service de transport, mais en général, ils se montrent peu fiables – on repense à nos aventures à Miami où l’attente des bus était interminable et aux trams de la Nouvelle-Orléans tellement rares et lents que plein à craquer. Quand au countryside – campagne, pas un bus à l’horizon.

Nous nous lançons donc dans le concept road trip à chaque fois que les transports sont inexistants. La location d’une voiture nous a permis de faire de nouvelles découvertes. La conduite des américains du Sud, tout d’abord, cool et calme. L’importance qu’ils mettent dans l’existence d’un pose boisson près du volant :-). Mais surtout, l’envers du décor, le paysage caché derrière le rideau des centres urbains : la campagne. On aime rouler dans les rues paisibles de petites villes ou petits villages perdus dans le vert des champs ou des forêts. Ces petites maisons plein pied, au bout d’une longue avancée de pelouse, le drapeau américain flottant au gré du vent, ces marais grisâtres en Louisiane, ces arbres centenaires au bord du Mississippi. C’est au bord de ces routes calmes que nous avons pu admirer les anciennes demeures des plantations du Sud, dont nous parlerons dans un autre article.

Mais malgré la primauté de la voiture, nous souhaitions traverser le pays avec la compagnie de bus Greyhound pour les grandes distances. Cette dernière relie toutes les grandes villes du pays et a peu de concurrents. Il existe également un train, mais il est peu fiable et très lent. Les bus Greyhound sont confortables et rapides. Ils sont également bon marché si on achète les billets sur internet. Le seul bémol sont les nombreux arrêts et les changements de bus. Surtout en pleine nuit… C’est déjà pas facile d’y passer une bonne nuit alors si on doit changer 2 fois de bus ! :-)

Mais la compagnie a mauvaise réputation ici. Elle est considérée comme la solution bas de gamme pour ceux qui n’ont pas de véhicule personnel. Il est clair qu’en prenant ces bus, nous avons pu constater que les passagers sont issus en grande partie de la couche plus pauvre de la population, en majorité afro-américaine. Dans ces bus, on peut sentir que le rêve américain et le mythe de la réussite pour tous ne concernent qu’une part de la population. Nous voyagerons encore avec Greyhound car ils nous permettent d’appréhender une autre Amérique, peut-être celle que l’on cherchait le plus à rencontrer et comprendre.

Faire dodo chez les habitants

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Après le départ des parents d’Adèle, nous avions encore une nuit à passer à Miami avant de débuter notre trip à deux aux USA. Mais où allions-nous loger ? Les auberges de jeunesse de Miami Beach étaient loin de nous promettre une nuit reposante avec des noms révélateurs comme Beach and Beer Hostel. Quant aux hôtels et motels dans le centre, le prix d’une simple chambre comportait 3 chiffres… Mais heureusement on nous avait parlé du Couchsurfing et d’Airbnb, deux réseaux d’habitants proposant une chambre dans leur maison. La différence entre les deux est que le premier est gratuit et uniquement basé sur la rencontre et l’échange, quant au deuxième les propriétaires proposent une chambre payante mais à des prix bien moindres que les hôtels. On avait donc trouvé une solution qui nous plaisait bien ! Et que nous n’allions pas tarder à utiliser intensivement. Elle nous permet de dépenser bien moins en logement mais surtout de faire de super rencontres.

Voici une petite mosaïque de rencontres et de tranches de vie…

Après avoir reconduit les parents d’Adèle à l’aéroport, nous voilà donc en route vers la maison de la famille de Cristina&Gonzalo. Cette famille latino nous a accueilli les bras ouverts dans leur appartement. Tous deux sont originaires d’Amérique latine. Lui est arrivé jeune à Miami, quant à elle, elle n’est arrivée qu’il y a quelques années et elle parle encore difficilement l’anglais. Leurs enfants adorables parlent espagnol à la maison et anglais à l’école. Gonzalo nous a beaucoup parlé de la vie à Miami. Il disait se sentir différent au vu de ses origines. Ne pas se focaliser sur le matériel et avoir d’autres valeurs. Pourtant, il n’a cessé de nous parler d’argent et de nous poser des questions sur les salaires et le prix de l’essence en Europe. On sent que c’est au coeur de leurs préoccupations à tous malgré tout. Cette maison débordait de vie, la petite Sam était adorable et ses parents nous ont dit que cela lui ferait du bien de voir toujours du monde débarquer à la maison. En effet, pas timide pour un sou elle nous faisait de grands sourires jusqu’aux oreilles. Nous avons été super heureux de partager cette soirée avec eux, nous avions perçu le côté latino de Miami mais cette soirée nous a fait rentrer dans un monde méconnu et passionnant.

Dans le pays cajun, Julia&Enis, un couple de retraités, nous ont accueilli dans leur maison paisible. Tout autour de cette dernière, des fleurs et des orangers (on a goûté, les oranges sont très bonnes!). Les cajuns ont la réputation d’être ultra accueillants, et bien, dans notre cas, c’est vrai! Enis, cajun catholique était un moulin à paroles et avait tellement d’histoires à nous raconter. Julia aime prendre soins de ses hôtes, elle prépare des confitures elle-même à déguster et sert un petit déjeuner qui réveille (pain perdu, saucisses, fruits…) ! Julia, cajun protestante était plus discrète et plus business, elle voulait que tout soit bien prêt pour nous. Julia et Enis parlent français mais un français très particulier : un peu québécois mixé à de l’anglais… En gros, il faut s’accrocher ! A l’époque, ce n »était pas bien vu de parler français, ils ont ressenti cette discrimination, notamment à l’école ou à l’armée. Enis nous a raconté que la cajun, méprisé depuis longtemps au moment où les Américains décident d’intervenir pendant la 2de guerre mondiale. De nombreux cajun sont enrôlés dans l’infanterie, rarement plus haut dans la hiérarchie militaire. Une fois le débarquement entamé, certains d’entre eux ont commencé à communiquer avec les habitants français de Normandie, très contents d’aider ces francophones venus d’ailleurs et de leur donner des renseignements. Les officiers américains ont vite remarqué cet atout qu’est la maitrise de la langue en territoire étranger. Ce qui fait que beaucoup de cajuns ont été promu « agents de renseignement » et sont rentrés très fiers au pays.

A la Nouvelle-Orléans, nous avons logé chez Evian dans son shotgun. C’est le logement typique créole qui est un ensemble de pièces en enfilade. Aucune n’est réellement séparée des autres, elles sont toutes reliées par un couloir. On nous a expliqué que le nom vient du fait qu’on pouvait tirer sur quelqu’un au fond de la maison en se postant à l’entrée. Charmant… Evian travaillait quand nous sommes arrivés, son ami Blake nous a accueilli et nous avons passé le début de soirée à papoter de la ville et de musique. Les jeunes se retrouvent facilement dans ces quartiers un peu excentrés au vu du coût élevé des logements dans les lieux phares de la Nouvelle-Orléans.

A Memphis, Jonathan&Alison nous ont accueilli dans leur maison, dans un quartier calme aux alentours de la ville. Ce jeune couple de Nashville est venu s’installer ici pour le travail et a acheté cette adorable maison. Jonathan adore cuisiner, toute la journée des odeurs de légumes grillés ou de cookies tout chaud s’échappent de la cuisine, et il n’a pas hésité à nous faire goûter de nouvelles choses. Ils adorent voyager et on parlera des heures de destinations lointaines… Je pense qu’on les a convaincu de venir faire un tour des abbayes en Belgique ! :-)

 

Le Sud

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La Louisiane… et le Sud des Etats-Unis.

L’une des étapes qu’on attendait le plus.

Pour la musique d’abord. Rappelons que c’est dans le Sud des Etats-Unis que sont nés les styles de musique qui ont fondé la musique moderne. Le jazz, le blues et son enfant le rock ‘n’ roll sont en effet à la base d’une grande partie de la musique que nous écoutons aujourd’hui. Et ce sont les Afro-Américains qui en sont les créateurs. Avant l’abolition de l’esclavage (qui soi-dit en passant n’a rien changé à la vie des Afro-Américains dans les plantations du Sud), les esclaves venant d’Afrique de l’Ouest et du Congo tentaient de garder un lien avec leur culture d’origine par la musique mais aussi avec une certaine notion de liberté. C’est d’ailleurs pour cela que les musique nées dans cette région, le jazz et le blues, accordent une place majeure à l’improvisation : c’était le moyen que les esclaves avaient trouvé pour se raccrocher à la liberté.

Et donc aussi pour l’histoire. Le Sud, ce sont les plantations, l’esclavage, la lutte pour les droits civiques, Martin Luther King… C’est aussi la guerre de Sécession (on ne dit pas que c’est le Sud qui a commencé hein… Il y a toujours débat à ce sujet) qui a opposé les Etats-Unis confédérés du Sud et l’Union du Nord au sujet de l’esclavage mais aussi d’intérêts économiques.

Cette région est passionnante ! Et on a hâte de commencer. Notre programme (toujours provisoire) : la Louisiane, la Nouvelle-Orléans, le pays cajun, la région des plantations autour du Mississippi, puis le Tennessee et Memphis. Après nous passerons au pays des cowboys, le Texas !

Premiers pas en NBA !

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Premier match de NBA !

Le sport a une place primordiale aux USA, on le sait. Le football américain, le baseball et le basketball sont les plus populaires. Et quand on voyage aux USA, il n’y a qu’à voir la place que les équipes locales prennent dans l’espace public pour s’en rendre compte.

Mais c’est autre chose de le vivre. Là, on se rend compte que les grands-messes footballistiques de notre plat pays sont de gentilles petites parties entre copains au terrain du village du coin en comparaison (facile à dire pour deux individus n’ayant jamais mis les pieds dans un stade à part pour aller voir un concert de musique). C’est juste que cela prend ici une toute autre dimension. Pour mieux expliquer cela on va vous parler de notre premier match en NBA. La NBA c’est juste le top mondial du basket. Simplement ce qui fait rêver les basketteurs du monde entier, y compris les basketteurs brainois ;-) .

Nous voilà donc occupés à regarder le All-Star Game, un weekend durant lequel la saison de NBA s’interrompt pour laisser la place entièrement au spectacle. Les meilleurs joueurs de la saison sont ainsi rassemblés autour de concours de lancer à 3 points, de dunks etc. Et nous décidons de prendre des tickets. Prochaine ville, Orlando ! On lit que l’ambiance y est excellente et après renseignements pris auprès de nos conseillers officiels brainois en basket, on prend des tickets pour le match Orlando vs Philadelphie !

Quelques jours avant le match, on reçoit plusieurs mails des Magics d’Orlando (le nom de l’équipe) qui nous remercie de venir et nous préchauffe pour le match. On arrive sur les lieux le jour-même et déjà l’ambiance est au rendez-vous devant la salle (qui est en fait une grande salle de concert, de sport et de plein d’autres choses). On est accueillis avec de grands sourires (gentillesse typique dont on ne se lasse pour le moment pas du tout!) et on se retrouve face aux cheerleaders officielles des Magics. Une petite photo souvenir et on va voir la salle. Waow ! Déjà la salle est grande mais en plus elle brille et s’allume de partout. Le grand porte-écran central comme on les voit dans les films diffuse des pubs, des messages et des analyses des joueurs d’Orlando. La salle se remplit petit à petit, beaucoup de familles (une grosse majorité en fait). Stuff, la mascotte locale est entourée aujourd’hui des mascottes d’autres équipes parce que c’est son anniversaire. Le show commence par (évidemment) l’hymne national américain. La salle s’éteint, une chorale d’une Université américaine vient entonner le chant sacré et toute la salle se lève et met la main sur le coeur… Y’a pas à dire, ça fait quelque chose ! Après une petite animation des mascottes et une introduction des joueurs avec les écrans qui mettent le paquet, le match commence. Et là toute la magie opère, le DJ met le feu, le commentateur, avec sa voix typique de commentateur de basket forte et chaude, assure. C’est très partial, logique on est chez les Magics. Mais c’est très clair. Le commentateur explose à chaque panier mis par les locaux et se contente de citer d’une voix lasse les joueurs qui marquent de l’autre côté. Des écrans sur les tribunes brillent dans tous les sens, ceux du centre montrent les ralentis des plus belles actions. On comprend vite que Nik VUUUUUUUUUUUUcevic est la star des Magics. Et quand il se met à dunker, la manière la plus spectaculaire de marquer un panier, la salle entière, se lève et hurle son plaisir. Les interceptions du ballons quand un joueur va marquer sont également beaucoup appréciées du public. Les temps morts sont comblés par des animations des mascottes très bien ficelées et très amusantes. Le match est serré, jusqu’au bout le suspense est entier. Les supporters sont de plus en plus chauds au fur et à mesure que les quarts-temps passent. Personne n’applaudit les paniers de Philadelphia (à part notre voisin, qui chuchote « bien joué » de temps en temps, mais on comprend qu’il vaut mieux être discret).

La place des pubs et de l’argent (comme d’ailleurs partout dans la société américaine) durant le match est frappante. Chaque ralenti diffusé sur les écrans est sponsorisé. Si les Magics mettent un certain nombre de 3 points, les fastfood sponsors offrent une assiette d’ailes de poulet gratuite ! Un avion gonflable et dirigeable se balade dans la salle aux couleurs d’une compagnie aérienne et l’un des gradins est réservé à… une voiture. Les marques sont aussi présentes à chaque petite animation ou pause. Impressionnant !

On ressort de plus de 2h40 de show, parce que c’est exactement ce que c’est, un grand spectacle, super contents. Une toute bonne expérience !

Prochaine étape, assister à un match de football américain !

10 jours de Floridattitude !

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Les parents d’Adèle sont venus nous chouchouter en Floride durant une dizaine de jours. Ils nous avaient concocté un petit tour floridien qu’on est pas prêts d’oublier !

Après l’étape Miami, nous avons mis le cap vers les Keys, à bord de notre bolide une belle Dodge rouge flashi flashante. Notre première journée de road trip nous fait découvrir une chose : le road trip aux USA n’est pas un concept, en fait, c’est juste une nécessité si on veut découvrir les richesses du pays. Pas ou peu d’autres transports prévus. Et il faut dire que la conduite américaine est reposante. On roule à son aise et on s’y retrouve plutôt bien même avec une simple carte routière – à l’ancienne oui oui – le chemin c’est quasiment tout le temps… tout droit ! Les Keys c’est un archipel d’îles tout au sud de la Floride, encerclé d’une barrière de corail et de mangroves. Un mélange de vert et de bleu. La mer à perte de vue, des pélicans lézardant au bord de la route… Les îlots ont été reliés par une route à plusieurs bandes, afin de développer ce paradis perdu. On se retrouve donc dans un environnement un peu apprêté et propret, mais les pieds dans le sable blond, la magie opère. On se fond complètement dans la culture américaine, on a loué une petite maison de vacances « typique » en préfabriqué, équipée de son barbecue et d’un grand parking où faire reposer choupette la Dodge. On s’y plait bien, on mange même un barbecue et des macaronis cheese comme les vrais :-). Dans la ville à l’extrême sud de l’archipel, Key West, on découvre de petites rues tranquilles où les maisons en bois style « ambiance début du siècle » nous transportent dans un autre temps. On imagine bien les habitants se poser dans leurs chaises en osier sur les balcons, le drapeau américain flottant au vent. On comprend qu’Hemingway se soit installé ici pour trouver de l’inspiration pour ses romans. Nous avons également eu l’occasion de visiter un refuge pour tortues de mer, qui se font régulièrement piéger dans les filets ou se font blesser par les bateaux et yachts parcourant les lagunes des Keys. Avant de quitter cet endroit ensoleillé – mais ne vous emballez pas l’eau est encore froide en cette saison – nous ferons du kayak en bord de mer pour découvrir la mangrove et la seagrass (milieu marin spécifique, il y a de l’herbe dans le sable).

Arrivée à Florida City ! La ville-étape à l’entrée des Everglades, un parc national protégé pour son écosystème et son milieu subtropical très riche. Les images qui nous viennent en tête : les Experts en airboat en train de poursuivre Mr X et un alligator, montrant ses crocs acérés. Et bien… C’est à peu près ça ! Dans les fermes, vous pouvez observer des alligators de tout près et les voir bronzer au soleil, mais en fait, ils sont partout : Au bord du sentier de votre balade. Dans les marécages, à quelques mètres de vous, leurs petits yeux brillants sortant juste à la surface de l’eau. Mais pas de panique, ceux-ci n’attaquent pas l’homme – à moins que vous le cherchiez… La nature est très variée dans le parc, on y voit des marécages, des mangroves, des plaines, des forêts. On s’y est pas mal baladé même si la notion de promenade diffère un peu entre nous et les Floridiens. Les panneaux annonçaient fièrement les promenades, pas plus longues que… 500m. Mais le spectacle valait la chandelle : au coucher du soleil, un paysage mauve-orange à l’horizon, des oiseaux très friendly – hérons, aigrettes, oiseaux-serpents, ibis blancs – et toujours cette tranquillité qu’offre la nature. Sans trop de touristes autour de nous, seuls le bruit des croassements des grenouilles et celui des feuillages quand un alligator ou un raton laveur se faufilait dans les buissons parvenaient à nos oreilles. Notre expérience du Airboat est aussi inoubliable ! Ces bateaux à fond plat semblent glisser sur l’eau et vont à une vitesse impressionnante. Très drôle, surtout quand le chauffeur fait des dérapages pour impressionner ses passagers. Mais quel boucan, il faut mettre un casque tellement ce bateau fait du bruit. Nous nous sommes faufilés dans des tunnels de végétation, avons observé des lamantins se promener près du bateau et des ratons laveurs engloutir la nourriture apportée par le « captain Bryan ». Encore, encore !

Notre dernière étape était la ville de Fort Myers sur la côte Ouest de la Floride. Après avoir passé la ville de Naples, vous y êtes presque. Mais il faut croire que notre Dodge rouge rêvait d’y passer du temps, car plusieurs fois on s’est retrouvé en route vers cette dernière, dans la mauvaise direction. Fort Myers ressemble à toutes les villes américaines qu’on a vues jusqu’à présent. De longues avenues bordées de magasins, fast food et quartiers résidentiels. On a cru un moment trouver un centre mais non, c’était juste une rue un peu différente. Nous y avons découvert la vie et les inventions de Edison et Ford, car ces deux amis avaient une maison de vacances d’hiver en bord de rivière ici même. Nous avons également rencontré des lamantins, grands éléphants de mer barbus, restant dans les eaux chaudes près d’une centrale durant les mois d’hiver. Mais le clou du spectacle dans la région ça a été notre journée sur l’île de Sanibel. Malheureusement nous n’avons pas pu y faire une balade en bateau car le vent – venu d’Arctique après avoir touché Boston- était trop fort et trop froid pour naviguer et apercevoir des dauphins. Mais nous y avons découvert des plages de sable blanc, une mer bleu-grise et une activité inédite : le shell picking. Des coquillages de tailles et de couleurs magnifiques venant des Caraïbes sont rejetés sur les plages, et en quantité tellement importante que c’est devenu le sport régional :-). Les petites mamys en vacances sont équipées de filets et farfouillent le sable pour trouver le plus gros, le plus beau des coquillages. Au début, on a bataillé pour trouver quelques modestes coquillages en creusant sur la plage, puis en fait, à certains endroits, c’était comme une caverne d’Ali Baba, il y en avait beaucoup. Fallait juste arriver à percer le secret en parlant avec une mamy gentille et pas trop compétitive. Aux bords de ces plages tranquilles, dans certains quartiers, on ne voit que des maisons de vacances pour les riches retraités, ou riches tout court. Certaines avaient même des airs de Maison Blanche de plage.

Tellement de choses à raconter, tellement de bons souvenirs déjà, tellement de réflexions sur cette société américaine que l’on pense connaître, à qui l’on pense ressembler même un tout petit peu, mais c’est un autre monde qui nous ouvre ses portes.

C’est tout tristes et perdus que l’on dit au revoir aux parents d’Adèle, mais c’est aussi tout excités de retourner sur la route et d’approfondir notre découverte du Sud américain.

Merci encore à tous les deux pour ce séjour de rêve à vos côtés… Vous nous manquez !

On the road again !