Le plein d’aventures à Java

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Notre premier pas en Asie se fera dans la chaleur humide de Jakarta, la capitale indonésienne. Celle-ci est une mégapole étouffante. Etouffante par le bruit de ses routes, par la hauteur de ses buildings mais surtout par son niveau élevé de pollution. En effet, Jakarta est constamment voilée par un nuage de pollution. Nous n’y passerons que quelques heures. Nous prendrons directement un train pour la ville de Jogjakarta (prononcez  Jogja), considérée comme l’âme de Java et l’épicentre de ses traditions. Une raison particulière nous pousse à rejoindre au plus vite cette ville : Nathan, le frère d’Adèle et sa copine, Nazaré y sont ! Après 8 mois de séparation, quelles retrouvailles ! Voici notre périple à 4 en quelques lignes…

Près de Jogja, se dresse le temple bouddhique de Borobudur. Tous vêtus de « l’uniforme » – une jupe mauve – nous avons admiré ses fresques, statues et avons gravi les nombreuses marches qui mènent au sommet du temple. De là, nous avions une vue imprenable sur les montagnes, les rizières d’un vert intense et les petits villages à l’horizon. Durant toute la visite, des familles indonésiennes de la région, voyant peu d’Occidentaux dans leurs contrées, nous ont demandé de poser sur leurs photos. Si le site du temple semble bien conservé, c’est surtout grâce aux travaux de rénovation. Menacé et endommagé de nombreuses fois par des éruptions volcaniques et même des attentats terroristes, il a subi de nombreux dommages en 1200 ans. Il a même du être reconstruit pierre par pierre !

Petit arrêt dans la ville de Solo, considérée comme une des villes les moins occidentalisées de l’île et surtout comme le coeur de l’identité javanaise. C’est ici, en visitant un palais, que nous avons appris que des sultans règnent encore sur certaines régions, aux côtés du pouvoir central. Malheureusement nous n’avons pas eu la chance de rencontrer le sultan :-). Nous avons arpenté les ruelles calmes et les marchés de tissus, avons goûté des fruits inconnus, avons admiré la belle mosquée où sont agenouillés les fidèles en cette période importante du Ramadan, et avons assisté à la confection des batiks, ces tissus traditionnels. Sans oublier ce concert de rock moderne en début de soirée, chanté par des jeunes filles aux jupes courtes et scintillantes, au milieu d’une fête foraine !

Pacitan est un petit village côtier loin de tout. Il y fait très calme, les ruelles sont bordées de fleurs colorées et les enfants roulent sur des vélos d’adultes en riant. La mer est secouée par une petite houle dans laquelle nous avons fait nos premiers pas en surf (pour voir nos exploits en vidéo, c’est ici) ! Durant toute une après-midi, nous avons essayé de nous lever sur la planche au milieu des vagues, tout en gardant l’équilibre. Pas évident mais on s’est vraiment bien amusé !

Nous prenons alors la direction de l’est de l’île et partons vers Malang. Nous y arrivons après une longue journée de bus et une escorte policière, venue nous secourir en voyant notre désarroi par rapport à l’organisation complexe des bus :-). Malang a conservé une bonne partie de son patrimoine colonial néerlandais, ce qui en fait une halte particulière. Nous avons déambulé dans ses petites rues pleines de charme : de vieilles demeures côtoient des maisonnettes colorées et délabrées, des vieillards sont assis sur de petits tabourets sur le trottoir, des dames poussent des petits étals de spring rolls et de raviolis, les lianes des arbres viennent caresser le béton des routes, une odeur enivrante nous submerge dans le marché aux fleurs… Mais nous n’avons pas fait que flâner à Malang, nous avons aussi organisé notre expédition dans les volcans !

Il était une heure du matin lorsque nous sommes montés dans le 4X4. Nous n’avions pas dormi mais nous étions tout excités ! Nous sommes arrivés vers 3h du matin à un point de vue sur le volcan Bromo. Il faisait nuit noire. L’attente dans la fraîcheur de la nuit a été longue, mais les premières lueurs nous ont encouragé à rester éveillés pour le spectacle. Et c’était magique… Dans un océan de brume, le cratère verdoyant de Bromo a commencé à se détacher à l’horizon. Plus le soleil grimpait dans le ciel, plus nous discernions ses courbes et son relief. Une fois le soleil vraiment levé, nous sommes allés au pied du cratère. Les paysages y sont grandioses et surréalistes, on se croirait dans un rêve, voire sur la lune ! La poussière au sol n’est que cendres et sable sombre. Il nous faudra gravir 200 marches pour monter sur la courbe du cratère près de Bromo, cratère qui fume encore. Pour tous les quatre, c’était la première fois que nous voyions un volcan actif. Le spectacle était saisissant et tellement menaçant. Ca fume, ça gronde… On n’avait pas envie de trop s’approcher. Notre journée s’est terminée par une petite promenade au pied d’une cascade et une visite dans une industrie de café. Après, nous nous sommes endormis… pour 4h. De nouveau, à une heure du matin, nous nous sommes levés pour l’ascension abrupte du volcan Kawah Ijen, à plus de 2000 m d’altitude ! C’est parti !

Depuis quelques jours, un volcan était en éruption non loin de Ijen. Dans la nuit, un spectacle magnifique s’est déroulé devant nos yeux : le volcan crachait des cendres et la lave rouge se réfléchissait dans son nuage. Un petit point rouge à l’horizon, mais qui a été un beau cadeau d’anniversaire pour Adèle. Après un long effort, nous sommes arrivés au coeur du cratère. C’est ici que l’on récolte le souffre. Des ramasseurs travaillent dans la fumée pour casser des morceaux de ce minerai jaune et remontent des sacs de près de 80 kilos sur leurs épaules. Nous les avons croisés sur notre chemin. Leurs conditions de travail sont révoltantes. Et notre présence ici ne fait que gêner leur ascension pénible vers la crête du volcan. On en croise des jeunes, des plus vieux. On entend à leur toux que la proximité du souffre et de la fumée fait souffrir leurs poumons. On nous explique qu’il s’agit pour beaucoup d’entre eux d’une solution temporaire en cas de perte d’un emploi. En bas, les émanations de souffre nous prenaient à la gorge. Nous avons mis un masque et sommes restés là quelques instants pour observer les dépôts de souffre liquides et les poches de méthane se dégager du sol dans un reflet bleuté. Quelques heures plus tard, le soleil s’est levé et s’est détaché de l’horizon dans des reflets orangés. Il a illuminé le coeur du cratère où git un lac bleu clair immobile. Nous avons profité de ces instants hors du temps avant d’entamer notre descente. Spéciale dédicace au guide le plus inutile du monde (nous avons quand même dû lui montrer où se trouvait le point de vue pour le lever du soleil…).

Notre dernière grande étape était la réserve naturelle de Baluran. Composée de forêts et d’une savane, elle est même appelée « la petite Afrique ». Sur le petit sentier et sur la tour d’observation, il était possible d’observer des buffles, des cerfs, des paons et un nombre impressionnant de singes. Il y a aussi une plage dans la réserve, qui s’est révélée déserte… Nous y avons loué des canoës, pour observer la mangrove et la vue sur l’île de Bali, à l’horizon. Nous avons également fait de nombreuses balades, nous sommes perdus dans la petite forêt, avons observé les yeux brillants des buffles dans la nuit…

Nous voilà bientôt à Bali, sur la plage de Kuta pour nos derniers moments ensemble. Ces deux semaines sont passés tellement vite ! Mais durant 24h, nous avons vraiment cru que ce séjour à 4 allait se prolonger. En effet, vous vous souvenez de ce volcan en éruption ? Celui que vous avez vu à la TV ? Et bien, à cause de son nuage de cendres, l’aéroport était fermé… Heureusement, il s’est calmé le jour du départ de Nathan et Nazaré, afin de les laisser s’envoler vers la Belgique. A dans quelques mois les poulets ! On n’oublie pas : le melon aux bougies pour l’anniversaire d’Adèle, les victoires écrasantes des Guillaume aux Mille Bornes :-), la terrible inflation de Baluran ainsi que notre balade nocturne, les nasi et les pop mie, le fruit poire-patate et Ratatouille :-) Merci pour tout !

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