Retour en Belgique, par l’Europe !

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Cela faisait quelques mois que nous réfléchissions à la fin de notre itinéraire : comment revenir en Belgique depuis Saint Petersburg ?

Nous n’avons pas vraiment imaginé prendre l’avion depuis Saint Petersburg, même si ça paraît le plus simple. Tout d’abord pour des raisons écologiques : nous trouvions cela dommage de contribuer à un telle pollution de l’air alors que l’Europe possède un excellent réseau de trains et que nous avions le temps. Ensuite, l’atterrissage à Zaventem risquait d’être un peu rude et brutal, après un tel voyage. Aussi, nous avions vraiment envie d’inclure l’Europe dans notre tour. Il y a tellement de choses et de cultures à découvrir au sein même de notre petite Europe !

Nous étions donc d’accord : pas d’avion mais plutôt des trains et une visite de quelques lieux européens. Mais le choix était tellement vaste ! Après avoir analysé plusieurs itinéraires possibles, nous avons opté pour la route des pays des vikings. Un choix qui allait nous mener en Estonie à bord d’un paquebot traversant la Mer Baltique, à la Suède et ses couronnes suédoises, à la petite sirène de Copenhague… Et tout cela en une semaine !

Le jour de l’expiration de notre visa russe, nous voilà à bord d’un bus Eurolines, en route vers les frontières avec l’UE et les terres estoniennes ! Nous avons passé notre journée à regarder des films dans ce bus confortable et rapide. Au milieu du trajet, nous sommes arrivés aux points frontières : d’abord, il nous fallait obtenir le cachet de sortie de Russie et puis entrer en Europe avec nos passeports européens :-). Nous ne nous y attendions pas et pourtant… les Russes nous auraient bien gardé un peu plus longtemps chez eux ! En effet, après un contrôle d’identité rapide et moins corsé que prévu, un grand monsieur de la sécurité est venu nous chercher tous les deux. Le chien chargé de fouiller les véhicules et de repérer les drogues semblait nerveux près de nos sacs à dos. Il les reniflait et les mordillait, laissant sa bave un peu partout sur ces derniers. On nous a alors ordonné de les ouvrir et de sortir toutes nos affaires… Ils nous ont beaucoup questionné : « Do you have any drugs ? » (Avez-vous de la drogue?), « What was on this pocket yesterday ? » (Qui avait-il dans cette poche hier ?)… Ils étaient plusieurs à observer le contenu de nos sacs. Ils regardaient avec curiosité nos coquillages souvenirs, le thé et le poivre ramenés de Chine, nos Dafalgans… Pendant ce temps, le chien ne semblait plus trop intéressé par nos gros sacs mais s’acharnait sur le petit sac de Jay où se trouvait nos affaires précieuses : ordinateur, smartphone et fils de recharge, disque dur… Jay l’a sauvé à temps même si l’on découvrira plus tard la marque des crocs du molosse dans sa boîte à lunettes. Quant à celles d’Adèle, non protégées dans une boîte, elles ont été brisées en mille morceaux ! Les gardes frontières ne semblaient pas du tout enclins à s’excuser ou se montrer sympathiques… Nous pensons qu’ils ont vraiment eu l’impression d’être face à deux dealers ! Il faut dire que les backpackers ne sont pas si répandus dans le pays et que beaucoup de marginaux et SDF portent ce style de sacs… Pour finir, après de longues recherches infructueuses, ils ont fini par nous laisser ranger nos affaires et partir… Ouf ! Nous sommes arrivés tout retournés à la frontière avec l’Europe. Ici, ils ont jeté un coup d’oeil à nos passeports et c’est tout. RAS, ici nous sommes à la maison. Home, sweet home, nous voilà !

A Tallinn, la petite capitale estonienne, quelle drôle d’impression : nous avions des euros en mains à nouveau, les gens nous parlaient facilement en anglais, les passants avaient des têtes de vikings et ne semblaient même pas remarquer que nous étions des étrangers… Un étrange sentiment nous a submergé et ne nous a plus quitté jusqu’en Belgique : c’est bon d’être « à la maison » et de retrouver ses repères ! Agréablement surpris par cette petite ville toute mignonne et ses habitants très sympas, nous profiterons de ces deux journées pour nous promener dans le vieux centre ville mais aussi pour essayer d’en apprendre davantage sur ce petit pays d’Europe. Ce dernier a toujours été disputé entre les grandes puissances européennes et l’empire soviétique jusqu’à son indépendance à la fin du 20ème siècle. A cette période, il restait malgré tout un territoire satellite de la Russie, alors pour renforcer son autonomie, l’Estonie a décidé de rejoindre l’UE, l’Euro et l’OTAN au début des années 2000. On pensait que les habitants auraient des origines slaves, mais en fait, ce sont des vikings aussi, comme on a l’habitude de dire entre nous. Ils seraient principalement finno-ougriens. Comme les Finlandais quoi !

Nous voici bientôt à bord d’un bateau à destination de Stockholm, la capitale suédoise. Nous nous attendions à avoir un bateau modeste pour effectuer la traversée, deux lits dans des cabines de 4 et probablement rien de bon à manger à bord… Et bien non ! Nous étions à bord d’un gigantesque paquebot, style Costa Croisière, équipé d’une discothèque, de bars, de restaurants, de casinos et même d’un sauna ! Et en plus, nous avions une grande cabine privée ! Nous avons passé une soirée mémorable – mais surtout absurde – à regarder des concerts, spectacles de cabaret et à danser dans la boîte de nuit « Aluminium » ! Et tout cela sur les flots de la mer Baltique !

Nous n’avions qu’une journée à Stockholm. Trop peu pour découvrir cette ville, mais assez pour nous donner l’envie de revenir un jour. Ici, nous revoilà dans le même fuseau horaire que vous tous ! Nous avons aimé nous promener dans son centre cerné d’eau et de parcs aux couleurs d’automne, mais il n’a pas arrêté de pleuvoir… Nous avons alors passé la fin de la journée à papoter avec deux Belges et un Allemand rencontrés à l’endroit où nous logions. Nous en avons appris un peu plus sur les Suédois et avons confirmé certaines impressions que nous avions eues en nous promenant dans la ville. La société suédoise se veut être la plus accueillante. Tout le monde est le bienvenu et la liberté personnelle de chacun est garantie. Par contre, rien n’est prévu pour ton intégration, que tu sois un expatrié ou un migrant, tu te retrouves seul et tu dois te débrouiller pour comprendre leur société et leur système. Nos nouveaux amis nous ont également dit que le peuple suédois est un peuple fier et qu’il n’est vraiment pas évident de s’intégrer et de se faire des amis. Notamment sur le sujet de la langue, ils sont très sensibles. Si tu écorches leur langue en essayant de la parler, ils te reprendront tout le temps pour te montrer que tu ne fais pas réellement partie des leurs. Un contexte pas toujours évident, surtout actuellement où des milliers de réfugiés frappent à leur porte plein d’espoirs ! Nous avions été marqué par la présence de parents et de leurs bébés/jeunes enfants dans la rue en pleine journée. Nous n’avons jamais vu autant de poussettes dans la rue, poussées par des mamans mais aussi beaucoup de papas. Nous avons donc posé la question à nos amis et ils nous ont dit que la Suède offre une année entière aux jeunes parents pour s’occuper de leur enfant. A eux de voir comment ils le répartissent entre eux : tout en commun, ce qui fait 6 mois à la maison avec bébé ou moitié/moitié chacun se relayant à la maison durant une année entière… Toutes les combinaisons sont possibles ! Apparemment on peut même « épargner » du temps et le consacrer plus tard dans la vie de l’enfant. Ces derniers ont aussi des horaires de travail moins importants que chez nous. Ce qui explique le nombre de parents accompagnés de bébés dans les rues en pleine journée ! Super intéressant !

Le lendemain matin, notre TGV partait en direction de Copenhague, la capitale danoise. Une ville que nous avions déjà eue l’occasion d’apercevoir en venant pour la conférence sur le climat il y a quelques années. Nous avons été rendre visite à la petite sirène, la pauvre, entourée de ses usines sinistres. Nous nous sommes aussi beaucoup baladé dans les rues du centre et le long des canaux. Nous avons aussi découvert le quartier de Christiana, un quartier créé à l’origine par des hippies sur une ancienne base militaire et qui a pris une telle ampleur que ce quartier alternatif et un peu « hors-la-loi » existe toujours. A l’entrée du quartier, on passe un portail qui annonce que l’on sort de l’UE (une petite blague mais qui finalement se confirme un peu à l’intérieur). Ici, on vent de la marijuana pignon sur rue, on croise des bobos, alters, anarchistes dans un ensemble de bâtiments décrépis et lugubres et en même temps, plein de couleurs avec ses graffitis, ses endroits verts où s’alignent des oeuvres d’art loufoques… Christiana vit autour de son projet : chacun est libre de faire ce qu’il veut et d’être qui il veut, dans le respect. Christiana a également une vision du vivre-ensemble et de la protection de l’environnement assez intéressant. Cet endroit relance bien sûr plein de débats comme celui de la légalisation du cannabis. Nous y sommes allés en journée et en soirée, la population y est en fait très mixte et l’on ne s’est pas du tout sentis « observés » ou en insécurité (ce n’est bien sûr que notre expérience). Pour le moment, rien ne semble menacer ce quartier hors du commun puisqu’il attire de nombreux visiteurs et ajoute à la personnalité de la ville. La police vient y faire quelques petits tours de temps en temps mais elle n’a aucun pouvoir d’action, elle vient juste rappeler qu’elle n’oublie pas qu’ici, on enfreint certaines lois danoises… Une intéressante visite ! Mais le must à Copenhague a été de revoir Nazaré, la copine du frère d’Adèle, que nous n’avions plus vue depuis l’Indonésie. Nazaré est en Erasmus là-bas et a été notre guide pendant ces deux soirées inoubliables que nous avons passées ensemble : dégustation d’un burger dans un resto-tram, super soirée dans le quartier Christiana, découverte d’un festival de street food où nous avons bien ri assis à même le sol au vu du succès de l’événement… Merci pour tout, Naznaz’ !

Copenhague s’est vite retrouvé derrière nous : notre avant-dernier train nous emmenant à présent en Allemagne, dans la ville de Cologne, toute dernière étape de notre trip. De manière surprenante, le ticket de train allemand a été le plus compliqué à obtenir pour de multiples raisons (notamment des histoires de passeports non valides…) et l’on a encore eu des aventures à l’embarquement dans le TGV. Ce qui peut paraître absurde dans notre pays voisin… Heureusement nous avons rencontré un gentil monsieur de Hamburg qui nous a aidé durant tout le voyage… Comme quoi, même à quelques centaines de kilomètres de la maison, on découvre d’autres cultures et habitudes !

Une dernière journée à Cologne… Si près de la Belgique… Avant de rentrer à la maison ! Avant de vous retrouver après cette année incroyable que l’on a hâte de partager avec vous ! Vous nous avez manquez !

Merci d’avoir été nos lecteurs durant tout notre parcours… On vous dit : à bien vite !

En route vers de nouvelles aventures ! Youpie !

 

2 commentaires

  1. Val

    Welcome back!!! Et bon courage pour le retour!
    Vivement d’entendre le récit de vos aventures qui m’auront fascinée! et Bravo d’avoir réalisé votre rêve

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