Deux hamacs sur l’Amazone : épisode 2

Nous 2

Nous savons ce qui vous trotte en tête : mais que faire sur ce bateau pendant une semaine ?
La journée est rythmée par les superbes levers et couchers de soleil, les repas et les escales dans les ports.

La durée de ces dernières était toujours une surprise : parfois c’était assez rapide, parfois on y restait une demi-journée. On pouvait observer le transport des sacs du bateau aux camions et admirer le courage de ces porteurs travaillant des heures durant sous un soleil de plomb. On a appris que le bateau appartenait à un élu politique qui magouillait pas mal avec ses marchandises pour se faire le plus de profit possible. C’est donc pour cela qu’on est souvent le seul bateau à rester si longtemps au port, il négocie ! Une fois, une bande de dauphins d’eau douce a trouvé que l’emplacement de notre bateau était un bon lieu de pêche. Ils ont joué près de nous pendant un long laps de temps. On ne pouvait détacher notre regard de l’eau se demandant où ils allaient réapparaître. Que du bonheur !

Pour les repas, on va dire que le guide avait raison : la nourriture à bord pèche par manque d’hygiène, amenez des provisions. Soyons clairs : on a essayé et puis décidé de ne manger que des crackers et des fruits :-) !

Pour nos douches, elles étaient dans la même « cabine » que la toilette. Et on se lavait avec l’eau du fleuve directement. On peut dire que c’est plutôt inédit !

Installés dans nos hamacs, nous pouvions passer des heures à bouquiner (nous avions une moyenne d’un roman en 2 jours), à observer un paysage très changeant. Souvent, les berges étaient à quelques mètres du bateau. On pouvait observer la nature, les oiseaux, même une fois un croco, et surtout la vie dans ces petits coins perdus. Au détour d’un arbre, on pouvait apercevoir une petite maison, toute colorée, les enfants jouant au foot ou montant sur leur petit bateau pour venir se coller au nôtre. On nous a dit que certains passagers jetaient parfois de la nourriture, des vêtements et qu’ils les réceptionnaient. Loin de tout, on peut difficilement imaginer la vie qu’ils mènent. Une vie qui doit probablement être bien rudimentaire et pas facile tous les jours. Un passager nous a expliqué qu’ils profitent très peu de l’argent engendré par l’exploitation des richesses qui les entoure (bois, pêche etc) et qui leur « appartient ».

Nous dormions plutôt bien sur le bateau. On aurait parié que non et pourtant, ces hamacs sont définitivement confortables ! Même les lumières allumées toute la nuit ne nous dérangeaient pas, ainsi que le bruit du moteur que nous n’entendions même plus. Par contre, les changements de température sont impressionnants ! Il fait étouffant l’après-midi, on se balance tous dans nos hamacs pour créer un semblant de courant d’air et la nuit, le vent souffle et on s’emmitoufle dans nos couvertures et dans notre hamac. On ressemble tous à des futurs papillons encore lovés dans leurs cocons !
Mais le must, cela a été les rencontres, nous y consacrons même un article.

Anecdote à ne pas manquer : au bout de quelques jours, on entend un drôle de bruit, notre bateau s’arrête et dérive légèrement. La nouvelle tombe : un des moteurs ne fonctionne plus ! Mais pas de soucis nous dit-on : on continue avec le deuxième, au prochain arrêt on répare cela. Au port, le lendemain, on nous apprend que l’on a appelé un mécanicien, il arrive d’ici deux heures, en effet, le port où l’on se trouve est perdu au milieu de nulle part ! :-) On finit par repartir… avec un seul moteur. Ils n’ont pas trouvé la pièce ! Zut ! On verra au prochain port. Et bien non, en milieu de soirée, au loin, la lumière d’un petit bateau, un bruit assourdissant, il approche à vive allure. Il s’accroche au nôtre sans s’arrêter, un de ses passagers attrape quelque chose et le passe à quelqu’un dans notre bateau, il décroche et fait demi-tour dans la nuit. La pièce est arrivée ! On regarde autour de nous : nuit noire, pas une lumière, juste les étoiles et la lune. On peut vous dire qu’on a écarquillé les yeux et éclaté de rire.

Finalement, notre bateau a mis 7 jours pour arriver à Manaus ce vendredi matin. Quelques vingtaine d’heures en retard :-) rien de bien méchant. A peine arrivés au port, les passagers pour Belém montaient à bord et installaient leur hamac pendant que nous défaisions les nôtres. Quelle drôle d’impression, cette expérience est inoubliable et nous ne nous rendons pas encore compte de tout ce que nous avons vécu, mais nous sommes contents de retrouver la terre ferme… surtout qu’il y a le déchargement des oranges à faire et on préfère ne pas y assister cette fois :-) ! Quelques derniers aurevoirs et nous voilà au grand port international de Manaus, sacs au dos et hamac sous le bras. On se regarde et on se demande : on est bien à terre ? Ca tangue encore !

En route pour de nouvelles aventures mais d’abord un bon repas et un gros dodo !

2 commentaires

  1. Jeèl

    Les douches à la turques, ça rappelle un certain camp au Spensley parc en Italie, avec le Jo obligé de nettoyer dans la nuit ! Bisous les papillons

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