Archives pour la catégorie Indonésie

Quelques impressions indonésiennes…

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Il est difficile de parler d’ « impressions indonésiennes » pour un pays aux mille îles, aux multiples ethnies et cultures… Nous nous focalisons donc sur ce que nous avons eu la chance de voir, sur l’île de Java et de Bali. Il ne nous reste plus qu’à explorer ce vaste et incroyable pays dans de futures aventures ;-)

L’Indonésie attire de plus en plus les voyageurs… Et cela se justifie amplement ! Une nature luxuriante, des cratères et volcans, des fonds marins colorés, une culture et des traditions bien ancrées, des terres encore peu courues et préservées…

Le tourisme y est en plein essor… Bali profite depuis bien longtemps du tourisme, et a une belle renommée à travers le monde. On y croise beaucoup d’Australiens, mais aussi beaucoup d’Européens et d’Asiatiques venus se reposer au bord de ses plages de sable noir geai ou venus faire de la grimpette au sommet des volcans. On y trouve de nombreuses infrastructures, allant de la simple auberge de jeunesse où la bière locale coule à flots à des établissements luxueux où dès le réveil, on fait du yoga et quelques longueurs dans des piscines azurs…

A Java, c’est bien différent. Cette grande île développe son tourisme petit à petit. Certains lieux touristiques sont déjà bien rodés mais une grande partie de l’île est encore très authentique. On y croise peu de touristes et les habitants montrent une curiosité et une gentillesse inégalable envers les étrangers. De notre point de vue, les habitants de Java auront été les plus agréables et les plus souriants de tout notre tour…

Cet essor du tourisme a des conséquences positives sur l’économie du pays, mais peut s’avérer désastreux pour la culture et l’environnement… Nous l’avons perçu à Bali par exemple, où les indonésiens sont moins ouverts et sympas qu’à Java, peut-être un peu lassés et fatigués. Les îles Gili sont pour nous assez représentatives des désastres que peut engendrer le tourisme : une population lasse des exigences et du non-respect de certains touristes, des îles défigurées par des hôtels de béton et des magasins de souvenirs, et surtout une destruction de ces petits paradis à une vitesse grand V. Nous l’avons surtout perçu lors de nos sorties snorkeling. Les fonds marins sont détruits par le passage trop fréquent des bateaux, les touristes peu scrupuleux écrasent le corail avec leurs palmes et effraient les tortues en voulant les caresser ou faire un selfie en leur compagnie… Heureusement, on a pu voir aussi de chouettes initiatives de préservation de ces îles : sensibilisation sur les tortues, reconstruction du corail…

Nous croisons les doigts pour que ces petites îles aux mille couleurs et au doux son du muezzin restent intactes et préservées et qu’un tourisme durable et respectueux s’installe petit à petit… Car il est clair que la plupart des habitants de ces îles vivent de cela à présent, c’est leur gagne-pain et peut-être auraient-ils quitté l’île si elle n’attirait pas tant les touristes…

Un autre élément qui nous a particulièrement marqué durant notre séjour en Indonésie est d’y avoir été en plein Ramadan. Bali n’était pas concernée, car les habitants y sont majoritairement bouddhistes. A Java, par contre, l’Islam est la religion la plus pratiquée. On le voit tout de suite dans la rue… Même si on est loin du Moyen-Orient, les femmes portent des voiles colorés, il y a des mosquées à de nombreux coins de rue, le muezzin résonne dans la nuit… En pleine période de Ramadan, les pratiques religieuses étaient forcément renforcées. On entendait de nombreuses prières et appels aux fidèles. Les gens ne mangeaient pas durant la journée, ils attendaient le coucher du soleil. Il fallait donc, pour se montrer respectueux, éviter de manger et boire sous leurs yeux. C’était d’ailleurs toute une affaire parfois pour trouver une gargote ou un magasin ouvert durant la journée… Par contre, une fois la nuit tombée, il y avait énormément d’animation dans les rues et une odeur de viande grillée se dégageait des gargotes jusqu’aux petites heures. Une belle découverte et un bel apprentissage pour nous. La soirée de fin du Ramadan, les habitants avaient organisé un grand défilé, avec musique et danses… On imagine qu’ils ont ensuite célébré cela en famille, attablés autour de nombreux plats de fête !

Bien sûr, pour remarquer tout cela, il fallait s’y intéresser et ouvrir les yeux. Nous avons quand même vu deux touristes déguster des brochettes de viande dans un bus bondé à l’heure du midi et… en proposer à leurs voisines voilées ! Ils n’ont pas compris pourquoi elles ont refusé et rigolé après…

Java et Bali nous ont réservé tellement de belles surprises et de découvertes… Cette destination reste dans un coin de notre tête pour nos envies d’évasion futures car on en est certain, de belles rencontres et des panoramas à nous couper le souffle seront toujours au rendez-vous dans cet archipel infini…

Défi 16 : les sourires de Geneviève !

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Salut à tous,

Et voilà encore un défi relevé ! Geneviève nous avait défié d’immortaliser 6 sourires dans 6 pays différents ! Les voici !

Sous le soleil des Gili

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C’est donc sous un ciel plein de microscopiques cendres de volcan que nous sommes arrivés à Bali. Nous avons tout de suite senti le changement de style… Nous passions de Java, île musulmane comme quasi toute l’Indonésie, où les gens sont réellement adorables et souriants à un autre monde. Déjà l’architecture change du tout au tout. Les minarets sont remplacés par des statues typiques balinaises avec toutes les fioritures (un peu kitsch parfois). Mais le gros changement se révèle si vous choisissez de vous rendre autour de Kuta… Le repaire des touristes, pour la plupart Australiens, à la recherche de nourriture occidentale (des burgers en fait), de musique à fond, d’alcool, de strings sur la plage, et de plein d’autres raffinements du même genre. Et tout ça vraiment pas cher comparé au niveau de vie australien. A cela, il faut ajouter un petit côté « comme à la maison » : c’est pour ça qu’on croise plus de vendeurs de drapeaux de l’AFL (voir notre article sur le footy australien) que de pièces d’artisanat balinais et que plein de bars diffusent les matches. Les touristes se sentent tellement à leur aise que beaucoup se baladent avec une bière en main dans la rue comme s’ils se baladaient dans leur salon (la tenue vestimentaire est la même en tous cas). Une ambiance assez spéciale donc dans cette partie de Bali. On avait craint d’être envahi par la foule de touristes qui prennent leurs vacances à cette période mais en fait c’était plutôt calme. Nous soupçonnons un coup de pouce de notre pote le volcan.

Au programme pour les derniers jours en Indonésie : aller voir les fameux dragons de Komodo et se poser quelques jours sur les îles Gili.
Finalement nous avons du abandonner Komodo. Pas assez de temps pour tenter d’aller jusque là-bas en indépendant et les croisières proposées de 5 jours ne comprenaient que 2h sur Komodo…

Direction les îles Gili !
Changement d’ambiance ici. Pas d’énormes embouteillages comme à Bali : à Gili, pas d’engins motorisés. Seuls des vélos et quelques mobylettes électriques se joignent aux charrettes à cheval qui jouent les taxis. Ces trois îles ont été le paradis de routards fauchés dans les années 90. Depuis, ces îles ont connu un développement fulgurant… et donc pas mal de dégâts environnementaux. Heureusement des initiatives sont mises en place pour tenter de préserver ces petits paradis.

Nous trouvons assez rapidement un petit hôtel à l’intérieur de l’île, au calme, c’est-à-dire relativement loin des bars au bord de la mer. Nous avons donc passé une semaine dans ce petit paradis à profiter de la mer turquoise et de la plage. Mais aussi de la vie sous-marine ! Des milliers de beaux poissons de toutes les couleurs, des anguilles et mêmes de belles tortues nageant gracieusement des fonds marins à la surface pour respirer un petit coup. Nous nous sommes joints à un tour de snorkeling organisés sur les 3 îles Gili. Au début nous étions un peu craintifs en entendant le nombre de participants (de 30 à 50 sur un même bateau), mais vu que la moitié n’a plus quitté le bateau après avoir plongé une fois (pour bronzer ou pas satisfaits de ce qu’ils voyaient), cela a fait de la place dans la mer ! En nous éloignant un peu des groupes et en restant attentifs, nous avons ainsi pu nager juste à côté d’une belle grande tortue des mers et observer plein de superbes poissons. Une des 4 plongées de la journée se faisait même autour d’une barrière de corail, pleine de couleurs et de vie sous-marine. Bref les Gili valent le détour !

On retrouve ici un autre public que celui qu’on croise habituellement au fil de nos voyages. Les routards en mode sac-à-dos sont rares ; ce sont plutôt des jeunes à la recherche de bronzette et de grosses fêtes qui sont venus profiter de leurs vacances dans un endroit de rêve et pas cher. Et on les comprend, l’endroit fait rêver ! Assez intéressant de voir le choc entre ce village musulman qui tente de maintenir ses traditions et ses rites religieux et les hordes de touristes en petite tenue qui se baladent une bière à la main. D’autant plus que nous y sommes en plein période de Ramadan. Nous garderons en mémoire cette image des habitants de l’île fêtant la fin du mois de Ramadan en faisant une procession dans la ville, et les touristes oppressés par le fait qu’il faut attendre pour traverser la route.

Après avoir profité des repas sur la plage, du snorkeling, des Bintang bien fraiches, du calme de l’île (à certains endroits), nous voilà repartis pour de nouvelles aventures. Retour à Bali pour aller prendre notre avion… enfin si le volcan nous le permet. Apparemment il a recraché ses cendres dans le ciel et l’aéroport est de nouveau partiellement fermé. A suivre…

Le plein d’aventures à Java

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Notre premier pas en Asie se fera dans la chaleur humide de Jakarta, la capitale indonésienne. Celle-ci est une mégapole étouffante. Etouffante par le bruit de ses routes, par la hauteur de ses buildings mais surtout par son niveau élevé de pollution. En effet, Jakarta est constamment voilée par un nuage de pollution. Nous n’y passerons que quelques heures. Nous prendrons directement un train pour la ville de Jogjakarta (prononcez  Jogja), considérée comme l’âme de Java et l’épicentre de ses traditions. Une raison particulière nous pousse à rejoindre au plus vite cette ville : Nathan, le frère d’Adèle et sa copine, Nazaré y sont ! Après 8 mois de séparation, quelles retrouvailles ! Voici notre périple à 4 en quelques lignes…

Près de Jogja, se dresse le temple bouddhique de Borobudur. Tous vêtus de « l’uniforme » – une jupe mauve – nous avons admiré ses fresques, statues et avons gravi les nombreuses marches qui mènent au sommet du temple. De là, nous avions une vue imprenable sur les montagnes, les rizières d’un vert intense et les petits villages à l’horizon. Durant toute la visite, des familles indonésiennes de la région, voyant peu d’Occidentaux dans leurs contrées, nous ont demandé de poser sur leurs photos. Si le site du temple semble bien conservé, c’est surtout grâce aux travaux de rénovation. Menacé et endommagé de nombreuses fois par des éruptions volcaniques et même des attentats terroristes, il a subi de nombreux dommages en 1200 ans. Il a même du être reconstruit pierre par pierre !

Petit arrêt dans la ville de Solo, considérée comme une des villes les moins occidentalisées de l’île et surtout comme le coeur de l’identité javanaise. C’est ici, en visitant un palais, que nous avons appris que des sultans règnent encore sur certaines régions, aux côtés du pouvoir central. Malheureusement nous n’avons pas eu la chance de rencontrer le sultan :-). Nous avons arpenté les ruelles calmes et les marchés de tissus, avons goûté des fruits inconnus, avons admiré la belle mosquée où sont agenouillés les fidèles en cette période importante du Ramadan, et avons assisté à la confection des batiks, ces tissus traditionnels. Sans oublier ce concert de rock moderne en début de soirée, chanté par des jeunes filles aux jupes courtes et scintillantes, au milieu d’une fête foraine !

Pacitan est un petit village côtier loin de tout. Il y fait très calme, les ruelles sont bordées de fleurs colorées et les enfants roulent sur des vélos d’adultes en riant. La mer est secouée par une petite houle dans laquelle nous avons fait nos premiers pas en surf (pour voir nos exploits en vidéo, c’est ici) ! Durant toute une après-midi, nous avons essayé de nous lever sur la planche au milieu des vagues, tout en gardant l’équilibre. Pas évident mais on s’est vraiment bien amusé !

Nous prenons alors la direction de l’est de l’île et partons vers Malang. Nous y arrivons après une longue journée de bus et une escorte policière, venue nous secourir en voyant notre désarroi par rapport à l’organisation complexe des bus :-). Malang a conservé une bonne partie de son patrimoine colonial néerlandais, ce qui en fait une halte particulière. Nous avons déambulé dans ses petites rues pleines de charme : de vieilles demeures côtoient des maisonnettes colorées et délabrées, des vieillards sont assis sur de petits tabourets sur le trottoir, des dames poussent des petits étals de spring rolls et de raviolis, les lianes des arbres viennent caresser le béton des routes, une odeur enivrante nous submerge dans le marché aux fleurs… Mais nous n’avons pas fait que flâner à Malang, nous avons aussi organisé notre expédition dans les volcans !

Il était une heure du matin lorsque nous sommes montés dans le 4X4. Nous n’avions pas dormi mais nous étions tout excités ! Nous sommes arrivés vers 3h du matin à un point de vue sur le volcan Bromo. Il faisait nuit noire. L’attente dans la fraîcheur de la nuit a été longue, mais les premières lueurs nous ont encouragé à rester éveillés pour le spectacle. Et c’était magique… Dans un océan de brume, le cratère verdoyant de Bromo a commencé à se détacher à l’horizon. Plus le soleil grimpait dans le ciel, plus nous discernions ses courbes et son relief. Une fois le soleil vraiment levé, nous sommes allés au pied du cratère. Les paysages y sont grandioses et surréalistes, on se croirait dans un rêve, voire sur la lune ! La poussière au sol n’est que cendres et sable sombre. Il nous faudra gravir 200 marches pour monter sur la courbe du cratère près de Bromo, cratère qui fume encore. Pour tous les quatre, c’était la première fois que nous voyions un volcan actif. Le spectacle était saisissant et tellement menaçant. Ca fume, ça gronde… On n’avait pas envie de trop s’approcher. Notre journée s’est terminée par une petite promenade au pied d’une cascade et une visite dans une industrie de café. Après, nous nous sommes endormis… pour 4h. De nouveau, à une heure du matin, nous nous sommes levés pour l’ascension abrupte du volcan Kawah Ijen, à plus de 2000 m d’altitude ! C’est parti !

Depuis quelques jours, un volcan était en éruption non loin de Ijen. Dans la nuit, un spectacle magnifique s’est déroulé devant nos yeux : le volcan crachait des cendres et la lave rouge se réfléchissait dans son nuage. Un petit point rouge à l’horizon, mais qui a été un beau cadeau d’anniversaire pour Adèle. Après un long effort, nous sommes arrivés au coeur du cratère. C’est ici que l’on récolte le souffre. Des ramasseurs travaillent dans la fumée pour casser des morceaux de ce minerai jaune et remontent des sacs de près de 80 kilos sur leurs épaules. Nous les avons croisés sur notre chemin. Leurs conditions de travail sont révoltantes. Et notre présence ici ne fait que gêner leur ascension pénible vers la crête du volcan. On en croise des jeunes, des plus vieux. On entend à leur toux que la proximité du souffre et de la fumée fait souffrir leurs poumons. On nous explique qu’il s’agit pour beaucoup d’entre eux d’une solution temporaire en cas de perte d’un emploi. En bas, les émanations de souffre nous prenaient à la gorge. Nous avons mis un masque et sommes restés là quelques instants pour observer les dépôts de souffre liquides et les poches de méthane se dégager du sol dans un reflet bleuté. Quelques heures plus tard, le soleil s’est levé et s’est détaché de l’horizon dans des reflets orangés. Il a illuminé le coeur du cratère où git un lac bleu clair immobile. Nous avons profité de ces instants hors du temps avant d’entamer notre descente. Spéciale dédicace au guide le plus inutile du monde (nous avons quand même dû lui montrer où se trouvait le point de vue pour le lever du soleil…).

Notre dernière grande étape était la réserve naturelle de Baluran. Composée de forêts et d’une savane, elle est même appelée « la petite Afrique ». Sur le petit sentier et sur la tour d’observation, il était possible d’observer des buffles, des cerfs, des paons et un nombre impressionnant de singes. Il y a aussi une plage dans la réserve, qui s’est révélée déserte… Nous y avons loué des canoës, pour observer la mangrove et la vue sur l’île de Bali, à l’horizon. Nous avons également fait de nombreuses balades, nous sommes perdus dans la petite forêt, avons observé les yeux brillants des buffles dans la nuit…

Nous voilà bientôt à Bali, sur la plage de Kuta pour nos derniers moments ensemble. Ces deux semaines sont passés tellement vite ! Mais durant 24h, nous avons vraiment cru que ce séjour à 4 allait se prolonger. En effet, vous vous souvenez de ce volcan en éruption ? Celui que vous avez vu à la TV ? Et bien, à cause de son nuage de cendres, l’aéroport était fermé… Heureusement, il s’est calmé le jour du départ de Nathan et Nazaré, afin de les laisser s’envoler vers la Belgique. A dans quelques mois les poulets ! On n’oublie pas : le melon aux bougies pour l’anniversaire d’Adèle, les victoires écrasantes des Guillaume aux Mille Bornes :-), la terrible inflation de Baluran ainsi que notre balade nocturne, les nasi et les pop mie, le fruit poire-patate et Ratatouille :-) Merci pour tout !