Un séjour chez les singes (ep 2)

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Les premières journées sont également rythmées par la prise d’un médicament anti-parasite, précieux sésame qui nous permettra d’entrer en contact avec les signes, les stars incontestées du refuge. C’est aussi durant les premiers jours que nous apprenons que parmi les volontaires ne restant qu’une courte période, seuls les hommes pourront peut-être avoir la chance de travailler avec les singes, les femmes étant perçues comme le sexe faible et les rendant plus agressifs. Leur passé explique cela également : du temps où ils étaient gardés (et maltraités) comme animaux de compagnie, c’était la plupart du temps des femmes, restant à la maison, avec qui ils passaient tout leur temps. Nous comprenons la raison et l’acceptons, mais regrettons beaucoup de ne pas avoir été mis au courant au moment de l’inscription. Beaucoup de singes se baladent en fait dans tout le refuge et nous pouvons entrer en contact avec beaucoup d’entre eux un peu partout. Néanmoins, il y a deux zones un peu plus spéciales : l’ancienne piscine du lodge et le territoire des capucins. La piscine nous est accessible avec quelqu’un d’expérimenté et sous certaines conditions, tandis que le territoire des capucins, n’est accessible qu’aux volontaires masculins sélectionnés pour y travailler. Il est cependant possible aux filles d’y aller mais sous bonne escorte expérimentée et masculine.

Après quelques jours, le fameux compte à rebours se termine et nous pouvons enfin entrer en contact avec les singes. Grâce à Gen, l’adorable québécoise qui a déjà passé plusieurs mois au refuge comme maman-singe (un programme pour les filles qui souhaitent jouer le rôle d’une réelle maman pour un bébé singe), nous parvenons à passer pas mal de moments près de la piscine, zone favorite des singes. Etant fraîchement arrivés, nous ne pouvons normalement nous rendre à cet endroit qu’en compagnie de quelqu’un d’expérimenté et Gen nous permet de l’accompagner et ainsi de faire connaissance avec Baloo, le singe hurleur, Bosque, le singe araignée et, notre préférée, Tormenta le capucin. Très intimidés au début, nous faisons connaissance avec eux et grâce aux précieux conseils de Gen, nous arrivons à nous faire accepter par certains d’entre eux. Adèle, qui, nous le rappelons, est de sexe féminin, s’en sort très bien et aucun des singes qui normalement réagissent plus agressivement à la venue d’une femelle sur leur territoire, ne lui montre une quelconque animosité. Ces précieux moments passés avec les singes, nous nous en souviendrons toujours, et nous en avons profité comme de réels instants magiques.

Nous avons aussi fait la connaissance de Romain, un Français qui bosse pour une ONG française pour un projet lié à la Senda Verde. Son projet a de multiples dimensions : offrir aux populations locales une alternative à la coca qui épuise les sols, les initier à l’apiculture, construire un barrage hydroélectrique pour alimenter ces populations en électricité (ainsi que le refuge), etc. Très sympa, il nous en apprend beaucoup sur la Senda.

On découvre aussi la tradition du samedi soir. Les Boliviens nous emmènent à Coroico dans un boliche, un endroit où on danse et on fait la fête. Nous nous lançons donc à l’attaque du dancefloor bolivien et nous passons une excellente soirée. Nous rentrons à une heure raisonnable et nous apprenons le lendemain que nous avons bien fait, une bagarre ayant éclaté à la fin de la soirée. Cela nous a permis de ramener un des vétos complètement bourré au refuge.

La seconde semaine, Jay accède au territoire des capucins. Très bien encadré par Rudy, le Bolivien chargé de ces charmantes petites bêtes, les cinq jours passés à travailler avec les singes les plus intelligents d’Amérique se passent super bien. Il faut en effet être très concentré et attentif à chaque bruit, réaction, cri. 63 capucins qui communiquent entre eux et qui forment un réel groupe hiérarchisé autour du mâle dominant (l’alpha), cela ne se traite pas à la légère. L’expérience est magique mais tellement frustrante du fait de devoir le vivre seul, sans Adèle. Nous nous arrangerons quand même pour lui organiser une visite guidée du territoire. C’est très impressionnant de les voir communiquer, de les voir jouer, de les voir s’imiter pour apprendre par exemple à utiliser une pierre pour casser la coque d’une noix.

En résumé, cette expérience était magique. Etre entourés de singes, de perroquets, de tortues, de coatis et d’autres animaux relève tout simplement du rêve. On a adoré passer ces moments avec Tormenta, Baloo, Bosque, Willy et Wilson, Volcan et tous les autres. Ces moments resteront gravés dans notre mémoire… La frustration demeure cependant sur le fait que nous n’ayons pas pu vivre cette aventure côte à côte. Pas du fait que les singes font une différence entre les sexes, ça nous pouvons le comprendre, mais nous aurions aimé en être informés avant. On devine la raison pour laquelle ils ne donnent pas cette info, beaucoup moins de volontaires féminines viendraient à la Senda, mais comme disaient les Inconnus, cela ne nous regarde pas ;-)

 

4 commentaires

    1. Adèle et Jay Auteur de l’article

      Hahaha merci beaucoup Anne, je prends ça comme un compliment ! J’en ai envoyé deux ou trois par colis à ton bureau, ils devraient arriver la semaine prochaine ;-)

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  1. Mams et Paps

    Génial, déjà comme cela c’est magique pour nous; on devine un peu ce que vous avez du ressentir!!!!

    Vous n’avez pas vu le copain de King Louis?!

    big bisous

    paps et mams

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