Lost in translation en Chine

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Voyager en Chine, c’est un choc. Bien sûr, voyager est toujours un peu un choc. C’est au minimum bousculer un peu ses habitudes. Il faut s’habituer aux moustiques, à la chaleur moite, à une autre langue, à des habitudes différentes,…

Mais avec la Chine, le choc est encore différent. De tous les pays dans lesquels nous avons voyagé, c’est le plus massif.

D’abord, ça peut paraitre simple, mais il faut s’habituer à un environnement où vous ne comprenez rien du tout. On reconnait évidemment des tas d’éléments : c’est le même genre de modernité qui progresse en Chine qu’en Occident. Mais tout ce qui est écrit vous échappe et ça change tout. L’anglais est utilisé dans les métros par exemple, mais c’est à peu près tout. En Chine, l’anglais est enseigné au minimum pendant 9 ans à l’école. Mais en fait personne ne le parle, probablement faute de pratique. Vous êtes livrés à vous mêmes et les gestes et la débrouille sont les seuls recours. Nous n’avons par exemple jamais eu autant de difficultés à nous orienter dans une ville ou à trouver notre chemin. Toute une aventure !

Ensuite, il faut s’habituer à des coutumes locales. Un gros raclement de gorge et un gros crachat atterrit à quelques mètres de vos pieds. Ou un rot sonore est émis à quelques centimètres de votre oreille dans le métro. C’est sûr, c’est une autre culture. Pour les Chinois par exemple, manger sans bruit ne permet pas de montrer sa satisfaction et donc il est nécessaire et bien vu de faire du bruit. Toujours concernant les repas, il est impoli de ne pas terminer son assiette car cela signifierait que vous n’avez pas eu assez. On est loin de « tu ne quittes pas la table tant que tu n’as pas fini ton assiette ! ».

Les balades sont aussi très instructives. Durant les premiers jours, nous avions toujours l’impression d’être dans le chemin de quelqu’un, de devoir s’arrêter à chaque pas. Et en les observant, nous nous sommes rendus compte qu’ils se comportaient assez bizarrement en rue (de notre point de vue évidemment!). En pleine foule, certains s’arrêtent net comme pour réfléchir ; une maman s’arrête avec son landau et son enfant à la sortie d’un escalator, bloquant ainsi le passage de tout le monde ; quelqu’un passe devant vous alors que cela fait 10min que vous faites la file ; ou encore une voiture qui tente de remonter à contresens une autoroute pour éviter de faire le tour… rien n’a l’air d’être fait avec une mauvaise intention mais cela interpelle ! Tout cela donne une anarchie assez impressionnante où chacun fait un peu ce qu’il veut. Les piétons marchent sur les grandes routes et traversent n’importe où, les motos roulent sur les trottoirs, les gens se ruent dans le métro et courent en se bousculant pour avoir une place assise. On dirait des millions de trajectoires individuelles qui s’entrechoquent pour ne pas perdre une minute. Vraiment intéressant à observer mais, il faut l’avouer, super fatiguant parfois.

Tout cela nous a amené à une réflexion plus large : nous avons l’impression que les Chinois vivent dans des bulles. Qu’ils vivent davantage les uns à côté des autres plutôt qu’ensemble. Cette impression s’accentue quand nous les observons avec leurs smartphones : c’est du non-stop. Ceux qui chez nous dénoncent les jeunes Européens accros à leur gadget n’en croiraient pas leurs yeux…

Ce qui frappe aussi en Chine, c’est l’impression d’être une star ou une bête de cirque, c’est selon la personne qu’on croise. Ils ne doivent pas voir beaucoup d’Occidentaux par chez eux… et encore, nous n’avons pas été dans les campagnes chinoises ! Les enfants tirent la main de leurs parents quand ils nous aperçoivent, comme nous le ferions si nous croisions Poelvoorde dans la rue. Certains nous demandent même une photo avec leur enfant… Dans beaucoup de cas, c’est fait avec le sourire et beaucoup de curiosité. Mais dans d’autres, aucune connexion ne se fait et nous sommes analysés de haut en bas sans un sourire. Il faut dire que nous n’avons croisé que très peu de routards occidentaux. En fait, quelques-uns dans les auberges de jeunesse mais presque personne sur les sites que nous avons visités. La Chine attire beaucoup plus les foules de touristes chinois et asiatiques !

Autre observation, par rapport à Hong Kong, où nous avions trouvé les gens carrément désagréables, les Chinois du « mainland », comme on appelle la Chine continentale, sont plutôt souriants. Il suffit souvent de décocher un sourire pour en recevoir un en retour.

Voilà pour ces quelques premières impressions. C’est sûr, cela fait presque 10 mois que nous sommes en route, et nous devons ressentir un peu la fatigue du voyage. Mais la Chine est clairement le pays le plus bousculant que nous avons visité. Ce qui le rend d’autant plus intéressant. Âmes sensibles s’abstenir donc, mais le jeu en vaut le bol de riz !

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