Dans les steppes de Mongolie…

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Après quelques jours à Oulan Bator, la capitale pas super charmante de la Mongolie, en route pour les steppes…

Dans les steppes de Mongolie de Adèle et Jay que vous pouvez retrouver sur Vimeo

Plutôt que de choisir une agence touristique qui nous aurait guidé à travers les steppes, nous avons trouvé une association qui organise des voyages plus indépendants. En gros, le principe est qu’on est tout seul, sans guide ni traducteur, et qu’on va de familles de nomades en familles de nomades. Chaque famille nous aide à nous diriger vers la suivante. Et donc, pour se préparer un peu, nous devons suivre une petite formation. Bon, soyons honnête, cette formation (de 3h), ne nous a pas appris grand chose et a surtout servi au responsable de l’association (un Américain) de s’écouter parler pendant un long moment.

Le lendemain, nous voilà donc en route pour les steppes. Nous prenons un bus avec nos sacs et le petit bouquin fourni par l’assoc’ comportant des tas d’informations sur la culture des nomades, la façon de se comporter dans une yourte (très compliqué) et un mini lexique de phrases et de mots pour mener une conversation. Au fur et à mesure que nous nous éloignons de la capitale, nous voyons les signes de modernité s’évanouir pour laisser de plus en plus place à la nature. Nous arrivons à destination et nous faisons notre première rencontre : notre chauffeur et son buffle ! Il nous guide à l’intérieur du parc national de Terelj. La nature est splendide, les couleurs sont chaudes et nous avons de la chance : le soleil est au rendez-vous et pas un nuage ne vient lui voler la vedette. Nous traversons une rivière sur notre chariot tiré par le buffle puis une autre. Le « chauffeur » tente quelques mots en Mongole : pas évident. Il va falloir qu’on bosse ;-).

Nous arrivons finalement à la première yourte de notre périple. La yourte est l’habitat traditionnel des nomades. C’est cette sorte de chapiteau rond à la forme typique. A l’intérieur, tout est strictement organisé et il ne faut pas commettre d’impair. La yourte est toujours orientée sur un axe Nord-Sud et il faut se déplacer dans le sens des aiguilles d’une montre à l’intérieur. La place des invités est sur la gauche et la place du maitre des lieux au Nord. Au Nord-Est se trouve généralement un petit autel rassemblant les croyances chamaniques des peuples nomades. Cet autel est très important, nous y reviendrons. Notre hôte tente quelques mots en Anglais et nous sert une soupe, très bonne ! Attention, la prendre de la main droite et toujours finir ce que l’hôte nous sert. Nous tentons quelques mots en Mongole et notre hôte en Anglais. Nous nous baladons ensuite autour de la yourte jusqu’à une petite rivière et nous jouons un peu avec le chat de la famille. La nature sauvage nous encercle dans un silence apaisant. Ca fait un bien fou après la Chine !

Notre chauffeur de buffle est en fait celui qui va nous emmener à la seconde famille… à cheval ! C’est parti pour une looooongue balade à dos de cheval dans les steppes. Le rythme est soutenu, notre ami mongol sait que le chemin est long et nous pousse à ne pas trainer. Les paysages sont sublimes et les couleurs changent au fur et à mesure que nous avançons. Nous croisons quelques yourtes mais de moins en moins. Nous arrivons finalement chez la famille qui nous hébergera cette nuit. 3 génération de femmes, la grand-mère, la mère et sa petite dernière (2 ans) nous accueillent et nous installent dans la yourte des invités. Directement, on nous sert une sorte de pain-crêpe qu’on doit tremper dans une crème épaisse. Le tout avec du thé bien sûr. Nous partons à la découverte des alentours et nous nous baladons jusqu’à la rivière puis plus haut sur la colline qui nous offre une vue magique sur les lieux où la famille à élu domicile. Rien d’autre que ces quelques yourtes et la nature. Et les chiens de la famille qui se baladent avec nous. La grand-mère nous appelle et nous sert le repas du soir : des chaussons frits à la viande : gras mais super bons ! C’est que la vie au grand air ça creuse ! Un ado arrive à cheval et nous voyons qu’il a ramené le bétail autour de la yourte. Nos nouveaux amis nous demandent si on peut les aider. Elles doivent traire leurs vaches et ont besoin qu’on s’occupe de la petite pendant ce temps. L’ado nous propose de tester leurs arcs à flèches traditionnels. Nous passons la soirée avec lui et la petite qui devient de moins en moins timide. Le soir tombe et plus moyen de voir où les flèches atterrissent. Nous nous installons dans notre yourte pour la nuit pendant que l’ado nous prépare un feu : les nuits sont très fraiches par ici. Les bruits de la nature nous entourent et nous nous endormons au son du bétail, de la rivière et aussi des loups qui rôdent autour.

Le lendemain, après un bon petit déj (crêpes et miel) nous les aidons à rassembler les veaux et nous baladons encore un peu. La petite nous a adopté et ne veut plus quitter les bras d’Adèle. Elle adopte aussi très vite notre petit cahier et s’amuse avec un bic. Trop mignonne ! La grand-mère nous montre comment faire des noeuds typiques des nomades et insiste pour qu’Adèle essaie une tenue traditionnelle ;-).

Il est déjà temps de se remettre en route et nous nous installons avec toute la famille sur le chariot tiré par un buffle. La grand-mère va nous conduire jusqu’à la famille suivante, sa fille et le bébé montent dans une voiture en route pour aller plus vite. Nous discutons un peu avec la grand-mère qui a appris quelques mots d’Anglais. Elle nous explique que son mari est à l’hôpital et que sa fille est venue pour l’aider avec le bétail. Elle nous demande de guider le buffle parce qu’elle s’est blessée à la main. En gros, il faut frapper sur le cul du buffle quand il ne veut plus avancer et lui crier « avance » en Mongole. Evidemment, le choc des cultures est grand et pour nous, taper sur un animal n’est vraiment pas chose facile. Mais ici, la vie est rude et les familles dépendent de leurs animaux, ils les connaissent donc bien et font très attention à leur bien-être. Nous tentons de jouer le jeu mais nous n’y parviendrons pas tout-à-fait. La grand-mère rigole en nous voyant crier comme de vrais nomades pour faire avancer le buffle. Nous passons un agréable moment avec elle au rythme lent de notre moyen de transport.

Nous arrivons à la dernière famille en disant au revoir à notre nouvelle amie. Nous nous installons pour manger (de nouveau des chaussons à la viande). Nous comprenons vite que notre hôte est plus traditionnelle et nous déployons de grands efforts pour nous rappeler tout ce que nous avons appris pour ne pas la choquer. Le repas se termine et nous nous apprêtons à nous balader un peu autour de la yourte quand Jay commet l’erreur. En prenant son sac, il se baisse et tourne le dos à l’autel… La maitresse des lieux se met en colère et se met à nettoyer entièrement son autel. Pas d’excuses qui tiennent, nous partons nous balader. Nous ne reverrons son sourire que plus tard quand elle nous conduira à l’arrêt de bus. Pas évident !

Nous quittons donc les steppes comme nous sommes arrivés, au rythme lent d’un chariot tiré par un énorme buffle. Ces moments avec ces familles de nomades resteront longtemps gravés dans nos mémoires !

 

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