Sur les rives du lac Baïkal

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Visible à l’oeil nu sur une carte du monde, ce grand lac forme une demi-lune azur en plein coeur du territoire sibérien. Un passage obligé et mythique pour les voyageurs du transsibérien.

D’Oulan-Oude, il nous faudra 8h à bord d’un train pour rejoindre la ville d’Irkoutsk, point de départ pour explorer le lac. 8H, le visage collé à la vitre sale du train, à admirer ses rives sauvages et son immensité. Le lac n’est pas très large : près de 60 km. Par contre, il est particulièrement long, il ferait 600 km ! Difficile de voir la rive opposée, ce n’est que de l’eau à perte de vue. Comme un océan. Ce jour-là, il fait nuageux et venteux. Des petites vaguelettes viennent se jeter sur les plages de rochers et le lac porte un manteau grisâtre et brumeux. Par contre, aux alentours, des collines boisées apportent de nombreuses couleurs d’automne au paysage. C’est magnifique ! Nous passons cette longue journée en compagnie de deux voyageurs belges… Le monde est petit ;-) !

La pluie tombe à grosses gouttes lorsque nous arrivons dans la ville d’Irkoutsk, considérée comme la capitale de la région sibérienne. Nous courons à l’hôtel où nous avons réservé une chambre et rêvons déjà d’un bon petit plat !

La ville d’Irkoutsk a toujours eu une importance non négligeable au vu de son positionnement stratégique près du lac. On y a donc construit de belles demeures et des églises orthodoxes colossales et colorées. Sur la rue principale, on aperçoit des élégants bâtiments du 19eme siècle aux moulures arrondies et couleurs pastels. A quelques pas de là, on croise de vieilles maisons en bois aux volets délicatement peints. Sur le trottoir, on marche sur un tapis de feuilles mortes. Les vieux trams grincent dans les rues tranquilles, où circulent de vieilles lada et des habitants sibériens emmitouflés dans de gros manteaux. Dans les parcs, des familles et amoureux viennent nourrir les pigeons. Une marée d’oiseaux s’installent à leurs pieds et sur leurs épaules. Durant notre petit séjour ici, nous sommes surpris de revoir des visages « familiers » : yeux bleus, peau claire… On passe « presque » incognito.

Après un chouette petit séjour chez Galina, la gérante de notre hôtel – qui fait d’excellentes crêpes et confitures pour le petit-déjeuner, nous partons en direction du hameau de Listvianka, lotis au bord du lac Baïkal. Il fait grand soleil lorsque nous arrivons. Les eaux du lac sont d’un bleu éclatant et à l’horizon, nous devinons le relief des côtes opposées.

Notre journée à la découverte de ce lac a été magique ! Nous marchons près de 10 km sur les rives du lac et sur des sentiers forestiers. D’ici, l’on peut observer la fameuse « taïga » sibérienne, qui est en fait le nom que l’on donne à ce type de forêt de conifères et de bouleaux. On en voit à perte de vue et cette dernière recouvre une grande partie de ce territoire immense… Peut-être que l’un des derniers tigres de Sibérie s’y cache :-) !

Durant cette journée, on a donc droit à un super show de Dame Nature… Le soleil dore les feuilles jaunies par l’automne. Le rouge des buissons contraste avec le ciel bleu dégagé. Les eaux cristallines du lac s’étendent à l’horizon… Après un peu de grimpette, nous atteignions un point de vue splendide sur le lac. Nous y restons un bon bout de temps en pleine contemplation, malgré quelques brises de vent glacées qui annoncent l’hiver.

Bientôt, d’ici un mois ou deux, aussi dingue que cela puisse paraître, le lac va geler. Entièrement ! Il sera alors possible de faire des randonnées dessus avec des crampons, de faire du patinage, mais aussi de rouler dessus avec des voitures. Il paraît que le lac est si pur et si profond que l’on voit à travers la glace comme dans un miroir. Actuellement, pas de glace, si vous voulez vous baigner, il faudra malgré tout supporter le froid des eaux cristallines du lac. Nous n’avons pas vu un seul courageux :-). Même l’été, la température ne monte jamais au-dessus de 15°C.

Si l’on entend autant parler du lac Baïkal, même de notre Belgique bien lointaine, c’est pour la simple raison que ce dernier est une des plus grandes réserves d’eau douce de notre planète et qu’il est fortement en danger. Il a déjà pas mal perdu de sa capacité et certaines usines non loin de là mettent en péril sa pureté. On nous a dit que nous pouvions boire l’eau du lac sans souci. C’est un peu surprenant lorsque l’on apprend que des usines jettent des déchets et des produits polluants sur une autre rive non loin de là…

Le soleil se couche bientôt à l’horizon, donnant une teinte rosée aux eaux immobiles du lac. Un dernier coup d’oeil et nous revoilà sur la route… Plutôt sur les rails…

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