Impressions sur notre aventure chinoise…

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Bienvenue sur la planète Chine. Après 6 semaines passées dans ce pays et à Hong Kong, on en a appris des choses sur leur culture !

La Chine a été notre plus grand choc culturel. Le plus intéressant, le plus rebondissant mais aussi le plus fatiguant !

Il faut d’abord se mettre en condition : la Chine a une longue histoire de pays du Milieu, en constante différenciation avec l’extérieur et les autres puissances et forces barbares. Le résultat aujourd’hui est que la Chine a une culture propre aux mille et une facettes et richesses. Bien sûr avec l’ouverture à l’économie mondiale, il y a des mélanges mais on perçoit derrière toutes ces découvertes des millénaires d’une grande civilisation. Tout cela nous échappe au départ : les dynasties Qing, les empereurs, les dragons du Nouvel An chinois, le rouge comme porte-bonheur, le taoïsme et ses temples colorés, cette calligraphie délicate qu’on ne comprend pas, ce projet fou de grande Muraille… Il y a là tout un monde à découvrir et à apprendre à connaître. On a apprécié découvrir ces siècles d’Empire, ces moments de grandeur ou de décadence, cette Chine actuelle si complexe à déchiffrer… A chaque instant, un voyage en Chine c’est goûter aux subtilités et aux mystères de ce pays et jouer au Professeur Langdon pour déchiffrer ses codes !

Les chinois sont individualistes. Après quelques jours passés en Chine, nous avions déjà eu cette réflexion sur le fait qu’ils avaient l’air de vivre dans des bulles, sans trop se soucier des autres. Cette impression s’est confirmée tout au long de notre séjour. Les chinois privilégient leurs besoins et agissent selon leurs envies propres. Attention, cela ne veut pas dire qu’ils sont égoïstes, qui est un terme péjoratif. Ils envisagent tout simplement leur société d’une certaine manière : la liberté de l’individu prime sur le groupe. Ainsi, dans la rue, les passants te bousculeront s’ils sont pressés ou bien feront tout ce qui est en leur pouvoir pour obtenir le dernier siège dans le bus. Nous n’y sommes pas du tout habitués en Belgique. Nous avions parfois envie de réagir pour montrer à la personne qu’elle nous avait quand même marché sur le pied, mais nous avons observé que personne ne bronche, personne ne dit jamais rien dans les bousculades ou les dépassements de files. Cela se fait. Pas question de s’excuser non plus, cela est clairement lié à notre culture à nous. Ici, s’excuser, c’est montrer trop d’importance à l’autre, c’est se montrer perdant. Donc laissez-vous marcher sur les pieds et ne demander pas d’excuses, vous n’aurez pas de problèmes et serez presque intégré ! Pas évident pour nous, hein !

C’est suite à cette réflexion sur l’individualisme que nous avons pu mieux cerner notre impression que les chinois ne respectaient que peu le bien commun, les espaces publics. En effet, nous avons vu des bébés dans les bras de leurs mères se soulager sur les trottoirs et dans les centres commerciaux, des habitants littéralement ravager une table de restaurant avec leurs déchets et partir en laissant tout comme cela, aussi efficacement qu’une tornade. Nous avons pu observer aussi de nombreuses personnes cracher au sol, ou bien rouler à contre-sens ou bloquer la circulation pour passer dans une ruelle… Tellement d’exemples… Maintenant tout s’éclaircit : chacun sa route, chacun son chemin…

Ce qui nous a aussi fort intéressé mais aussi choqué à certains moments, c’est de voir comment se passe la vie dans une « dictature par le peuple ». Et oui, c’est comme cela que les autorités chinoises définissent avec beaucoup d’ironie leur système politique. Et ça n’a pas l’air d’être drôle tous les jours. Nous vous l’avons déjà un peu raconté quand nous vous décrivions la parade ou la grande muraille électronique. En fait, pour faire simple, on peut résumer l’équilibre sur lequel se fonde la société chinoise actuelle de cette manière : Nous, autorités chinoises vous assurons une croissance et une prospérité économique et en échange, vous, peuple chinois, ne vous mêlez pas de politique ou de démocratie. Le problème des autorités chinoises est que leur part du marché devient de plus en plus difficile à tenir. Les signes de pauvreté se développent et les Chinois s’étonnent qu’il y ait de plus en plus de chômeurs ou de mendiants dans les villes. Et les prévisions économiques (pour ce qu’elles valent…) ne sont pas hyper optimistes. Difficile aussi de contenir une information qui se propage très vite, même si on contrôle la plupart des canaux de diffusion (on l’a vécu avec la catastrophe de Tianjin, l’immense explosion que vous avez peut-être vue à la TV). Difficile donc d’éviter entièrement qu’un jeune Chinois ne trouve un moyen différent des sites autorisés pour s’informer. Nous l’avons souvent entendu en discutant avec des Chinois : beaucoup d’entre eux sont soit préoccupés, soit pas contents. Ils nous ont expliqué que la belle époque du communisme où tout était pris en charge, de la médecine à l’éducation en passant par le logement, est révolue. Aujourd’hui, on paie presque tout et au prix fort. Une certaine gratuité existe sans doute encore mais elle est loin de suffire à la classe moyenne (le fossé entre la classe moyenne et ceux qui se trouvent juste en-dessous est immense en Chine…). Nous avons énormément appris en observant cette société en pleine mutation (beaucoup de Chinois quittent la campagne pour s’entasser dans des immenses immeubles en ville, c’est d’ailleurs très impressionnant à voir). Parce que finalement, on parle beaucoup de la Chine mais on n’en connait pas grand-chose.

Au final, ce qui nous aura le plus frappé lors de cette partie de notre voyage, c’est l’impression de visiter un monde parallèle. Cet isolement organisé est réellement très impressionnant dans une époque où tout et tout le monde est interconnecté. Et puis on découvre un monde à part, une culture très riche, une gastronomie bien plus complexe que nos restos chinois en Belgique, une façon de vivre tellement différente de la nôtre… Vraiment, ce passage de frontière, c’est comme entrer dans une autre dimension.

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