3 jours dans le sud bolivien

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3jours dans le sud bolivien de Adèle et Jay que vous pouvez retrouver sur Vimeo

La pointe sud-ouest de la Bolivie est une région sauvage et isolée du reste du monde. On la décrit comme un ensemble de grands espaces désolés et tout en relief. Rares sont les visiteurs venus en Bolivie qui ne partent pas découvrir la région. Nous-mêmes nous n’aurions manqué ça pour rien au monde.

La petite ville de Uyuni, construite en plein désert à plus de 3600m d’altitude est le point de départ des circuits dans la région. Après une nuit de bus, nous voilà arrivés dans cette ville-fantôme – on est en basse saison touristique, accueilli par le vent glacial balayant les rues de sable. Les Boliviens parlent de cette ville en énonçant les mots « harto frio » – froid extrême. Brrr. D’ailleurs n’y vivent là-bas que les Boliviens employés dans les deux sources principales de revenus de la ville : l’activité minière et le tourisme. La région regorge de minerais, et notamment la plus grande réserve au monde de lithium, qui sert à fabriquer nos Ipod et les voitures électriques du futur. Donc la Bolivie détiendrait ici la clé d’un avenir viable et écologique, mais à quel prix en termes d’exploitation et destruction environnementale puisque cette réserve se trouve six pieds sous le lac de sel, le salar de Uyuni. Une immensité lactée, à préserver au vu de son incroyable beauté.

Quant au tourisme, pas de doute, la région a du potentiel et en haute saison, une diligence de 4X4 parcourent les routes sinueuses et chaotiques de la région.

Nous faisons notre choix de circuit. 3 jours jusqu’à l’extrémité de la pointe sud à la frontière chilienne. On attend impatiemment le départ !

Le premier jour est consacré au salar de Uyuni. Après une visite rapide d’une gare abandonnée devenue une « plaine de jeux pour touristes », et la visite d’une fabrique de briques en sel, nous arrivons au salar. Seulement à quelques kilomètres de la ville, la plus grande réserve de sel au monde s’étend à perte de vue. Le blanc éclatant et aveuglant brille sous les rayons du soleil. Il a plu ces derniers temps, il est donc quelque peu inondé, ce qui nous fait même perdre la notion d’horizon. On est dans une autre dimension ! Nous jouons avec les effets de perspective et admirons cette étendue infinie, les pieds nus sur ce sol brillant et craquant. Le sel s’accroche à nos vêtements à notre peau. Impossible d’y échapper. Nous nous rendons alors sur l’île Incahuasi, en fait un sommet habité par des cactus géants, mais qui ressemble plus à un îlot perdu au milieu d’une mer laiteuse. La vue y est spectaculaire. On y est bousculé par des bourrasques de vent impressionnantes, qui tirent leurs forces du peu d’obstacles que leur offre ce grand espace nu et désolé. Le soleil fatigué, disparaît derrière des sommets enneigés. Il se reflète dans l’eau à nos pieds. On observe ce beau spectacle et on est bien contents d’être là ! Avec tout le groupe, nous rejoignons alors « la terre ferme » pour aller à notre hôtel, où nous attendent de bons lits douillets.

Réveil matinal pour notre deuxième journée dans le sud-ouest bolivien ! Un petit thé, une douche – enfin non on change d’avis l’eau est glacée – et en route ! Après quelques minutes de route, nous atteignons la belle région Los Lipez d’où nous pouvons admirer les dômes coiffés de neige de volcans culminants à près de 6000m. Un de ces derniers fume encore… Ce que nous retenons de ces points de vue, c’est un calme assourdissant :-). Il n’y a rien, à part le vent pour faire du bruit. Nous poursuivons notre route, nous écoutons de la musique et papotons avec nos compagnons de 4X4. Et après une longue piste cahoteuse, perdue dans ces steppes, une lagune calme et paisible, au milieu d’une nature sauvage. Quelques flamants roses prennent leur lunch à quelques mètres de nous. Nous les imitons tout en continuant à les observer se chamailler, barboter ou déployer leurs ailes rosées majestueuses. On ne sait que faire de la centaine de photos que l’on a pris à cet endroit magique :-). On continue notre route, vers une autre lagune, bien plus grande, aux couleurs blanchâtres. Suivra encore une autre. Mais toutes sont différentes et provoquent des émotions diverses chez tout le monde. Pour nous deux, ça sera cette dernière la plus hypnotisante. D’un bleu pâle, entourée de roseaux et de végétation, appréciée par les flamants roses et les lamas, nous aurions pu y rester des heures. Et ce calme… Cette lagune est comme un jardin secret, on a envie de se lover dans les dunes et ne penser à rien, juste être là… Après avoir serpenté quelques kilomètres, nous changeons totalement de paysage. Nous voilà dans un désert de sable. Rien que de l’ocre et du brun à l’horizon. On est au point culminant de notre journée : 4700m, et un record pour nous deux ! Un peu plus loin, un champ de pierres aux formes originales, taillées par le vent et les années. En fin de journée, nous arrivons à l’entrée d’un gigantesque parc naturel, qui contient l’une des lagunes les plus surréalistes que l’on a pu voir : la laguna colorado. Les algues et planctons qui prospèrent dans ces eaux riches en minerais lui donne une couleur rouge inattendue. De nouveaux des bandes de flamands roses barbotent et marchent en crabe lorsqu’une bourrasque de vent les perturbe dans leur repas. Il est difficile de tenir plus que quelques minutes à cet endroit, il y fait particulièrement froid, nous rejoignons donc la voiture rapidement pour arriver à notre logement pour la nuit, aménagé dans un petit village touristique sombre et tristounet. Personne d’autre ne vit dans ces contrées. Un petit thé nous y attend, une bonne occasion pour jouer aux cartes avec le groupe. A 21H30, tout le monde au dodo après avoir été observé le ciel étoilé de cette région isolée, le générateur d’électricité a sommeil aussi ! :-)

Quelques heures plus tard, nous voilà debout, vaillants – ou pas. Il est 5H et nous partons découvrir les geysers, qui sont des mares de boue bouillonnantes, fumant et sentant une odeur carrément nauséabonde. Attention à vos pieds, il en existe des minis à peine visibles à l’oeil nu qui fument en silence :-). Il est impressionnant de constater l’activité qui se passe sous nos pieds à une telle altitude. Après la fumée, certains voyageurs veulent effectuer une brasse dans un petit bassin d’eaux chaudes naturelles. Brr quelle idée, il faut en ressortir et cela n’est pas possible pour nous à 6h00 du matin, le soleil toujours caché derrière les nuages. On observe alors un troupeau de lamas curieux qui passait par là. Nous continuons notre périple et nous arrêtons sur une route de sable où le Paris-Dakar serait passé. Nous ne voyons pas d’un très bon oeil ce type d’événements dans des lieux si magiques et surréalistes. Faites gaffe quand même ! Notre dernière étape, à quelques kilomètres du Chili, est la laguna verde, dont les eaux bleu-vertes écarlates font rêver. Un volcan la surplombe et quelques nuages courageux restent accrochés au sommet, comme une perruque. On fera une dernière photo de groupe et nous voilà embarqués vers de nouvelles aventures chiliennes. Mais après 3 jours intenses comme nous venons de vivre, il nous faut quelques minutes pour percuter… Cette richesse naturelle nous a apporté beaucoup d’émerveillement et de sérénité. On croise les doigts pour que les visiteurs et leurs guides soient assez respectueux et la protègent chaque jour un peu plus…

Biz tout le monde !

 

3 commentaires

  1. Eve & Antoine

    Ca faisait longtemps que j’avais pas fait un petit tour par ici…

    C’est fabuleux, cette série de photos est magique.

    Merci de nous faire (un peu) voyager avec vous !

    Bisouuus

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    1. Adèle et Jay Auteur de l’article

      Avec grand plaisir !
      Vous pouvez mettre cet endroit dans votre liste de voyages à faire, c’est superbe !
      Gros bisous !

      Répondre

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