Impressions boliviennes…

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La Bolivie…

Tous ceux que nous avons croisés ne jurent que par ce pays en Amérique latine… Il est vrai que le Pérou et ses richesses sont connues depuis longtemps. La Colombie et le Venezuela se refilent le titre de pays le plus dangereux de la région. Le Chili et l’Argentine sont considérés par les voyageurs comme très (trop) occidentaux même si les richesses culturelles et naturelles de ces pays en font toujours des choix très prisés.

La Bolivie est un pays nouvellement stabilisé et qui n’accueille les voyageurs de manière sure que depuis quelques années. Des Boliviens nous ont expliqué la guerre civile du début des années 2000 et les prises d’otages de touristes américains. Ce pays a une histoire mouvementée mais très riche ! Les Présidents se sont succédés, certains pour de très courtes périodes, Bolivar le vénézuélien a inspiré le nom du pays, les tensions avec les voisins se sont succédées, de violentes et mortelles manifestations avaient encore lieu au début des années 2000. Puis il y eut l’ère Morales, le premier indien à accéder à la Présidence (on a entendu énormément de critiques le concernant : soutien discriminant à sa communauté, soutien à la culture de la coca à outrance, …). Les boliviens ont gardé cette habitude de descendre dans les rues et de tout bloquer mais on peut dire que la situation s’est un peu stabilisée depuis son accession au pouvoir. Du coup, l’attrait de la nouveauté charme de nombreux voyageurs.

Il est vrai que la Bolivie avec ses multiples climats amène des expériences très différentes : la jungle amazonienne au Nord, le désert à 5000m d’altitude au Sud, des zones viticoles,… De notre côté de tout cela, on retiendra surtout la découverte de l’altitude, une nouveauté pour nous. Passer du temps à La Paz à 4000m n’a pas toujours été de tout repos ;-). Cette richesse est certainement une des clés de l’enthousiasme débordant et unanime des voyageurs que nous avons croisé pour la Bolivie. Et nous partageons cet enthousiasme, en y mettant un bémol. C’est vrai que la richesse naturelle de ce pays est impressionnante : le Lac Titicaca, le Salar d’Uyuni et ses alentours, la jungle,… On peut sans trop se tromper espérer vivre une expérience riche et variée dans ce pays. Mais ce qui tempère notre enthousiasme quelque peu, c’est la société que nous avons découvert, ou plutôt que nous avons tenté de découvrir, tellement différente de la nôtre et difficile d’accès.

Nous avons en effet eu l’occasion d’approcher de plus près la société bolivienne, davantage que nous avons pu le faire au Brésil ou au Pérou. Nous avons eu l’occasion de passer deux semaines avec des volontaires boliviens au refuge animalier et nous avons eu l’occasion de discuter avec plusieurs personnes travaillant en Bolivie depuis plusieurs années. Notre expérience personnelle se révèle malheureusement un peu décevante : nous avons trouvé une société très fermée, peu avenante.
Pas mal d’éléments peuvent expliquer cette rencontre difficile. Par exemple, nous avons pu l’observer à plusieurs reprises, la différence de classe (indiens et descendants de colons espagnols) est encore très forte et est un élément indispensable à prendre en compte quand on cherche à comprendre la Bolivie. De manière générale on nous a expliqué que l’identité bolivienne est en pleine remise en question. L’avènement de Morales n’y est pas pour rien : bien qu’il ait remis l’égalité des boliviens au centre du discours, il est souvent accusé de soutenir davantage la cause indienne. La division entre le politique qui penche maintenant vers les indiens et le pouvoir économique, toujours aux mains d’une élite, est très importante. Le manque de fierté et le fait que les boliviens « se cherchent » explique probablement en partie le manque d’ouverture que nous avons pu ressentir.
Les personnes que nous avons rencontrées et qui ont vécu la Bolivie de l’intérieur en y travaillant nous ont expliqué à quel point la différence de culture est énorme et rend compliquée une tentative d’intégration. Ils nous ont expliqué la quasi impossibilité de se faire un cercle d’amis en Bolivie si on vient d’ailleurs, même avec quelques années de patience.

En résumé, nous avons vécu une expérience très riche et variée mais une déception d’une rencontre manquée avec le peuple bolivien.

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