Quelques jours dans le désert…

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Après quelques jours passés à parcourir les hauts plateaux boliviens, dans le vent et le froid, la ville chilienne de San Pedro de Atacama, au milieu du désert nous a semblé être une étape parfaite pour se réchauffer et reprendre des forces.

Cette petite ville, posée dans une oasis, se trouve en plein coeur du désert d’Atacama, non loin de la frontière bolivienne. Cette région est une des plus arides au monde. La pluie reste bien confortablement installée sur les sommets andins et passe peu par cette contrée. Il y fait chaud, très chaud, et cela fait du bien ! L’eau, bien précieux, y est également rationnée. Dans une région aussi sèche, le terme « or bleu » prend tout son sens.

Après des formalités frontalières et douanières dans la bonne humeur, nous entrons avec plaisir au Chili. Nous trouvons alors une petite ville paisible, peu de véhicules, pas de buildings, quelques routes poussiéreuses et quasi que des restaurants, boutiques à souvenirs et agences touristiques. Nous y rencontrons également un autre style de touristes. Des vacanciers en famille, des gens de toutes les générations,… Certains, pieds nus et guitare à l’épaule, ont l’air d’y avoir trouvé un nouveau foyer. Pourtant, malgré cette activité touristique ahurissante, on apprend vite à nos dépends que les banques ne sont pas fiables et souvent n’ont plus de liquidités. Heureusement il ne nous faudra pas longtemps avant de réussir à échanger nos derniers Bolivianos et à retirer de l’argent d’un DAB dans une… pharmacie. Ces pesos nous seront un bien précieux sésame dans cette ville aux prix… exorbitants ! On a quitté la Bolivie, bienvenue au Chili :-). Quand aux chiliens d’ici, on les trouve bien agréables avec leurs grands sourires, mais notre espagnol en a pris un coup… Soyons clairs, on ne comprend plus grand-chose, ils parlent très vite et zappent certaines lettres des mots.

Le premier soir, nous sommes tout impatients, nous avons réservé un tour d’observation des étoiles et des planètes. Le désert d’Atacama est un des meilleurs lieux au monde pour l’observation astronomique, principalement pour sa faible pollution lumineuse. De très nombreux observatoires professionnels s’y sont installés. En arrivant à l’agence, nous avons un mauvais pressentiment, de gros nuages noirs s’agglutinent à l’horizon et un vent costaud souffle vers nous. Et l’avis de l’astronome tombe assez rapidement : on annule le tour, il nous sera impossible de voir quoi que ce soit dans le ciel ce soir. Mais ce qui nous rendra vraiment vraiment tristes c’est le fait que la pleine lune est proche et que les prochains tours ne sont que dans une semaine. Dans une semaine, nous serons bien loin… Il nous faudra un petit temps pour nous remettre de la nouvelle. Cette découverte était l’une de celle que l’on attendait le plus en Amérique du Sud. On finit par se consoler en se disant qu’on a déjà tellement de chance d’être ici et que l’on aura d’autres occasions de vivre cela. On déguste un petit verre de vin chilien près d’une bonne flambée, et nous revoilà d’attaque.

Car d’autres belles découvertes nous attendent dès le lendemain. Réveil, douche rapide, achat de plusieurs litres d’eau, crème solaire et hop nous voilà au ranch Cactus. Au programme : aller se promener dans les alentours de la ville, notamment dans la Vallée de la Mort, à cheval ! Une grande première pour Jay, une remémoration de très très vieux souvenirs pour Adèle, on est tout excités ! Nous partons avec deux couples suisses, novices en la matière également, et deux guides, pas du tout novices :-). Jay grimpe sur un bel étalon caramel et Adèle sur un étalon plus petit et bien robuste à la crinière noir geai. Nous sommes tous les deux au top avec notre bombe et nos protèges jambes en cuir ! Le guide, Fabian, nous rassurent et nous voilà partis. Les chevaux se laissent guider, sont parfois tenté de grignoter sur la route ou de trifouiller dans la queue des autres mais globalement nous nous sentons rapidement à l’aise. Dans les descentes, les chevaux trottinent, on est secoués comme des sacs à patates, mais ça nous fait bien rire. Et oui, on a pas vraiment la technique :-). On finit par s’enfoncer dans des paysages très arides. On prend des petits passages sinueux autour de roches ocres poussiéreuses. Ca grimpe, ça grimpe et le paysage se dévoile bientôt devant nos yeux. C’est magique ! Des collines abruptes, des sommets de roche à perte de vue, des dégradés de jaunes et de bruns. Les chevaux se rangent calmement le long des précipices pour que les cavaliers admirent la vue. Nous nous promenons alors le long d’une crête, balancés par les pas des chevaux. Bientôt, face à nous, une dune de sable chaud couleur coquille d’oeuf. Le guide indique à son cheval que c’est par ici que l’on descend. Ah oui quand même ! C’est un peu impressionnant et encore plus quand certains chevaux refusent d’y descendre. Jeremy en bon cavalier guide son cheval et tout se passe bien, quant à celui d’Adèle, il refuse obstinément de suivre les autres. Finalement tout le monde rattrape le cortège et en quelques minutes nous nous retrouvons en bas. Finalement les chevaux semblaient même prendre du plaisir à descendre dans le sable car ils trottinaient et faisaient la course entre eux. Une fois que tout le monde est là, nous continuons paisiblement notre aventure, entouré de hauts pics rocheux qui nous font un peu d’ombre. Quand tout à coup, nous voyons le guide devant partir au galop dans ce paysage de Western. Les chevaux derrière ne résistent pas à la tentation et après quelques pas au trot, ils se lancent tous au galop, foulant à peine le sol de leurs sabots puissants. Waaaa quelle sensation, quelle liberté l’on ressent dans ces moments. On aimerait que cela ne s’arrête jamais. On sent les muscles imposants du cheval se contracter avec force, on entend sa respiration, on voit sa crinière voler au vent. On tente tant bien que mal de garder les pieds dans l’étrier et on profite juste de ce moment de liberté… Après la course, on se fait quand même la réflexion que les cavaliers pros ont la classe au galop. Va falloir travailler tout cela ! On continue notre périple jusqu’à retrouver les sentiers verts et fleuris de San Pedro. Il était quand même temps, nos fesses commencent à souffrir et les chevaux sont fatigués. Mais on est quand même tristes que cela s’arrête, on a pas vu la journée passer et à la fin, on se sentait déjà beaucoup plus à l’aise sur nos montures.

Le lendemain, on décide de louer des vélos pour parcourir encore la région qui nous a tant hypnotisé la veille. On roule 7 km sous un soleil de plomb jusqu’aux roches del Diablo. Il est possible de traverser un paysage quasi martien à deux roues. Après une heure de vélo, on se retrouve un peu bloqués, il n’y a plus de sentiers, et de toute façon un peu fatigués par l’effort. Rouler dans le sable même en VTT c’est pas de la tarte ! On fait alors demi-tour et on se rend compte que dans ce sens-ci plus besoin de pédaler, c’est une petite pente, on a donc fait de la montée en sens inverse ! Les paysages défilent autour de nous, on n’en finit pas de s’extasier, c’est tellement différent de tout ce que l’on a pu voir jusqu’ici. On arrive fourbus en ville. On rend nos vélos et direction un café pour boire un bon jus de fruits.

Il y a énormément de choses à encore découvrir dans cette région malheureusement il est temps pour nous de commencer à préparer nos valises pour une toute nouvelle étape de notre tour du monde. On quitte donc San Pedro émerveillés de ce qu’on y a découvert, sans regret et certains d’y revenir un jour pour s’extasier devant un ciel étoilé.

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